De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. Réécriture

Chapitre 18 : Goliath

Goliath

Intoxication inconnue. Voilà tout ce qu'on m'a dit sur l'état de santé de ma femme, Sarinah. C'est à peine croyable, une intoxication dont même Merlin, le plus grand guérisseur de notre royaume, ne connaît pas l'origine. Comment est-ce possible dans un monde où tout est catalogué, analysé, diagnostiqué avec précision ? Une part de moi refuse d'y croire. Comme si c'était le moment pour ça ! Alors que nous sommes à un pas d'un tournant majeur dans notre enquête sur Cyrielle, ma mère se joue de moi et voilà que Sarinah tombe soudainement malade. Une rage sourde monte en moi, chaque détail s'accumule, rendant l'énigme de plus en plus insupportable. Pourquoi maintenant ? Comment Bastille peut-il connaître l'existence de la carte ? Tout s'enchaîne, et je sens le poids des responsabilités me clouer sur place, m'empêchant de bouger, de penser clairement. Nous devons continuer l'enquête, régler le cas de ma mère, et maintenant trouver un moyen de guérir Sarinah qui se trouve dans un état critique depuis plusieurs heures.

FAIS CHIER !

Je frappe violemment le mur en marbre à côté de moi, le choc se répercutant dans mes phalanges comme un écho à ma colère intérieure. Le bruit sourd attire l'attention de Merlin, qui baisse la tête, visiblement troublé par la situation. Ce n'est pas seulement l'intoxication, c'est la cascade d'événements qui semble nous entraîner tous dans une spirale sans fin.

— Va-t-elle survivre ? demandé-je à mon Conseiller guérisseur, ma voix tremblant malgré moi.

Merlin, habituellement si sûr de lui, paraît cette fois totalement démuni. Ses épaules s'affaissent sous le poids de l'impuissance, et je ressens soudain une profonde frustration. Merlin, cet homme en qui j'ai toujours placé ma confiance, baisse la tête, pris soudainement de nausées.

Sarinah, ne me fais pas ça... pas maintenant...

— Je ne peux pas l'affirmer, dit-il enfin, les yeux rivés au sol. Mais j'ai essayé plusieurs traitements depuis que tu m'as fait venir, rien n'a changé. Elle vomit tout ce que je lui donne. Si son état ne s'améliore pas d'ici demain, attendez-vous au pire.

Je sens mon cœur se serrer. Une peur profonde s'infiltre dans mes pensées, mais je la chasse aussitôt, refusant de laisser cette émotion prendre le dessus. Je donne un grand coup de pied dans la commode la plus proche, le meuble vacille, quelques bibelots tombent au sol dans un bruit sec. La violence du geste ne parvient pas à atténuer ma colère, mais elle l'exprime au moins.

— Putain de merde, Sarinah ! Tu as intérêt à te remettre rapidement parce que je te jure de te faire souffrir dans l'au-delà ! Si tu meurs, je m'arrangerai pour te rejoindre en enfer très rapidement. Je ferai de toi MON ÂME DAMNÉE, tu m'appartiens. Aucun démon à part moi, ton bourreau infernal, ne pourra te faire le moindre mal !

Mes mots sont emportés par la rage, mais aussi par la peur qui me tenaille depuis que je l'ai vu dans cet état. Je ne peux pas m'empêcher de sentir une angoisse grandissante. Ma voix se brise presque sous le poids de mes émotions, révélant une faiblesse que je ne m'autorise jamais à montrer.

— Cher roi, je suis navré, mais je vais avoir besoin de calme. Pourriez-vous sortir ? Ce n'est déjà pas évident de lui offrir des soins convenables dans votre chambre, alors si vous m'infligez votre présence lourde d'ondes désagréables, je ne vais pas y arriver.

Les mots du guérisseur sont durs, mais je sais qu'il a raison. Ma présence, teintée de colère et de désespoir, n'aide en rien Sarinah à se rétablir. Je sens que rester ici ne ferait que compliquer davantage les choses.

— Très bien, dis-je en capitulant et en tournant les talons.

Je quitte la pièce à contrecœur, chaque pas me coûtant un effort considérable. Faeryn m'attend devant la porte, le front plissé de rides d'anxiété. Il n'a pas besoin de parler pour que je comprenne qu'il partage mes inquiétudes. Ce qui se passe ici pourrait bien être un tournant pour tout notre royaume.