Chapitre 23.

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— Très bien Madame Clark's, je vous remercie pour votre coopération, je suis sûr que monsieur Legrand nous dira plein d'informations importantes pour l'enquête ! Me dit le capitaine.

— De rien...

On toque à la porte.

— Capitaine, le suspect a une requête avant d'être interrogé ? Dit un agent.

— J'arrive tout de suite ! Madame Clark's, pouvez-vous attendre un instant ici, juste le temps que je vérifie ce que veut monsieur Legrand ?

— Oui pas de souci...

Le capitaine part un instant puis revient en soupirant.

— Mme Clark's, Kévin voudrait vous parler seul à seul un instant, c'est sa requête !

— Qu'est-ce qu'il me veut ? Je demande très déconcertée.

— Il a juste demandé à vous parler avant de coopérer avec nous, est-ce que vous vous en sentez capable ?

Je réfléchis un instant, pourquoi Kévin voudrait me parler, surtout après notre rencontre dans ma boutique l'autre fois.

— Oui allons-y ! Je dis au capitaine.

Lorsque je rentre dans la pièce, le visage de Kévin s'illumine.

Je reste près de la porte si jamais il y a un problème ! Dit-il en refermant la porte derrière moi.

Pendant un moment, aucun de nous deux ne prononce un mot. Je ne vois pas pourquoi je lui adresserai la parole en première.

— Je suis content que tu veuilles bien m'écouter !

— Qu'est-ce que tu veux ? Je crache.

— M'excuser !

— Tu l'as déjà fait et je n'en ai rien à faire de tes excuses !

— Écoute-moi au moins alors !!

— Qu'est-ce que tu vas me dire ? Que tu es encore désolé et que tu veux faire tomber Noah pour que je puisse vivre une vie normale ? Plus jamais de vies normales Kévin, mets-toi ça dans la tête !!

— Regarde-toi, tu as repris ta vie en main, tu es guéri et tu gères ta boutique comme avant ! En plus tu as dû retrouver ton copain !!

— Je ne suis pas guérie ! Je lui crie dessus.

— Ta blessure va mieux non ?

— Physiquement oui... Comment sais-tu que j'avais un copain ?

— Tu l'avais dit à Noah ! Rétorque Kévin.

— C'est tout ce que tu avais à me dire ? Je lui demande sans porter attention à ce qu'il me répond.

— Je te le dis une dernière fois et j'espère que tu me croiras, je veux que Noah paye pour ce qu'il t'a fait et je ferai tout mon possible pour t'aider ! Tout ce que tu veux !!

— C'est tout ? Je lui demande énervée.

— Écoute-moi, tu connais Noah depuis la seconde mais moi je le connais depuis plus longtemps que toi, je le connais depuis la quatrième ! Je sais comment il est, comment il agit et comment il réagit. Il ne s'en arrêtera pas là même s'il doit impliquer quelqu'un d'autre ! Dit Kévin. Tu sais pourquoi j'obéissais à Noah ?

— Je ne veux pas savoir, ce ne sont plus mes affaires ! Je crache une nouvelle fois.

— J'ai perdu mes parents en cinquième... Commence Kévin. Personne ne le savait, je signais à la place de mes parents autant de fois que je le pouvais même pour les documents importants. Pour ce qui est des courses, je les faisais livrer à la maison en laissant quelques pièces devant la porte comme pourboire... J'ai continué comme ça jusqu'en milieu de quatrième où ma prof de français a voulu voir mes parents de toute urgence car j'avais frappé un élève et c'est là que tout a dérapé... Continu Kévin stoïque sur sa chaise. Comme je n'étais pas majeur, l'établissement a appelé les services sociaux pour que j'aille en foyer et c'est là que Noah est apparu comme par magie avec ses parents. Ils m'ont gardé au sein de leur famille jusqu'à nos 16 ans respectifs ou ils ont été emporter par une vague qu'il les a jetés sur une falaise. À partir de ce moment-là, Noah et moi avons dû nous débrouiller seul, c'était dur mais à deux on était plus forts... C'est grâce à lui et à ses parents que j'ai pu continuer à étudier, à aller au lycée !

— Et ensuite ? J'ose lui demander.

— Ensuite, tu es arrivée dans cette salle de classe et le regard de Noah a complétement changé. Le soir même, il y en avait que pour toi ! Puis vous êtes devenu amis et meilleur amis et durant la fac, tu as disparu du jour au lendemain... La suite, tu l'as connais... Voilà la raison de ma dette envers lui !

— Tu obéis à Noah parce qu'il t'a offert une maison ? Je demande.

— Ce n'est pas juste parce qu'il m'a offert une maison comme tu dis ! Il m'a sauvé la vie Alexia ! Sans lui, je ne serai même pas là où j'en suis actuellement dans ma vie, avec un travail et quelqu'un qui m'aime réellement pour ce que je suis !

— Tu lui obéis comme un chien ! C'est ça que tu appelles te sauver la vie ? Je cris d'exaspération.

— Tu ne peux pas comprendre Alexia !! Dit-il en criant malgré sa mine triste.

— Tu as raison... Fais ce que tu veux pour Noah. Je lui dit en fermant la porte derrière moi.

Je sors de la pièce et fais comprendre au capitaine que j'en ai terminé avec Kévin.

— Je vous remercie encore une fois d'être venu et d'avoir pu identifier monsieur Legrand. J'espère que vous allez bien ? Je vous appellerai bientôt pour faire le point sur l'enquête.

— D'accord, je peux retourner travailler alors ? Je demande assez impatiente.

— Oui !

PDV de Kévin

Lorsqu'Alexia s'en va, un policier me ramène dans la cellule. Alexia est maintenant au courant pour la dette que je devais à Noah. Elle ne comprend peut-être pas la raison mais elle ne sait pas ce que ça fait de vivre sans ses parents du jour au lendemain ni savoir le bonheur que c'est d'en retrouver une grâce aux parents de Noah.

— Monsieur Legrand, puisque Mme Clark's vous a identifier comme suspect dans l'enquête, vous resterez en garde-à-vue. Cependant, vous avez le droit d'appeler quelqu'un pour vous défendre ou quelqu'un de votre famille. Je vous laisse cinq minutes pas plus. Me dit le capitaine.

Je compose le numéro et ça décroche presque tout de suite.

« Allô ? »

« Allô, mon cœur ? » Je demande tristement.

« Pourquoi tu m'appelles d'un numéro privé ? »

« Écoute-moi, je n'ai pas beaucoup de temps pour parler, je suis au commissariat ! »

« Quoi ? Pourquoi ? »

« Je ne vais pas pouvoir rentrer ce soir ni les autres jours... Je suis complice d'enlèvement... »

« C'est quoi ce délire Kévin !! »

« Je t'aime, j'espère que tu le sais mais je veux que tu m'oublies, profites de la vie, ne m'attends pas ! » Je lui avoue.

— Il vous reste une minute. Signale le capitaine.

« Mon cœur, écoute-moi ! Trouves quelqu'un qui saura t'aimer comme je t'ai aimé ! Tu vas me manquer... »

Jeraccroche avant d'éclater en sanglot.

L'ombre du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant