🌙 𝒮ℯ𝓉𝒽𝒾 🌙

Issue de secours

Je suis enfin parvenue au désert. Mon lieu natal, les terres du dieu Seth. Je suis loin des Hommes, loin de la cour, loin du palais royal. Je suis loin de tout et de tous. Il n'y a désormais que du sable et quelques nomades insouciants autour de moi. Je le sens reine ici, reine de tout ce qui m'entoure. Le temps n'existe plus ici ainsi que le malheur et la douleur.

J'ignore depuis combien de temps je suis ici, en seule maîtresse des lieux, tout ce que je sais c'est que ma peau à bronzer et que mes cheveux ont poussés, étant aussi beaux que ceux des princesses, les princesses sans visages de la cour.

J'aperçois quelques silhouettes au loin, brouillées par le sable, sûrement des nomades qui passent par la. Les nomades sont fascinants car il ne veulent pas vivre au sein d'une seule terre, ils veulent vivre au sein du monde. Le monde, cela paraît si grand et majestueux, aucun rêveur ni aucun conquérant ne peut imaginer le monde. On se sent si minuscule et sans défense à côté de ce concept pourtant tellement abstrait.

Peu à peu les silhouettes s'approchent, ils ressemblent à des soldats, des soldats du royaume des Deux Terres. Ils tiennent des armes et ont des boucliers, sûrement une guerre aurait éclatée entre l'Égypte et une terre voisine. Ces soldats et le concept de guerre me rappelle à quel point les Hommes sont viles et impitoyables. Pervertis par l'envie de tout posséder. Heureusement ces silhouettes s'éloignent, de plus en plus loin. Me laissant à nouveau reine du désert. Cependant, une question ne cesse de tourner dans mon esprit :

𝑀'𝑜𝑛 𝑡 𝑖𝑙 𝑣𝑢𝑒 ?

Je prie intérieurement pour être passées inaperçue ou d'être passée pour une simple nomade.

Pour ce soir, je décide d'honorer mes géniteurs, les Deux Maîtres comme ils les appellent. Alors je créer des idoles d'argile avec ce que je trouve comme terre au fond de l'oasis et ensuite je décide d'y mettre le feu, mais avec quoi ? Je me concentre un moment puis tout à coup, je vois une silhouette fantomatique. Elle s'approche de moi et me parle :

"𝐷𝑒́𝑡𝑟𝑢𝑖𝑠 𝑙𝑒, 𝑆𝑒𝑡𝒉𝑖. 𝑂𝑢𝑖 𝑑𝑒́𝑡𝑟𝑢𝑖𝑠 𝑙𝑒 𝑠𝑐𝑒𝑎𝑢"

J'écoute l'esprit et je cherche à détruire, je pense à l'idée de destruction, concept abstrait mais qui pourtant fonctionne car je sens quelque chose se briser en moi, au niveau du cœur. Puis, je repense à du feu et, soudain, du feu sors de ma main. Alors je continue à penser à du feu et la flamme s'intensifie. Je porte les idoles d'argile à ma main enflammée et elles se mettent à brûler.

Cet hommage est beau, pendant celui ci, je ne dis rien. J'accorde a mes parents biologiques une minute de silence, complètement opposé aux rires, au chants et aux danses auxquels ils ont eu le droit pendant qu'ils embrassaient la Mort.

Après cette minute de silence, je me décide à dire ces quelques mots pour eux :

"𝐽𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛𝑓𝑎𝑛𝑡, 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑚'𝑎𝑣𝑒𝑧 𝑏𝑎𝑝𝑡𝑖𝑠𝑒́𝑒 𝑑𝑢 𝑛𝑜𝑚 𝑑𝑢 𝐷𝑖𝑒𝑢 𝑈𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒, 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑒𝑡𝑡𝑒𝑧 𝑚𝑜𝑖 𝑑𝑒 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑢𝑛 𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝒉𝑜𝑚𝑚𝑎𝑔𝑒 𝑎𝑓𝑖𝑛 𝑞𝑢𝑒 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑖𝑒𝑧 𝑟𝑒𝑝𝑜𝑠𝑒𝑟 𝑒𝑛 𝑝𝑎𝑖𝑥 𝑎𝑢 𝑠𝑒𝑖𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑟𝑡𝑠"

Après quoi je vois à nouveau la silhouette fantomatique s'en aller vers une lumière, une lumière vive et rassurante. J'ai attendu ensuite que les idoles refroidissement puis je les ai enterrées, l'une tout contre l'autre pour respecter leur amour qu'ils avaient l'un envers l'autre.

Suite à cela, je m'endors, l'âme apaisée, libérée de toute haine.

Le lendemain, je me réveille, je réfléchis à partir encore plus loin car les soldats égyptiens ont accès à cette partie du désert. Plusieurs silhouettes viennes interrompre mes pensées. Ce sont à nouveau des soldats. Ils s'approchent de moi. Plus près, toujours plus près. Soudain l'un d'entre eux m'attrape tandis qu'un autre me menace avec son arme.

- Tu es bien la fille des Deux Maîtres, n'est ce pas ? Dit celui qui me menace.

- Oui, et alors ?! Réponds je. Je continue.

-Sa majesté nous à ordonner de te ramener au royaume des Deux Terres. Continue t il.

- Et bien je refuse. Me suis je mis à crier.

Le vent se lève soudain.

- Laisse toi faire et tout ira bien. Dit un autre soldat.

- Jamais de la vie ! Je rétorque, la haine au ventre.

Plus leur emprise est grande, plus la colère me tords le ventre. Le vent se fait de plus en plus violent jusqu'à former une tornade, fesant disparaître en son sein plusieurs soldats. Ensuite, le plus caustaud d'entre eux vient et m'assène un coup à la tête ce qui m'endors instantanément.

Plusieurs heures, peut être même des jours se sont écoulés. Je me réveille dans une petite pièce vide, sur une simple natte de papyrus. Une jeune femme au teint mat, cheveux courts et yeux bleus se tient en face de moi.

-Tu es réveillée ? Me dit elle calmement.

- Tu es ? Je demande, surprise.

-Ah oui j'avais oublier les présentations, moi je m'appelle Lotus, ça fait une semaine que je suis ici et toi ? Me déclare t elle

-Sethi, et tu sais où on est exactement ?

-Nous sommes au chantier de la pyramide, c'est nos travaux forcés. Me réponds t elle d'un calme absolu, comme si elle était habituée.

- Travaux forcés ? Je m'exclame.

- Oui c'est le vizir Ankhtify qui a décider de cela, nous ne pouvons rien y faire. Me dit elle.

Le chantier de la pyramide, mais oui tout est clair maintenant, le seul à ne pas m'avoir oublier est mon pire ennemi. Je nage en plein cauchemar.

Je me lève à la hâte et me dirige vers la porte, oubliant Lotus.

-As tu refermer le sceau, Ankhtify. Je reconnais la voix de Khoufou.

- Oui votre majesté. Il est à nouveau intact. Elle est prête pour le travail. Réponds l'autre homme.

J'ignore ce que c'est que cette histoire de sceau mais au vue du ton employé par les deux hommes, il s'agit de quelque chose d'important, quelque chose qui est en moi.

Je sors discrètement de la pièce et vois les deux hommes. Khoufou est noir de peau, il a les lèvres charnues et le nez large. Il est beau garçon et plais à beaucoup de femmes. Il porte la couronne des Deux Terres. Ainsi qu'une tunique fait dans un matériaux somptueux. Il porte également une parure faite d'or et de pierres précieuses en tout genre.

L'homme en face de lui à les cheveux au carrés avec une frange, le tout tressé avec des des détails d'or. Il porte une longue tunique blanche allant jusqu'à ses chevilles. Il est très séduisant, le regard vert.

Les deux hommes continuent à parler et ne remarquent pas ma présence.

"Bien, 𝐴𝑛𝑘𝒉𝑡𝑖𝑓𝑦 vous êtes le meilleur vizir que les Deux Terres aient connues."

𝐴𝑛𝑘𝒉𝑡𝑖𝑓𝑦

C'est donc lui le nouveau vizir ? Peut importe sa beauté maintenant je le regarde avec dégoût. Dégoût et rage. Une rage qui me tord les entrailles. Comment ces hommes ont ils pu m'arracher à mon royaume. Et surtout pourquoi ?

𝑃𝑜𝑢𝑟𝑞𝑢𝑜𝑖 ?