Chapitre 2 Kévin

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— Allez les mecs, soyez sympa. Arrêtez de me foutre la honte.

Chaque année c'est pareil, mes deux meilleurs potes, Soan et Nathan, viennent à la Pride pour se moquer de moi. Ce n'est pas méchant de leur part car ils s'amusent et ne sont pas homophobes. Quand je les ai rencontré pour la première fois en seconde, on s'est tout de suite bien entendu et j'ai été clair sur mon orientation sexuelle. Ils m'ont avoué que gay ou pas, j'étais leur ami. Le plus curieux, c'était que j'étais sûr qu'ils étaient gay et qu'ils sortaient ensemble. Ils ont une relation que je trouve plus forte qu'une simple amitié. Mais comme tous les deux se dise hétéro, je n'ai pas relevé la question.

Du coup, je les laisse venir avec moi chaque année, car moi aussi je m'amuse à parier lequel des deux se fera draguer en premier par un mec. J'adore voir leur tête, et je pousse le vice encore plus loin en les prenant en photo.

Mais cette année, ils ont fait fort avec leur logo arc-en-ciel sur le bras. Je vous jure, s'ils n'existaient pas tous les deux, il faudrait les inventer. C'est le meilleur duo de comiques que je n'ai jamais vu. Les professeurs en deviennent fous. Et le pire c'est qu'ils s'en sortent toujours car ceux sont les premiers de la classe. Je les suis de très près, même si les études ne sont pas ma priorité. Ce que j'aime, c'est la photo et je désire en faire mon métier. Mes parents me soutiennent et m'ont inscrit dans un club spécialisé afin que je progresse. J'ai réalisé ma première exposition l'an dernier grâce au club, sur le thème du monde aquatique.

J'ai pu tester mon matériel sous l'eau, c'était une expérience incroyable et j'ai hâte que l'été arrive pour aller à la mer. Mes parents m'ont fait la surprise de réserver dans un camping avec des activités de plongée sous-marine et de randonnées. Je n'ai pas à me plaindre, j'ai la chance d'avoir des parents supers sympas et compréhensifs. Quand je leur ai avoué que j'étais gay, ma mère m'a prise dans ses bras, le visage souriant. Je me rappellerai toujours ce qu'elle m'a dit ce jour-là,« tu n'as pas à avoir honte, tu as le droit d'aimer qui tu veux ».

J'apprécie de me promener durant la Pride car j'espère tomber sur un mec sympa et gay, ce qui n'est pas toujours la cas habituellement. On a pas tous le radar " je suis gay" marqué sur le front. Et c'est un peu la honte de draguer au lycée, surtout si le garçon est hétéro. Cela m'est déjà arrivé une fois. Je n'ai jamais été aussi gêné de ma vie. Depuis, j'avoue que je n'y fais plus attention, quand un mec me plaît, je fonce. S'il est gay, c'est super, sinon on rit un bon coup de mon audace. Mais des fois, on peut se tromper. Lorsque je suis arrivé au lycée, je ne connaissais personne. On a emménagé ici il y a seulement deux ans et demie, avant cela on a fait un voyage d'un an autour du monde. Mes parents voulaient me donner cette opportunité de découvrir d'autres pays et coutumes avant mon entrée au lycée. C'était très enrichissant et c'est ce qui m'a motivé à devenir photographe.

Et donc, quand je suis arrivé au lycée, j'ai pensé que Soan et Nathan étaient gay et en couple. Imaginez ma surprise lorsqu'ils m'ont avoué être hétéro. Ils l'ont bien pris et on est devenu un trio inséparable, prêt à faire toutes les bêtises possibles et inimaginables, car le lycée c'est aussi fait pour s'amuser. On aura tout le temps d'être adulte plus tard.

— Kévin !! Prends nous en photo ! Clame Soan, en s'amusant à poser comme un top modèle.

— Vous savez quoi ? Je vais afficher votre portrait dans les couloirs du lycée !

— T'es jaloux parce que l'on est trop sexy, nous ! Ajoute Nathan, le sourire aux lèvres.

— Dans vos rêves.

— Allez, viens avec nous, je vais faire un selfie.

Je viens à côté de Nathan, qui m'attrape par l'épaule, alors que Soan fait la photo avec son téléphone. On a une belle tête de vainqueur tous les trois.

Laisse-moi disparaîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant