Un Autre David

Chapitre 5 : Je m'ouvre un peu à mes frères en Christ

Vendredi 20 octobre

Ce soir, c'est la réunion de la « confrérie », les jeunes frères de l'église se retrouvent chez Isaac pour partager et préparer le week-end d'intégration qui commence demain matin. Apparemment, c'est un week-end où tous les jeunes se rassemblent et font connaissance à travers une série d'activités sportives, intellectuelles et ludiques principalement. Je ne pourrai malheureusement pas y assister, car je travaille. Ça m'embête à moitié : d'un côté, étant donné que je ne suis pas très sociable, tant mieux, mais d'un autre, je commence à m'attacher au groupe de jeunes, donc savoir qu'ils vont bien s'amuser à faire des jeux, à louer et que je vais manquer ces moments de communion, ça me rend triste.

Je me gare juste devant l'immeuble d'Isaac. Il habite à Châtillons, un quartier qui a l'air assez sympa malgré ce que j'ai pu entendre. Pas trop loin, j'aperçois une grande tour ; c'est sûrement celle des Argonautes, il paraît qu'il y a un bateau au-dessus. Je ne peux rien voir de là où je me trouve, mais c'est cool.

Je sonne, Isaac m'ouvre en précisant qu'il est au septième étage et qu'il n'y a pas d'ascenseur. Honnêtement, je suis tenté de rentrer ; clairement, me taper sept étages là, en fin de journée, non merci. Vu que je suis déjà ici, je me force. Il a déjà dû annoncer aux gars que c'était moi qui avais sonné, s'ils apprennent que je suis reparti parce que je n'avais pas envie de me taper les escaliers... de quoi je vais avoir l'air ? Je commence à monter la première marche, puis je vois un ascenseur derrière moi. Quand je dis qu'il devrait faire un stand-up, ce mec. Quoique, cette blague n'était pas vraiment drôle.

L'ascenseur me dépose au septième étage, la porte de chez lui est entrouverte et j'entends déjà des voix à l'intérieur. J'entre et referme derrière moi.

- Ça va ? Pas trop essoufflé ? rigole-t-il.

- J'étais à deux doigts de me taper les sept étages à pied, ce n'est pas marrant !

- On est plus enclin à s'ouvrir quand on est fatigué, David. Et en plus, tu serais tombé devant la porte d'ascenseur dès le premier étage. Donne ton manteau, je vais le ranger. Les gars sont au salon.

Je me dirige vers le bruit pour savoir où se trouve la pièce et je trouve les frères en Christ assis en pleine discussion.

- Salut David, assieds-toi, me dit Samuel, le responsable d'Isaac.

Car il se trouve que le réel responsable du groupe de jeunes, c'est lui. Isaac est comme son suppléant, si je devais trouver un mot pour décrire son « poste ». Samuel est très cool, très disponible, c'est lui qui va animer ce soir. On ne peut pas faire ça chez lui, car il a trois enfants en bas âge, donc c'est plus simple de faire cette réunion chez Isaac. L'appartement est très spacieux, pas de tableaux au mur, les couleurs dominantes sont le blanc et le marron. J'aperçois quelques photos sur un meuble, probablement des clichés de ses parents, j'irai voir tout à l'heure.

- Du coup, on n'attendait plus que toi, David, tout le monde est là. On commence, les gars.

Les quinze frères présents se taisent pour porter leur attention sur Samuel.

- Désolé pour mon retard, je ne connais pas encore bien la ville, je me suis perdu.

- Non, t'inquiète, on comprend, me rassure Isaac qui vient s'assoir au salon avec nous.

- Quelqu'un prie pour cette soirée ? demande Samuel.

La soirée commence super bien, calmement. Samuel partage des versets sur l'importance d'être des hommes humbles, qui savent se repentir, se remettre en question. Puis, le sujet des filles est abordé. J'avoue que j'ai particulièrement prêté attention quand Marc donnait son avis, pour voir si ça avait un rapport avec Isabelle. Même s'il peut être un peu trop « trop » parfois, il est attachant, Marc, j'apprécie son franc-parler plus que je ne le montre. En vérité, j'apprécie tous ces jeunes et je comprends mieux le terme « famille » qu'ils utilisent pour se décrire. On n'était pas aussi proches dans mon ancienne église. Il y avait de bonnes réunions de jeunes, mais je crois que ce côté « famille » manquait.