Chapitre II

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Aux petites heures du matin, Zaun s'éveille. Les rues, habituellement animées par le chaos des machines et le brouhaha des voix, retrouvent le calme éphémère. Les premiers rayons du soleil filtrent à travers les nuages de vapeur et de fumées industrielles, créant des halos lumineux autour des cheminées. Les hautes cheminées des usines projettent de longues ombres sur les bâtiments délabrés, tandis que les lumières vacillantes des lampadaires commencent à pâlir sous l'éclat naissant du jour.

Le peu de lumière qui arrive à traverser les entrailles de Zaun filtre à travers les fenêtres polies de la maison de Raph et Maelk, projetant des motifs de lumière et d'ombre sur les murs usés.

Dans sa chambre, devant son grand miroir, Raph se prépare, coiffant ses longs cheveux bouclés, essayant de les discipliner tout en fredonnant une chanson. Les rayons du matin filtrent doucement à travers les rideaux.
Le reflet du miroir capturait la lumière vacillante des bougies sur la commode, créant des jeux d'ombre sur le mur. Chaque coup de brosse sur ses cheveux emmêlés est une bataille silencieuse. Elle fredonne doucement une chanson.
Soudain, de petits coups contre sa fenêtre l'interpelle. Elle pose doucement sa brosse sur la commode et se dirige vers sa fenêtre, relevant légèrement les rideaux. C'est Voss, qui jette quelques cailloux contre la vitre. En voyant Raph, il sourit et lui fait un geste de la main. Raph répond par un grand sourire et s'éloigne de la fenêtre, finissant de se préparer à la hâte avant de sortir de sa chambre et de descendre doucement les escaliers, essayant de faire le moins de bruit possible.

En arrivant en bas, Maelk est debout, dans la cuisine, buvant un énième verre d'alcool tout en fixant un point invisible. Raph tente de passer devant lui sans se faire remarquer.

"Tu vas où ?" demande Maelk d'une voix rauque, sans détourner les yeux de son point invisible.

Raph s'arrête et se tourne lentement vers lui, un peu nerveuse.

"Je sors... Voss m'attend..."

"Hm... Voss. Tu traînes encore avec ce merdeux ?" ajoute Maelk, une pointe de mépris dans la voix.

Raph serre les poings, sa mâchoire se crispant légèrement.

"Ce n'est pas un merdeux. C'est mon ami."

Maelk laisse échapper un rire, un rire amer et froid.

"Un ami ? Ce petit con ? Il te tire vers le fond. Tu crois que je ne sais pas pour vos sales coups ? Au lieu de traîner dans les rues à voler, rends-toi utile dans cette maison et trouve toi un travail honnête. Quand je pense que ta mère a donné sa vie pour toi... Elle doit avoir honte de toi, là où elle est."

Raph, piquée au vif, s'avance et défie son père du regard, ses yeux brûlants de colère.

"Parce que toi, tu es un exemple peut-être ? Tu fais que picoler du matin au soir, tu rates le boulot, tu rumines toute la journée dans l'ombre et me rabaisse. C'est de toi que maman aurait honte. Je ne comprends pas comment elle a pu épouser un type comme toi."

Ces mots suffisent à rendre furieux Maelk, qui attrape son verre et le jette en direction de Raph, manquant de peu de la toucher, le verre se fracassant contre le mur dans un éclat de verres.

"Sale garce ! tu me parles autrement ! Tu restes ici t'a compris?!" hurle Maelk, sa voix résonnant dans toute la maison.

Raph, effrayée, s'en va rapidement, ses pas précipités résonnant sur le sol, ignorant les cris de Maelk qui lui ordonne de rester.
Elle ne veut pas affronter une nouvelle fois son père. En sortant, elle voit Voss qui l'attend avec un sourire, qu'il perdit rapidement en voyant le visage triste et paniqué de Raph.

ARCANE   Papillon de nuit: Métamorphose D'une survivanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant