Chapitre 1 : Je m'infiltre dans l'ancienne église de mes parents à Reims

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Dimanche 17 septembre

J'entre dans l'église, salue quelques personnes que j'avais croisées à la « réunion de la jeunesse » hier et m'assieds vers le fond. C'est toujours comme ça quand on vient d'intégrer une église ; on n'ose pas trop se mettre devant au début. Mais, qui sait, d'ici quelques semaines, je serai peut-être assis au premier rang.

La louange est en train de jouer les chants habituels que l'on peut entendre dans toutes les églises pentecôtistes, avec un peu plus de peps cela dit. Je remarque également que la plupart des personnes sur scène sont des jeunes qui ont probablement le même âge que moi. Allan, le leader du groupe avec sa guitare, Isabelle à la batterie et Marc au piano... ou bien est-ce Jacques ? Impossible de m'en souvenir, mais je sais que c'est un nom de la Bible, car il a raconté hier une anecdote sur la raison pour laquelle ses parents, son père plus précisément, l'ont appelé ainsi. J'ai un peu honte de ne pas me le rappeler, mais à ce moment-là, plusieurs filles sont venues me saluer en même temps et j'ai été perturbé. Oui, je l'admets, je suis un jeune chrétien de 18 ans et parfois, je suis chamboulé par le sexe opposé. Pas de quoi en avoir honte finalement, je sais que le Seigneur comprend.

Ce qui est certain, c'est qu'avoir des coups de cœur dès mon arrivée à l'église était vraiment la dernière chose que je voulais en venant à Reims. La première, c'était de trouver une église. Pas n'importe quelle église, mais celle-ci en particulier. Puis, de rentrer dans un service, de préférence un qui me permettrait de mettre en application les capacités que Dieu m'a données dans la musique, de trouver un job pour après les cours et un appartement. Merci Seigneur, pour ce qui est de l'église et de l'appartement, c'est fait. Pour le boulot, plus ou moins : j'attends encore la réponse du manager de Quick, mais vu qu'on s'est bien entendus, je ne me fais pas trop de souci.

Une fois la louange terminée, ils descendent tous de scène pour laisser le pasteur prêcher. La prédication dure aussi longtemps que celles de mon église à Paris et le message porte sur le pardon, le fait de pardonner aux personnes qui nous ont blessés, le fait de demander pardon aux personnes que l'on a pu blesser et surtout le fait de se pardonner soi-même pour les erreurs que l'on a pu commettre. Dans le mille, Seigneur, comme d'habitude. À la fin du culte, je réussis à attraper Allan afin d'essayer de me renseigner sur la louange et voir ce que je peux faire pour tenter d'intégrer le groupe de louange. Peut-être pas celle des réunions du dimanche tout de suite, mais au moins celle des réunions de jeunesse.

Est-ce qu'il y a des auditions à faire, des entretiens à passer ? Ce serait totalement normal, car ce ne serait pas sage de faire monter n'importe qui avec l'équipe de louange, peu importe s'il joue bien. La foi de la personne qui loue est importante et j'ai bien l'intention de leur montrer que je suis très sérieux dans mon engagement avec Dieu. J'ai mes combats, mes moments de doutes, mais ma foi est là.

- Allan ! Les musiciens sont en plein rangement du matos alors que l'assemblée se dirige vers le hall pour sortir.

- Hé, David, ça va ?

Il laisse son groupe pour venir à ma rencontre. Je fais un signe de la main à Isabelle, Marc et les choristes dont j'ai également oublié les prénoms. Pour ma défense, il y a tellement de prénoms à retenir quand on arrive dans une église... Ce n'est simple pour personne. Anna ! La petite brune qui fait partie des choristes et qui me regarde actuellement droit dans les yeux avec ses prunelles noisette. Elle s'appelle Anna, j'en suis sûr.

Allan me serre la main, content de me voir.

- Oui, ça va et toi ? La louange était top, ça se voit que vous répétez beaucoup, les complimenté-je.

Un Autre DavidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant