chapitre I

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Zaun, la nuit, est un monde à part. Le chaos des machines s'entremêlait à la cacophonie des habitants nocturnes et des affaires louches. Les lumières artificielles, composées de néons criards et de lampadaires vacillants, jettent des ombres fantomatiques sur les murs humides et les pavés usés.

Les vapeurs toxiques s'élèvent des égouts et des cheminées industrielles, se mêlant à la brume naturelle pour créer un voile d'obscurité presque tangible. Les canaux de Zaun, luisants de substances chimiques multicolores, serpentent à travers la ville comme des veines chargées de poisons. Les silhouettes furtives se faufilent dans les ruelles, tantôt fuyantes, tantôt menaçantes, tandis que les cris étouffés des marchands de rue et les rires étranglés des vagabonds résonnaient contre les façades érodées.

En cette belle nuit d'été, deux jeunes ombres courent dans les rues labyrinthiques de la basse-ville, fuyant une masse d'ombre plus importante qui les suit de près. Raph, accompagné de Voss, son meilleur ami, court à en perdre haleine, fuyant un groupe de pacificateurs. Leurs respirations saccadées se mêlent aux claquements métalliques des machineries environnantes.

"Par ici !" crie Voss, en tirant Raph par le bras et plongeant dans une ruelle encore plus étroite. Les ombres des pacificateurs se rapprochaient, leurs pas martelant contre les murs de métal et de briques sales.

Raph jette des coups d'œil rapides par-dessus son épaule, ses boucles bleu-vert scintillant sous les lumières vacillantes, révélant des gouttes de sueur perlant sur son front. Ils tournent de nouveau dans une ruelle plongée dans une obscurité presque totale, où seule une lueur pâle s'échappe d'une fenêtre à moitié cassée éclairant faiblement la zone. Ils arrivent face à un grillage, leur seul obstacle pour échapper aux pacificateurs. Sans perdre une seconde, ils commençaient à grimper, s'aidant mutuellement pour passer de l'autre côté.

Les pacificateurs les aperçoivent et se précipitaient à leur tour vers le grillage, tentant de l'escalader avec la même urgence, leurs voix rauques criant des ordres et des injonctions.

Les deux amis, désormais de l'autre côté, ne ralentirent pas leur course folle, leurs pieds frappant le sol irrégulier avec une détermination farouche, le bruit résonnant dans leurs oreilles. Leurs cœurs battent à tout rompre, l'adrénaline les poussant toujours plus loin, malgré la douleur lancinante dans leurs jambes.

Ils finissent par arriver dans l'une des grandes rues animées de Zaun, où les bruits et les lumières semblent soudainement les engloutir, comme un océan de chaos et de confusion.

Les passants, habitués aux tumultes de la basse-ville, ne prêtent guère attention à leur fuite désespérée. La rue est un tourbillon de couleurs et de sons, un kaléidoscope vivant où les marchands crient leurs offres, les enfants courent en riant, et les machines cliquetaient et sifflaient dans un rythme chaotique.

Raph et Voss se fondent rapidement dans la foule, leurs respirations lourdes se mêlant aux rires et aux murmures des habitants, tandis que leur cœur bat la chamade. Ils espèrent que le chaos ambiant suffira à les cacher de leurs poursuivants.

Voss attrape la main de Raph et la tire vers un endroit isolé, une petite ruelle plus calme, leurs pas résonnant contre les pavés, espérant que la confusion générale les dissimulera aux yeux des pacificateurs. Ces derniers passent tout près d'eux, scrutant la foule à la recherche des deux fugitifs, avant de s'éloigner. Raph, essoufflé, se laisse tomber contre le mur, essayant de calmer son cœur affolé. Ils restent quelques instants, reprenant leur souffle, leurs cœurs battant la chamade.

"On a failli se faire attraper." murmure-t-elle entre deux respirations, ses yeux cherchant désespérément ceux de Voss pour trouver du réconfort.

ARCANE   Papillon de nuit: Métamorphose D'une survivanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant