PHOEBE [Too Late] (en pause)

14.

BACK IN TIME

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PHOEBE

« PAPA S'IL TE PLAÎT ARRÊTE »! J'ai crié de toutes mes forces pour qu'il s'arrête.

Sa main sur mon corps était tellement lourde, j'ai cru que j'allais mourir sous ses coups. Il était absolument déchaîné et moi complètement perdue. Tout ça à cause d'une futilité.

« Maman ».

Cela faisait maintenant trois mois que nous avions emménagé et l'atmosphère était constamment pesante. Plus les jours passaient plus une tension se créait entre papa et moi.

J'en avais marre et je voulais qu'on se réconcilie alors j'ai demandé l'aide d'une des cuisinières pour faire quelque chose. Son plat préféré.

Le ndolé.

Quand elle était encore en vie maman nous faisait ce plat lorsqu'il pleuvait à grosse gouttes. Puis ensuite c'est devenu un plat qu'on mangeait tous les vendredis.

Alors je me suis dit qu'aujourd'hui serait le jour parfait, surtout que nous étions le 16 juillet. Le jour de sa mort.

« Est-ce que vous savez quand il va rentrer »? J'ai regardé la cheffe.

« Je ne sais pas mademoiselle Phoebe mais il faut s'activer, est-ce ce que vous savez nettoyer des crevettes »?

4 heures plus tard, le plat était fin prêt. Je m'étais chargée de faire frire des bananes plantain et de préparer le manioc. J'ai tout entreposé dans la cuisine et j'ai attendu son retour.

Il se faisait attendre mais il a fini par arriver. Avec toute la prestance et le charisme qu'un homme pouvait porter. Avec ses cheveux bruns et ses yeux bleus, mon père était vraiment le plus beau.

Je ne savais pas si je devais aller vers lui, mais il m'a souri et a ouvert ses bras. J'y ai pris place avant de déposer un baiser sur sa joue.

« Bonsoir papa, j'ai une surprise pour toi ». Il a froncé les sourcils.

« Oh, d'accord ». J'ai pris sa main et je l'ai mené à la table de la salle à manger.

« Attends ». J'ai pris les assiettes que j'ai ramené près de lui, sous son regard étonné.

« Voilà ».. Sa réponse s'est faite attendre.

« T..tu as fait le plat de ta mère »? Il a fini par me regarder.

« Je voulais te faire plaisir, mais si tu ne veux pas c'est pas grave ». J'ai baissé la tête, cette surprise  était un échec.

« Non, non je suis très content. Merci ma chérie, viens je vais te servir ».

Au final nous avons passé un bon moment à rire et à échanger. J'avais l'impression de retrouver cette complicité que nous avions auparavant.

Il avait adoré la nourriture, même si je savais que ça n'allait jamais arriver à la hauteur du plat de maman. L'important était qu'il aime, il ne fallait pas que j'oublie de remercier la cuisinière.