XXV - Prisoner of fate

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(-R-)

Je poussai la porte de chez moi mollement et débarquai dans le hall d'entrée, plus animé que d'habitude. Je jetai un coup d'œil vers l'horloge, qui indiquait seulement 18 H 56. Je n'eus même pas le temps de me questionner davantage que déjà, ma mère me sauta presque dessus.

- Roseanne ! m'apostropha-t-elle. Où étais-tu passée ?

Elle avait l'air plus agacée qu'elle ne l'était naturellement.

- Chez Mélissa, je te l'ai déjà dit.

- Tu veux bien arrêter de mentir ! me gronda-t-elle. J'ai appelé sa mère et elle m'a dit que Mélissa était partie voir son frère au Canada !

Je déglutis et baissai légèrement les yeux. La fièvre avait beau être passé, je n'avais plus la force physique et mentale de me battre contre ma mère.

- Ne m'oblige pas à répéter, s'impatienta-t-elle.

- Maman, je...

Elle me saisit par les épaules et me força à la confronter.

- Où étais-tu, Roseanne ?

Je n'avais plus vraiment le choix face à une telle situation, alors je décidai de jouer la carte de l'honnêteté, pour une fois.

- Chez Lisa, avouai-je.

- Pourquoi ses parents ne m'ont rien dit ? s'étonna ma mère.

Elle retrouva un semblant de sang froid face au calme de ma voix, qui ne menaçait pas de lui cacher la pratique d'une quelconque activité illégale.

- Parce qu'ils sont en voyage d'affaires.

Ma mère arqua un sourcil dubitatif et posa la question fatidique, à laquelle n'importe quelle réponse de ma part pourrait potentiellement éveiller ses soupçons.

- Tu étais seule avec elle ? Pourquoi tu ne m'as pas dit directement que tu allais la voir ?

- J'étais là aussi, intervint une voix dans le dos de mon interlocutrice.

Je levai mes yeux au-dessus de son épaule pour découvrir Alice, qui descendait les marches des escaliers quatre à quatre pour nous rejoindre dans l'entrée. Elle avait toujours eu le don miraculeux d'arriver pile au moment où j'avais le plus besoin d'aide.

- On a voulu passer la soirée toutes les 3 et on ne vous a rien dit pour que vous nous laissiez un peu souffler, prétexta habilement ma sœur. Je suis rentrée plus tôt parce que j'avais du travail.

- Lisa est...ma meilleure amie, appuyai-je à mon tour. Ça faisait un moment qu'on avait pas eu l'occasion de se voir en dehors des cours.

Bien que manifestement confuse, notre mère ne surenchérit pas et fut assez convaincue par notre assurance pour lâcher l'affaire.

- Vous auriez quand même du nous prévenir, lâcha-t-elle finalement.

- Désolée, m'excusai-je aussitôt, pour ne pas la provoquer encore plus.

- Vous avez intérêt à vous tenir à carreau ce soir.

Je fronçai mes sourcils, sentant le pire arriver. Alice prit les devants en rétorquant directement :

- Qu'est-ce qu'il y a ce soir ?

- La famille Lee vient diner pour officialiser les fiançailles et signer les papiers.

Je manquai d'en tomber à la renverse. Tout avait été si vite que ça en était vertigineux.

To our Lonely HeartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant