— Salut ! dit joyeusement le jeune homme en s'approchant vers moi. Je m'appelle Kévin.
Je reste sans voix une fraction de seconde. Il est beaucoup trop lumineux avec son sourire. Pourquoi vient-il me voir, moi ? Il y a des hommes beaucoup plus beaux tout autour de nous. En plus, je suis caché sous ma capuche, justement pour que l'on ne vienne pas m'interpeller. Je remarque qu'il me fixe, attendant une réponse.
— Salut, je m'appelle Hugo, dis-je timidement.
Je triture mes doigts face à son sourire et à cette intrusion brutale dans ma bulle. Je n'arrive pas à m'échapper de son regard. Il m'attire. Ses yeux sont d'un magnifique bleu me faisant penser à l'océan. Il ressemble à une tempête à apparaître soudainement.
— Tu es seul ?
— Oui, mes amis arrivent plus tard, répondis-je, sur mes gardes.
Pitié faite que cela ne soit pas un serial killer. Je n'aurais peut-être pas dû venir seul et surtout me mettre à l'écart. En plus, mes amis n'arrivent pas encore, et je ne peux pas aller me réfugier dans la parfumerie de ma mère, elle me posera cinquante mille questions. Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ça ?
— La Pride ne les intéresse pas ? Ou ils ne savent pas que tu es gay ?
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne mâche pas ses mots. Mais, cela a le mérite d'être clair. Il est gay et moi aussi. S'il m'accoste, c'est que je lui plais. J'avoue que c'est réciproque, mais on ne se connaît même pas, et je ne suis pas du genre facile à avoir. Dès qu'il va apprendre que je suis asexuel, il va prendre ses jambes à son cou.
— Non, ils ne savent pas. C'est pour ça que je ne tiens pas à apparaître sur les photos ou les vidéos.
— Ah ! C'est raté pour faire de belles photos de toi, m'avoue-t-il déçu. Tu te caches car tes parents ne savent pas que tu es gay ?
Je le regarde, ignorant si je dois m'énerver face à cet interrogatoire un peu trop privé ou s'il cherche à en savoir plus sur moi. Je n'aime pas détailler ma vie ainsi, mais autant mettre les choses au clair. De toute façon, je doute de pouvoir avoir un petit ami avant mes dix-huit ans, si je tiens à rester en vie.
— J'ai seulement ma mère. Et... Elle est homophobe.
— Ah merde ! Décidément, j'enchaîne les gourdes.
Je pouffe en le voyant se décomposer sur place à chacune de mes réponses. J'ai le sentiment que je peux librement parler avec lui. Il n'a pas l'air de vouloir se moquer de moi. Vu les casseroles que je traîne, il va sûrement vite trouver une excuse pour disparaître.
— Tu n'y es pour rien, tu ne pouvais pas savoir. On ne choisit pas sa famille malheureusement. J'ai mes amis, même si je ne peux pas leur dire la vérité.
— Je te comprends, désolé d'avoir été intrusif. J'essayai d'entamer la conversation avec toi, mais je m'y suis mal pris. Je suis venu à la Pride pour faire des photos et je suis avec mes potes. Regarde, me dit-il en montrant deux garçons se dandiner sur les paroles de Hoshi près de la fontaine. Ces deux idiots sont mes meilleurs amis. Ne te fies pas à ce que tu vois, ils sont cent pour cent hétéro.
Je me mets à rire en les regardant s'amuser. Je n'ai jamais proposé à mes amis de m'accompagner, par peur de leur réaction. Il est idiot de penser de cette façon. Ce sont mes amis, ils accepteraient certainement, surtout que Jenny et Mathilde lisent du yaoi.
— Ils sont solidaires avec toi, dis-je, soudain le visage de l'un des deux me dit quelque chose. Es-tu du lycée Gustave Eiffel ?
— Oui, répond-il étonné. Toi aussi ?
Je hoche la tête pour confirmer. Je vois son sourire s'agrandir.
— T'es en quelle classe ?
— En première littéraire.
— Oh, moi en première scientifique. Comment se fait-il que je ne t'aie pas vu avant ? T'es super mignon.
Je me fige à sa remarque. Pour être clair, c'est clair ! Et même limpide. Il me drague ouvertement et je trouve cela original dans sa façon de s'y prendre.
— J'ai déjà aperçu tes amis à la bibliothèque.
— Et pas moi ? Clame-t-il en faisant la moue.
— Pardon, je suis assez solitaire. J'ai mes amis, mais je...
— Je rigole, respire, dit-il en me voyant paniqué. En tout cas, c'est cool. Cela veut dire que l'on se reverra forcément à la rentrée prochaine.
Le bruit des pétards me fait sursauter et je m'approche un peu trop près de Kévin. Il en profite pour m'attirer à lui quand un groupe de jeunes un peu trop surexcités passe devant nous. Je n'ose plus respirer, de peur qu'ils viennent chercher querelle en pensant que nous sommes en couple. Par chance, ils continuent leur route comme si de rien n'était.
— Tes amis arrivent à quelle heure ? Me demande-t-il soudainement.
— Vers quatorze heures.
— ça te dit que l'on mange ensemble ?
La peur recommence à m'envahir. Même si cela fait dix minutes que l'on parle, il reste un inconnu.
— Ne le prends pas mal, mais je ne suis pas à l'aise avec les gens et je te connais à peine.
Je pensais qu'il allait se vexer. À la place, il me sourit.
— Alors faisons en sorte que je devienne ton ami, et plus un étranger.
Je ne m'attendais pas à ça. Pourquoi veut-il à ce point devenir proche ? Je le vois me sourire chaleureusement et je réalise que c'est moi le problème. J'ai peur de m'attacher à quelqu'un parce que je suis ace, au point de rayer les bons moments de ma vie. Et j'ai surtout la hantise que ma mère découvre mon secret. Kévin me tend la main afin que j'ouvre mon cœur et que je profite de cette journée. Il a raison depuis le début. Si je suis venu voir la Pride, c'est pour rencontrer des personnes comme moi. Des gens qui se battent pour faire évoluer les mentalités. Des gens qui n'ont pas peur d'affirmer qui ils sont. A mon tour d'être courageux, du moins pour quelques heures.
— C'est d'accord.
— Super, je vais prévenir mes potes.
Le jeune homme prend son portable et textote un sms. Puis, il regarde en direction de ses amis. Il plaque sa main sur son visage en voyant son ami, lui répondre avec les pouces en l'air et un énorme sourire sur ses lèvres.
— Je te jure, il ne faut pas avoir honte d'eux.
Je rigole. Ses amis semblent marrants, et ils ne passent pas inaperçus. Je pense qu'ils s'entendraient bien avec Chris, lui aussi est du genre à faire des blagues pour détendre l'atmosphère.
— Ce n'est pas grave si tu manges sans eux ?
— Tu essaies encore de te débarrasser de moi ? m'avoue-t-il avec un air coquin.
Cette fois, je sais qu'il s'agit d'une plaisanterie, je lui souris, beaucoup moins timide. C'est sa façon de me mettre à l'aise et je trouve ça gentil de sa part.
— Non, on se retrouve plus tard. On y va ?
Je le laisse m'entraîner dans la ville, intrigué par ce sourire qu'il ne cesse de m'adresser et une envie étrange d'en savoir plus sur lui.
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Bonjour à tous ^^
Voici le premier jet de mon chapitre 3. Cela me fait étrange de ne pas vous publier la version finale, mais au moins vous voyez comment je fonctionne dans mon écriture ^^" Pour le moment j'ai les dix premiers chapitres écrits. Mon objectif est de finir tous les chapitres ce mois-ci pour reprendre l'histoire en version romancée et complétée dés fin septembre :D Je me laisse toujours un bon mois entre le premier jet et la version finale pour faire le vide dans ma tête et relire avec une vision plus claire :D
J'espère que ce chapitre vous a plu :D on se retrouve la semaine prochaine pour la suite ^^ Un grand merci à tous pour vos likes et commentaires <3
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Laisse-moi disparaître
RomanceHugo. " Salut". Ce simple mot qui a chamboulé toute ma vie. Kévin. "Salut". Je n'aurai jamais imaginé qu'en prononçant ce mot, ma vie allait changer à ce point. Un jour de défilé pour la pride, Hugo reste en retrait pour ne pas être exposé à la fou...