Chapitre 1 : Le deuil

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Depuis la nuit des temps, les Hommes et les Dieux vivaient en paix et en harmonie. Seulement, poussés par la cupidité et l'avidité, certains humains corrompus voulaient s'accaparer du pouvoir des Dieux pour gagner en pouvoir sur les autres. Dès lors, le monde fut séparé entre les Hommes et les Dieux qui se cachèrent pour leur sécurité. C'est alors qu'une légende apparue de la bouche d'un prête ayant atteint l'illumination qui racontait que seul une union entre un Dieu et un humain pourrait rétablir la paix originelle entre les Hommes et les Dieux. Cette histoire se transmettait dans les villages, les royaumes mais tombait doucement dans l'oubli. Mais pas pour tous.

Dans un royaume gouverné par un roi tyran et cruel, dans un village en contre bas d'une vallée, dans une petite maison modeste vivait une famille en deuil. En effet, la mère de famille était tombée gravement malade et aucun médecin n'avait accepté de la soigner par manque d'argent de la famille. La mère de famille avait quitté ce monde entourée de son époux et son fils ainsi que les plus fidèles compagnons de ce dernier. Le père était inconsolable alors que son fils restait parfaitement inébranlable, comme si la douleur de cette perte ne le touchait pas. Il se contentait simplement de poser une main sur l'épaule son père, affaibli par cette terrible perte.

-Bakugo, nous allons vous laisser à présent. Dit l'un des compagnon aux cheveux blonds.

-Vous pouvez venir nous faire chercher quand vous en ressentirez le besoin. Ajouta le second aux cheveux rouges.

-Merci infiniment de l'avoir accompagné dans ses derniers instants mes enfants. Dit le père. Mitsuki vous aimait beaucoup.

-Nous l'aimions tous monsieur Bakugo. Il vous faudra être courageux mais, consolez-vous en sachant qu'elle repose à présent auprès de nos Dieux bienfaiteurs.

-« Dieux bienfaiteurs » ? Reprit le fils d'une voix froide. Qu'ont-ils fait pour la sauver ?

-Katsuki. Dit le père. Ne dit pas ça. Cela chagrinerait ta mère de t'entendre dire ça.

-Elle n'est plus là pour l'entendre ! J'ai prié pour que les Dieux prennent ma vie et non la sienne et je suis toujours là et elle non ! Comment peux-tu continuer à croire en eux alors qu'ils nous ont abandonnés ?! Personne n'était là pour elle ! Personne ! Parce qu'elle parlait trop ! Parce qu'elle disait ce qu'elle pensait ! Parce qu'elle ne se comportait pas comme une femme docile et soumise ! Parce que nous ne sommes pas assez riche pour pouvoir payer des médecins ! Aucun Dieu n'est venu la sauver alors qu'elle croyait en eux ! Elle leurs faisait confiance ! Elle a toujours vécu en respectant les « principes » de ces Dieux et voilà comment il la remercie ! En la laissant partir ! C'est injuste ! Cria le fils.

-Katsuki. Si les choses étaient si faciles alors, tous les vœux seraient exhaussés et personne ne souffrirait. Mais comment apprendre la véritable altérité si nous ne connaissions pas la peine ? Ta tristesse et ta colère prouve que tu l'aimais. Tu as perdu ta mère et moi j'ai perdu ma femme. Nous avons tous les deux perdu un trésor mais nous devons continuer à honorer sa mémoire et à vivre pour elle. Ne laisse pas ta peine te corrompre et changer ton cœur. Dit doucement le père.

-Ton père à raison Bakugo. Tu dois continuer à y croire. Dit le rouge. Les Dieux vous ont offert sa présence et il était temps pour elle de s'en aller. Rien est dû au hasard. Tout est écrit à l'avance. Les Dieux ont offert à ton père un amour inconditionnel tout comme pour moi et Denki. Et nous souffrons. Nous souffrons du regard des autres mais il y a des personnes qui ont suffisamment de cœur pour nous accepter. Comme toi, ton père, ta mère. Les Dieux ne t'ont pas abandonnés et tu dois continuer d'y croire et te réjouir que ta mère ne souffre plus et qu'elle ait retrouvé ceux qu'elle a perdus.

-Kirishima a raison fils. Dit le père. Allez-y mes enfants, nous l'enterrerons dans trois jours.

-Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas. Bon courage à vous deux. Souhaita le blond.

-Merci Kaminari. Remercie le père.

Les deux compagnons partirent le cœur serré.

-Reposes-toi mon fils. Tu l'as veillé toute la nuit. Dit le père.

-Non. Vas te reposer. Je vais rester près d'elle. Tu ne tiens plus debout. Répondit le fils.

-Ne te ruines pas la santé non plus. Je mourrai de te perdre aussi.

-Ne t'en fais pas pour moi. Reposes-toi. Papa.

Le père regarda son fils avec surprise avant de pleurer et de le serrer dans ses bras.

-Tu étais toute sa vie. Elle était fière et autoritaire mais elle t'aimait mon fils. Tu lui as offert le plus beau des cadeaux sans être un Dieu. Tout est possible ne l'oublie pas.

-Je ne l'oublie pas. Dit simplement le fils en repoussant gentiment son père. Vas dormir.

-Bien fils. Répondit le père avec un léger sourire triste. Veille bien sur elle.

Le père sortit de la pièce et laissa Katsuki seul. Le jeune homme regardait le visage neutre de sa pauvre mère. Elle était si belle. Même dans la mort. Elle l'était de son vivant ce qui suscitait la jalousie et le mépris des femmes du village.

-Tu es partie trop tôt. Je ne peux pas m'occuper de papa seul. Lui aussi commence à faiblir. Il le cache mais je le vois. Il est lui aussi malade. Ta perte va le tuer. Pourquoi a-t-il fallu que tu t'en ailles aussi vite ? Je ne t'ai pas offert de petits-enfants. Je ne t'ai pas donné de bonnes raisons d'être fière de moi. Je n'ai rien pu faire pour te sauver. Est-ce que tes Dieux auront pitiés de nous et feront quelque chose pour papa ? Je veux croire que tu ne t'aies pas trompé. Mais ce n'est pas facile. Kirishima et Kaminari n'avaient que toi comme figure maternelle après avoir été répudiés par leurs parents. Ils voulaient t'annoncer leur mariage. Pas officiel malheureusement mais on aurait pu fêter ça ensemble. J'aurai cuisiné. Tu aimes mes gâteaux et papa ma viande en sauce. Ma cuisine n'aura plus jamais le même gout puisque tu ne seras pas là pour la gouter. Je ne veux pas croire que tu puisses partir si vite. Je ne t'ai jamais dit que je t'aimais. Je veux pouvoir te le dire maman. C'est pas juste...

Katsuki finit par ne plus parler et laissa une larme couler le long de sa joue.


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