𝑯𝑶𝑷𝑬𝑳𝑬𝑺𝑺 (TERMINÉE)

2.𝐋𝐢𝐛𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐨𝐮 𝐨𝐫𝐠𝐚𝐬𝐦𝐞 ?⎮𝐄𝐯𝐞

N'oubliez pas la petite étoile,
Bonne lecture mes amours
...

Ève

L'avantage avec l'université, c'est que tu peux te terrer dans un coin et attirer l'attention de personnes. Je me souviens encore de cette sensation dans ma poitrine quand je descendais l'allée de mon lycée, il fallait toujours se tenir droite, tirer la gueule, histoire qu'aucun garçon ne t'importune.

Je ne les déteste pas, il m'arrivait de me faire belle juste pour que leurs yeux croisent les miens, mais je ne sais pas... Une fois qu'ils m'apercevaient, j'avais envie de me cacher au fond de ma chambre. Trop timide pour leur parler, je bégayais à la moindre phrase que l'on m'adressait mais heureusement, il y avait Perséphone et Cassie. À chaque fois que je me trouvais bloquer devant le sexe opposé, mes meilleures amies étaient là pour me sauver la mise.

Étrangement, ce blocage n'a jamais eu lieu avec Scott. Avec lui, ça a toujours été plus facile qu'avec les autres. On ne se ressemblait pas plus que ça, à vrai dire, je le rencontrerai maintenant, je ne pense pas que j'en tomberai amoureuse.

Mais l'amour n'est pas un facteur aussi aléatoire. Il s'imprègne de ton corps au moment où tu en as le plus besoin. Le jour où j'ai attiré l'attention du brun, j'étais qu'une enfant qui venait d'arriver à l'université. J'adorais le patinage mais n'avais pas encore connu le vice de certaines filles. J'aimais étudier mais je n'avais jamais rencontré de professeurs qui te dégoûtent de leurs matières.

Toute ton adolescence, on te répète "Quand tu seras grand, tu comprendras", mais elle sonne comme un mensonge à mes oreilles. Ce n'est pas l'âge qui fait l'expérience, mais plutôt les épreuves que la vie dresse sur ton passage. Peu importe le nombre de bougies que tu souffles à ton anniversaire, tu ne découvres pas la vie en même temps que les autres.

Pour Scott, il était mon évidence.

Ses yeux bleus se fondaient parfaitement dans les miens, mon cœur ne battait que pour qu'il le sente, tout comme je travaillais autant pour qu'il se dise que sa copine était intelligente.

Étant la plus grande star de hockey, je ne pouvais pas me permettre d'être plus faible que certaines filles. Si je voulais le garder, je devais être parfaite, sauf qu'on n'a jamais la même définition de ce mot...

Je pensais réellement qu'il ne me quitterait jamais mais deux semaines avant la rentrée, mon monde s'écroulait à nouveau. Quatorze jours que sa main a quitté la mienne et autant que la froideur a pris possession de mon corps. Je viens de perdre le deuxième pilier de ma vie, celui que j'ai construit avec mes petits bras.

Celui... qui est maintenant effondré.

Comment suis-je censée avancer sans cet homme qui partage ma vie depuis cette fameuse soirée ? Celle où ses yeux bleus ont fini par se poser sur moi, et qui ne m'ont plus jamais quitté, jusqu'à il y a deux semaines...

— On peut s'asseoir ?

Le gloussement d'une jeune femme me fait relever les yeux. Le calme de la bibliothèque pourrait faire peur mais pour ma part, je l'apprécie tout particulièrement. Je ne me suis jamais sentie aussi bien, qu'à un endroit où être seule paraissait normale.

Seule, reculée au fond de la bibliothèque ou personne ne peut me voir, j'ai bêtement cru que personne ne viendrait me déranger. Pourtant, je sais que ce coin est réservé aux orgasmes silencieux et aux baisers langoureux.

Je venais avec lui. 

— Alors ? insiste le mec aux bras de la blonde.