Chapitre 11

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En sortant de la douche, je remarquai qu'elle n'avait absolument rien rangé. L'eau qui m'avait apporté un moment de détente semblait désormais bien lointaine.

Je frappai à la porte de Victoria.


— Range ce putain de bordel, Victoria !

— Tu as tué mes poissons, ils sont morts de faim et de chaleur, alors démerde-toi pour ranger. Après tout, ce sont tes affaires, retoqua-t-elle à travers sa porte.


Je m'apprêtais à répliquer, mais mon téléphone a sonné au même moment. J'ai reçu un message. Lorsque Victoria a ouvert la porte, téléphone en main, le regard pantois, j'ai compris qu'elle avait reçu la même chose.

Je m'apprêtais à répliquer, mais mon téléphone a sonné au même moment, interrompant ma réponse. J'ai jeté un coup d'œil à l'écran et y ai vu un message inattendu qui fit naître en moi une vague de confusion et d'inquiétude.

À cet instant, la porte s'est ouverte brusquement. Victoria est apparue, téléphone en main, le regard pantois. Nos yeux se sont croisés, et en une fraction de seconde, j'ai compris qu'elle avait reçu le même message. Un frisson d'appréhension parcourut mon échine. La tension entre nous était déjà palpable, mais cette nouvelle semblait être le coup de grâce.

Je pouvais voir dans ses yeux une panique grandissante, mêlée à une frustration intense. Ses lèvres tremblaient légèrement, comme si elle cherchait les mots pour exprimer ce qu'elle ressentait, mais rien ne sortait. Mon cœur se serra en réalisant que nous étions pris au piège dans une situation encore plus complexe que nous ne l'avions imaginée.

Nous savions tous les deux que cette nouvelle information rendrait notre cohabitation encore plus insupportable. Parce que cela concrétise la situation.

Je sentais une colère sourde monter en moi, dirigée non seulement contre le monde entier. Victoria, quant à elle, serrait son téléphone si fort que ses jointures en étaient blanches, ses yeux lançant des éclairs de rage et de désespoir.

Nous devions aller à des essayages pour nos tenues lorsque nous annoncions la nouvelle de notre mariage.

Comment pouvions-nous faire semblant d'être heureux et amoureux alors que nous étions consumés par cette tension insupportable ?


— Pourquoi devons-nous faire ça ?

— Pourquoi me poses-tu la question ? Lui répondis-je.

— Tu n'as pas tort. C'est comme demander à un singe s'il sait lire.


Sur ces mots, elle me claqua la porte au visage.

Je ne répondis pas, mon cerveau essayait d'assimiler tout ce qui venait de se passer. Pourquoi fallait-il une tenue pour annoncer nos fiançailles ? Ce n'était pas un événement. Je pensais mettre une tenue de tous les jours. Je suis toujours chic de toute façon. C'était complètement grotesque de dépenser de l'argent dans un ensemble qui ne servirait qu'une seule fois. Encore pour le mariage, du moins ceux qui ont un mariage consenti, qu'ils s'offrent de jolies vêtement, c'est normal. Mais pour annoncer des fiançailles ? Depuis que je connaissais Victoria, enfin depuis que je devais me marier avec elle, je n'avais jamais été aussi agacé en si peu de temps. Logiquement, l'agacement est ponctuel, mais maintenant, c'était mon quotidien.

J'aurais bien proposé à Victoria de monter en voiture avec moi, comme ça j'aurais pu la perdre dans un champ, mais ça m'étonnerait qu'elle soit assez naïve pour se laisser piéger. Comme moi. Elle pourrait me faire croire qu'elle m'avait oublié et me laisser planté à la boutique.

Divorcer de son ennemieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant