Yoru Aizawa et Shoto Todoroki : L'ombre dans le feu et la glace

Chapitre dix

La soirée continua. Cependant, au fur et à mesure que le temps passait, les camarades commencèrent à se lever un par un pour se retirer dans leurs chambres.

— Bonne nuit, Yoru ! me souhaitèrent les filles avec des sourires chaleureux.

— Bonne nuit ! répondis-je avec enthousiasme, sentant un petit pincement de solitude en les voyant partir.

J'avais toujours eu l'habitude de me coucher tard, souvent perdue dans mes pensées ou dans mes lectures. Alors, je restai un moment seule dans le salon, regardant les étoiles à travers la grande baie vitrée. Soudain, je sentis une tape légère sur mon épaule. Je sursautai et me retournai rapidement. C'était Shoto. Je me demandai combien de temps il était là, derrière moi, sans que je ne m'en aperçoive. Sa présence silencieuse me fit frissonner légèrement, mais je n'arrivais pas à détourner mon regard de son visage.

— Désolé, je ne voulais pas te faire peur, dit-il d'une voix douce, ses yeux bicolores me fixant avec une sincérité désarmante.

Mon cœur, qui avait déjà battu la chamade à cause de la surprise, ralentit peu à peu. Il y avait quelque chose dans le calme de Shoto qui était doux, comme une mer tranquille après une tempête. Je lui offris un sourire pour le rassurer.

— Oh, ce n'est rien. Tu m'as juste surprise, répondis-je en essayant de paraître détendue. Qu'est-ce que tu fais encore là ?

Shoto haussa légèrement un sourcil, son regard toujours aussi perçant.

— Je pourrais te poser la même question, Yoru, dit-il avec un demi-sourire.

Je sentis mes joues rougir légèrement sous son regard inquisiteur. C'était étrange de me retrouver ainsi face à lui, dans ce moment si paisible et intime. Je laissai échapper un petit rire nerveux.

— C'est vrai que tu n'as pas tort, admis-je. J'aime bien la nuit en général. C'est un moment que j'apprécie pour faire ce que je veux, réfléchir, me détendre... Il y a quelque chose de spécial dans la nuit, tu ne trouves pas ?

Shoto hocha la tête lentement, son expression adoucie par la lumière tamisée du salon.

— Oui, je comprends. La nuit a une manière de rendre tout plus... serein, murmura-t-il.

Il s'assit à côté de moi, son regard se portant brièvement vers les étoiles avant de revenir sur moi.

— Et toi, Shoto ? Qu'est-ce qui t'amène ici, à cette heure ?

Shoto prit un moment pour répondre, ses yeux réfléchissant la lumière des étoiles à l'extérieur.

— Parfois, j'ai du mal à trouver le sommeil, dit-il doucement. La nuit, c'est le seul moment où je peux vraiment penser à tout et à rien à la fois. Et ce soir, je suppose que j'avais besoin d'un peu de tranquillité.

Je hochai simplement la tête, comprenant parfaitement ce qu'il ressentait.

— Je comprends. J'ai tellement envie de m'en aller juste pour quelques heures, avouai-je, un soupçon de nostalgie dans la voix.

Shoto tourna son regard vers moi, ses yeux reflétant une inquiétude sincère.

— Ce n'est pas possible, Yoru. Tu sais à quel point c'est dangereux avec les vilains qui te cherchent.

Je soupirai légèrement, consciente de la vérité de ses paroles.

— Je sais très bien, répondis-je, ma voix empreinte de résignation.

Shoto me regarda attentivement, puis proposa une alternative.

— Si tu veux, on pourrait aller sur le toit.