XII - I don't regret anything

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(-L-)

Je déposai mon sac de cours chez moi et me préparai, sans grande motivation, pour la soirée à laquelle j'étais invitée.
J'avais longuement hésité à venir mais, faute d'avoir mieux à faire, j'avais fini par accepter sous les conseils de Jisoo et Jennie qui pensaient que cela m'aiderait à m'aérer l'esprit.

Je sortis de ma maison et pris la peine de vérifier que toutes les portes et fenêtres étaient bien verrouillées car mes parents étaient absents toute la semaine. Très régulièrement, ils partaient en voyages d'affaires, me laissant souvent seule. Cette solitude, bien qu'elle me convenait et que je ne m'en plaignais jamais, commençait à me peser de plus en plus.

Je rejoignis mes amies dans la voiture garée devant chez moi, que Jennie avait piqué à ses parents, et me faufilai à l'arrière sans un mot, pensive.

- On t'a rarement connu si peu bavarde, s'aventura Jennie en démarrant sans tarder.

- Jennie, laisse la, me défendit Jisoo, comme elle le faisait toujours.

- Je suis juste fatiguée, éludai-je.

- Dis plutôt qu'elle te manque, lâcha mon amie au volant, dépourvue de permis.

Nous échangeâmes un regard à travers le rétroviseur. Le sien malicieux et taquin, le mien agacé et réprobateur.

Aujourd'hui, ça faisait précisément une semaine que je m'étais disputée avec Roseanne et que nous ne nous étions plus adressées la parole.
Je l'avais croisé au détour d'un couloir du lycée ou pendant les cours que nous partagions, mais sans lui parler pour autant.

Mes parents n'étant pas là pour organiser des diners ou des cours particuliers, je n'avais plus eu la nécessité de la voir et, bien que cela me coûtait de l'admettre, je regrettais énormément notre dispute stupide. Je détestais être en conflit, encore plus avec elle. Notre amitié était déjà assez compliqué pour y rajouter des disputes.

- Tu vas pouvoir oublier tout ça ce soir, m'assura Jennie comme si elle avait lu dans mes pensées.

- Ne bois pas trop, Lisa, s'enquit Jisoo dans la foulée.

Je hochai la tête sans préciser à qui je répondais, pour ne pas donner raison à l'une ou à l'autre.

Mes deux amies avaient très vite remarqué que Rosé et moi nous évitions constamment ces derniers temps alors j'avais dû répondre à leur question.
En apprenant les origines de ce conflit, elles n'avaient pas manqué, en tant qu'amies ingrates et trop objectives, de souligner ma fierté apparente et de me reprocher ce que j'avais dit à Rosé, en insistant pour qu'on se réconcilie.

En tout honnêteté, je savais pertinemment que Jennie et Jisoo avaient raison. J'étais juste incapable d'assumer mes torts, pour ne pas changer.

Une fois que nous fûmes sur place, je restai d'abord avec mes amies puis décidai finalement de partir seule de mon côté, après une bonne demi heure à tenir la chandelle entre une Jennie entreprenante et une Jisoo trop timide pour lui renvoyer la balle.

Je me promenai, mains dans les poches, dans l'immense jardin de notre hôte dont je n'avais même pas connaissance du nom, contemplant les allées d'arbustes. La piscine creusée que je vis du coin de l'œil me fit me remémorer de force un souvenir que je voulais chasser de mon esprit pour ce soir.

Cependant, où que j'aille et quoi que je fasse, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que pouvais bien faire Rosé à cette heure-là. Je me pris à l'imaginer en train de travailler, écrivant sur son bureau de sa jolie écriture fine sur une copie déjà noircie d'encre. Elle étudiait énormément alors cela ne m'aurait pas étonné de la savoir dans cette occupation.

To our Lonely HeartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant