L'ombre du mensonge

Chapitre 26.

Deux ans plus tard.

Au café Wayfar.

La pluie se renforce au fur et à mesure que le capitaine parle. Depuis qu'il a prononcé le nom de Noah, je ne suis plus dans la conversation. Manon elle, est à mes côté et semble l'écouter avec attention.

— Mme Clark's comprenez bien que ce procès est très important et déterminant pour la suite de l'enquête. Vous avez déjà fait plus du trois quart du chemin, ce n'est pas le moment de baisser les bras même si c'est dur pour vous.

Je reprends mes esprits et acquiesce de la tête.

— Le capitaine a raison Alexia ! Dit Manon en se retournant vers moi. Je sais que ça va être dur pour toi mais je suis là pour te soutenir, on est tous là !

J'affiche un sourire pâle, l'idée de commencer ce procès me donne la nausée et je ne suis pas aussi enthousiaste que les autres.

Lorsqu'on m'a appelé pour me dire qu'ils avaient arrêté Noah et qu'il fallait aller l'identifier, je n'ai pas su quoi répondre tant j'étais à la limite de faire une crise d'angoisse. Heureusement que Manon était à mes côtés.

— Je veux que vous rentriez chez vous ou chez votre amie et que vous vous reposiez. Je veux que vous soyez en forme pour demain, vous avez toutes les cartes en main ! Insiste le capitaine.

— Comptez sur moi !! Réplique Manon.

J'acquiesce une nouvelle fois.

Une fois le capitaine partit, Manon me demande :

— Tu veux dormir où ce soir ? Chez Louis ou chez moi ?

Louis ! Cela a été très dur pour lui lorsque je lui ai raconté, il a d'abord été pris d'une violente colère au point de casser la porte de la cuisine et m'a reproché de ne pas lui avoir dit plus tôt. Tellement qu'il était en colère, il n'a plus voulu me voir pendant deux semaines au point de me demander s'il était vraiment différent des autres garçons comme je l'avais imaginé au début de notre rencontre. Finalement, il est revenu et m'a demandé de tout lui raconté dans les moindres détails enfin pas tous. Quand j'eue finis, il m'a pris dans ces bras et m'a dit qu'il soutiendrait toutes mes démarches.

— Alexia tu m'écoutes ? À quoi tu penses ? Demande Manon.

— Au passé... Je réponds enfin.

Manon prend mes mains.

— Je suis désolée de ne pas avoir vu que ça n'allait pas du tout, tu t'inquiètes vraiment pour le procès ?

— J'ai peur du jugement...

— Noah sera condamné à beaucoup de prison !

— Non de mon jugement Manon ! Que vont penser les juges en entendant mon histoire ? Est-ce qu'ils vont penser que je n'aurais pas dû partir il y six ans et que c'est de ma faute si Noah en est arrivé à me kidnappé car il n'avait pas de nouvelles ? Qu'il faut être complétement fou pour se faire du mal à tel point que j'aurais pu y passer ?

— Pas du tout Alexia !! Crie Manon dans le café. Je t'interdis de penser à ça ! Ils ne sont plus aussi fermés d'esprit qu'avant. On est en 2024, les mentalités ont énormément changées ! Essaie de me rassurer Manon.

— Ils vont penser que tu es une femme forte avec beaucoup de courage, qui a su affronter son meilleur ami et qui a su surmonter cette épreuve ! Tu prouves à toutes ces personnes que tu peux t'en sortir ! Continue Manon. Regarde, depuis un an, tu as ouvert une deuxième boutique de prêt-à-porter deux fois plus grande et tu diriges toi-même toute une équipe !! Ce n'est pas rien !

— Justement, s'ils résonnent comme ça, ils vont dire que ce n'était pas grand-chose cette histoire !

— Non, il t'a fallu du temps pour t'en remettre mais cela prouve que tu peux avancer et que tu as confiance en toi ! Conclue Manon avec conviction.

— Tu es ma meilleure amie, merci infiniment d'être restée à mes côtés ! Je lui avoue.

Ce que Manon fait me rassure et ça me fait chaud au cœur, c'est vrai que la confiance est un vrai problème chez moi, que ce soit avec mes profs, mes amis ou même avec ma famille. Manon a su comment s'y prendre et j'espère que notre amitié perdurera dans les années à venir !

— Si ça ne te dérange pas, j'irai dormir chez Louis, j'ai besoin de ses câlins. J'ai besoin de toi aussi mais... Je réponds finalement en essayant de me justifier.

— Je comprends, ce n'est pas la même envie ! Sourit Manon.

Nous quittons le café et Manon me ramène chez moi où Louis m'attends avec impatience.

Manon reste un petit moment et précise à Louis qu'il faut que je sois en forme pour demain et qu'il ne faut pas qu'on fasse de bêtises. Je crois que Louis a bien compris le message. Je rigole dans mon coin.

— Tu veux manger quoi ce soir ? Me demande Louis.

— Je n'ai pas très faim.

— Manon a dit qu'il fallait que tu sois en forme et je suis d'accord avec elle !

— D'accord, alors des pates s'il te plait ! Je dis vaincue.

Louis nous prépare un plat de coquillettes avec du jambon, puis nous allons devant la télévision, regarder une série romantique qui m'endort tellement que c'est agaçant.

Alors que je sombre, je sens qu'on me porte à mon lit mais au lieu de me laisser, la personne commence à m'attacher les pieds et les mains, Noah apparaît devant moi avec un sourire narquois !

Je sursaute de peur et me réveille, toujours allongée sur le canapé.

— Ma puce, je suis là ! Essaie de me calmer Louis.

Je le serre fort au niveau de sa taille pour me rassurer.

— C'était juste un cauchemar ! Dit Louis.

— Je ne veux pas aller au procès demain, je n'en ai pas le courage ! Je lui avoue une fois de plus.

— Tu vas y aller et tu vas le mettre en prison Alexia ! Je ne veux plus que tu ais peur de lui ! Affirme Louis.

— Je n'y arriverai pas !

— Arrête de dire ça, je sais que tu n'as pas confiance en toi, ni en personne d'ailleurs mais demain c'est un jour spécial ! Kévin pourra t'aider et nous on t'aidera aussi ! Continue d'affirmer Louis. L'avocate a bon espoir pour qu'on réussisse le procès ! Elle a des preuves, des témoins essentiels et je suis sûr qu'elle nous réserve encore des choses auxquels personnes ne s'attend !

— Kévin n'a personne pour l'aider, personne ne va l'écouter !

— Ne parlons plus de ça ce soir ma puce, allons nous coucher sinon Manon va me tuer si elle te voit dans cet état demain ! Dit Louis en essayant d'apaiser la mauvaise ambiance qu'il y a.

Nousallons nous coucher et Louis se colle contre moi pour me réconforter comme ille fait depuis deux ans.