Chapitre 4

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Ce fut un jour d'automne, le ciel gris et bas reflétant parfaitement l'état d'esprit de Kaelan. Les feuilles mortes tourbillonnaient dans l'air froid, emportées par des rafales de vent qui semblaient murmurer des adieux.

Clara était debout devant lui, ses valises prêtes, son regard aussi froid que l'acier. Ses cheveux blonds étaient tirés en arrière, son visage fermé par une détermination implacable. Kaelan, les bras ballants, fixait les valises comme s'il pouvait les faire disparaître par la seule force de sa volonté.

« Je ne peux plus vivre comme ça, Kaelan, » dit-elle, la voix tremblante mais résolue. « Tu n'as jamais su nous offrir la vie que nous méritons, Julien et moi. »

Les mots frappèrent Kaelan comme une série de coups de poing, chacun plus douloureux que le précédent. Chaque syllabe était une lame de rasoir, tranchant dans sa chair, laissant des plaies béantes. Il tenta de parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Son esprit était un chaos de douleur et de confusion.

Julien, leur fils, se tenait à côté de Clara, serrant fermement la main de sa mère. Ses yeux grands et innocents regardaient son père avec une incompréhension douloureuse. Voir Julien s'éloigner, la main dans celle de Clara, son petit visage confus et triste, était une torture au-delà des mots. Kaelan voulait tendre la main, le prendre dans ses bras, lui dire que tout irait bien, mais il était paralysé par la peur et le chagrin.

« Clara, s'il te plaît... » murmura-t-il enfin, sa voix brisée.

Mais Clara ne lui prêta aucune attention. Elle se détourna, ses talons résonnant sur le sol comme des coups de marteau. Elle guida Julien vers la voiture qui les attendait, leurs silhouettes s'éloignant lentement sous le ciel morose.

L'homme qui les attendait était tout ce que Kaelan n'était pas. Il se tenait appuyé contre une voiture de luxe noire, une main dans la poche de son pantalon impeccablement taillé. Grand et athlétique, il dégageait une aura de confiance et de puissance. Ses cheveux noirs, parfaitement coiffés, brillaient sous la lumière grise de l'après-midi. Son visage était celui d'un homme sûr de lui, avec des traits ciselés et un sourire charmeur qui semblait dire qu'il avait déjà gagné.

Charmant portait un costume élégant, ajusté à la perfection, contrastant fortement avec les vêtements de Kaelan, froissés et délavés par les épreuves du quotidien. Il regarda Clara et Julien s'approcher, son sourire s'élargissant en voyant la femme et l'enfant qu'il allait maintenant appeler sa famille.

Kaelan sentit une vague de jalousie le submerger en observant cet homme. Cet inconnu représentait tout ce qu'il n'était pas et tout ce qu'il n'avait pas réussi à être. Fort, confiant, charismatique. Il n'était pas seulement un rival, il était le symbole vivant de ses propres échecs et de ses insuffisances.

Charmant ouvrit la portière arrière pour Julien, puis se tourna vers Clara, posant une main possessive sur le bas de son dos alors qu'elle montait à son tour dans la voiture. Il jeta un dernier coup d'œil à Kaelan, un regard rapide mais suffisant pour transmettre toute la supériorité qu'il ressentait.

Kaelan resta là, immobile, regardant la voiture démarrer et disparaître au coin de la rue. Son cœur se brisa en mille morceaux, chaque éclat pénétrant profondément dans son âme déjà meurtrie. Il resta là, immobile, tandis que la voiture démarrait et disparaissait au coin de la rue. Les larmes qu'il retenait depuis si longtemps commencèrent à couler librement, brouillant sa vision. La maison, autrefois pleine de vie et de rires, semblait maintenant vide et froide.

Kaelan entra dans la maison en titubant, chaque pièce lui rappelant des souvenirs douloureux de moments heureux désormais envolés. La table de la cuisine où ils prenaient leurs repas ensemble, les jouets éparpillés de Julien, les photos de famille accrochées aux murs, tout était empreint de la présence de ceux qu'il avait perdus.

Devil Like MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant