Orion 3.0 : L'Agent de la Discorde [Fanfiction Inazuma Eleven Orion]

Chapitre 35 : Confrontations

– Je ne vois pas de quoi tu parles, répliqua aussitôt Lucien.

Le majordome tendit le plateau vers Inari. La manageuse marqua une hésitation, avant d'en accepter la charge. Cependant, au lieu de servir les attablés, elle le posa sur la table et saisit la tasse à l'écart, celle de Nosaka étant donné que lui seul ne sucrait pas ses boissons. A la vue de la tension apparue chez l'adulte, elle serra ses petites mains autour du récipient chauffant.

– Lucien..., fit-elle tout doucement. Il... Il se passera q-quoi, si je bois cette tasse ?

– Rien en particulier, assura le concerné. Ce serait juste impoli pour Nosaka.

Inari baissa les yeux, peu convaincue par le débit accéléré de Lucien. Près d'elle, Fudou éclata d'un rire qui n'avait rien d'amusé.

– « Rien en particulier », imita t-il la voix de Lucien, mais bien sûr ! Et ça alors, c'est quoi ? ajouta t-il en pointant le flacon entre les mains d'Amaryllis du doigt.

– Déjà, qui vous a permis de fouiller dans mes affaires ? s'énerva le majordome.

– Ne retournez pas le problème, je vous prie, intervint Kudou.

– Vous ne leur dites rien ? C'est vous, l'adulte ! Ça vous semble normal qu'ils fouillent dans les affaires d'autres adultes sans répercussions ?

– Je pense surtout qu'ils ont eu raison de le faire. Je ne me répéterai pas une troisième fois, ne retournez pas le problème.

Le servant pesta. Les Japonais l'observèrent avec un mélange d'émotions, parmi lesquelles dominaient la colère et la surprise. Ils n'avaient jamais entendu Lucien quitter son rôle du majordome affable qui se pliait en quatre pour rendre leur séjour pour agréable. Apprendre qu'il ne s'agissait que d'une façade pour mieux les espionner renforçait la douleur causée par la lame plantée dans leur dos.

– Et comme si le poison suffisait pas, vous avez un micro sur vous ! ajouta Sakuma. Vous vous êtes bien foutu de nous !

– Je ne sais même pas de quoi vous parlez ! riposta Lucien. Vous n'avez aucune preuve que ce flacon est du poison ! Et pour le micro, je peux bien en avoir un si je le souhaite, ça n'a aucun lien avec vous !

– Vous auriez un micro dans votre chambre, je voudrais bien vous croire, concéda Kidou. Mais vous l'aviez dans le sac normalement destiné aux ingrédients pour la cuisine, autrement dit, la pièce qui communique avec celle où on mange. Facile d'enregistrer nos conversations, ainsi, n'est-ce pas ?

– Je t'accorde que le micro n'est pas bien rangé, mais c'est juste parce que je l'avais mis là une fois par manque de temps et que j'ai oublié de le ranger ! Ça arrive, je suis très occupé je vous signale, à toujours m'occuper de l'entretien de cet endroit !

– Dans ce cas, intervint Nosaka, vous n'aurez aucune objection à ce qu'on écoute ce qui est enregistré dans cette boîte ?

– Et pour le contenu du flacon, ajouta Afuro, et si vous le buviez ? Ce serait une manière parfaite de nous prouver que c'est pas du poison, je me trompe ?

Les propositions accusatrices des deux garçons tombèrent avec la précision acérée d'une guillotine. Les yeux de Lucien passèrent du micro au flacon, du flacon au micro. Aux yeux des Japonais, son indécision accompagnait la mélodie des aveux.

– Ça suffit, Lucien, asséna Kidou. Ça ne sert plus à rien de nous mentir.

Le majordome ferma les yeux, le temps de la lente inspiration qu'il prit. Lorsqu'il les rouvrit, Inazuma Japan remarqua le changement d'allure que son nouveau regard lui donnait. Oubliée, la douceur typique du vieil homme qui prenait soin d'eux. Le bleu de ses yeux évoquait davantage de la glace impénétrable qu'un océan à la lumière de l'été, à présent.