À travers les yeux

6|Place

Elle jouait nerveusement avec ses doigts.
Alizée ne se sentait pas forcément à sa place.
Bien sûr qu'elle aimait être avec Leah Aryan et Walker.
Mais ils parlaient constamment en anglais et elle ne comprenait pas tout.
Alors elle se contentait de sourire pour paraître à l'aise.
Mais tous les petits gestes qu'elle faisait la trahissaient.

La brune regardait le sol.
Diverses pensées traversaient son esprit.
Elle se mit à penser qu'elle ne serait jamais à sa place.
Peut importe où elle serait.
Elle sera toujours de trop. Pas assez.
Ou pas comme les autres.
Elle ne sera jamais comme eux.
Et pourtant elle adorerait. Elle les enviait tellement.
Ils paraissaient si à l'aise avec les autres de leur âge.
Alizée stressait rien qu'en voyant des camardes de sa classe.
Ils semblaient avoir tellement confiance en eux.
Il n'y avait pas un seul jour où la brune se critiquait.
Ces pensées en étaient la preuve.

Perdue dans ses pensées, elle ne sentait pas le regard que posait sur elle Walker.
Il essayait de voir à travers ses yeux.
Il voulait savoir à quoi pensait-elle.

Parce que les yeux sont les reflets de l'âme non ? Le reflet de nos pensées.

Mais il ne verra jamais les pensées d'Alizée.
Parce qu'elle ne le laissera jamais faire.
Elle n'avait jamais dit ce qu'elle pensait aux autres. Pas même Lou. Parce qu'elle ne voulait pas qu'on pense qu'elle ne parle que d'elle.
Le blond arrêta de la regarder quand Aryan lui mit un coup dans les côtes.

«- Tu vas vraiment lui faire peur à force. ricanait-il.

- Haha, très drôle.»

Leah souria silencieusement.
Elle se mit à ricaner.

«- Et ben, dès le premier jour Scobell.

- De quoi tu parles ? »

L'adolescente regarda Alizée qui n'écoutait pas du tout.
Le blond se mit à rougir et à bafouiller.

«- Non, non, je ne ressens rien du tout pour elle. Fin, je veux dire pas en amour.»

Leah et Aryan se lancèrent un regard.
Mais bien sûr...
Ils le savaient comment cela aller se terminer.
Malgré la remarque d'Aryan, Walker regarda encore Alizée.
Il voulait vraiment savoir qu'elles étaient ses pensées.
Ce qui ce cachait derrière ce sourire si doux.
La brune cligna plusieurs fois des yeux pour revenir à la réalité.
Quand elle leva son regard, elle vit Walker détourner le sien et Aryan et Leah rigoler.
Elle fronça les sourcils.
Que ce passait il ?

«- J'ai raté quelque chose ? demandait-elle.

- Rien, une blague d'Aryan encore.»

Elle ria doucement.
Son rire semblait illuminer les alentours.
Walker souria.
Il aimait beaucoup son rire.

«- Tu es sûr de ne pas vouloir devenir humoriste à force ?

- Maintenant que tu le dis...»

Ils se mirent tous à rigoler.
Puis le moment de partir dans leurs loges arriva.
Aryan partit avec Walker tandis qu'Alizée resta pour dire au revoir à Leah.

«- C'était super sympa ce soir. Merci Leah.

- De rien.

- Bonne nuit.

- Bonne nuit Alizée. D'ailleurs, si un jour tu veux venir dans ma loge, ma porte reste ouverte.

- Merci beaucoup.»

Sa respiration était tremblante.
Elle se sentait emprisonnée.
Ses propres larmes la noyaient.
Elle essayait de respirer lentement.
Mais rien ne marchait.
L'angoisse lui avait rendu visite ce soir.

Elle la détestait comme elle se détestait.
Elle lui pourissait la vie.
Alizée en avait marre.
La brune regardait le vide tout en commençant à se calmer.
Elle décida de mettre son casque qu'elle avait emmené. Puis elle mit une des musiques qu'elle affectionnait beaucoup.

K. - de Cigarettes After Sex.

Elle s'allongea dans son lit et regarda le plafond en essayant de s'endormir.

Peut-être que faire ce casting était vraiment une mauvaise idée.

C'est sur cette pensée qu'elle s'endormit.
Quelques larmes coulant encore sur ses joues.

Son regard traînait sur sa salade de fruits. Le réveil avait été dur.
Ses yeux étaient encore gonflés.
Tous les acteurs principaux de la série s'étaient retrouvés dans le réfectoire pour le petit déjeuner.
Tout ce qu'ils disaient, elle ne comprenait pas trop.
L'anglais le matin, ce n'était pas trop ça.
Alizée sentit quelqu'un s'assoir à côté d'elle.
Elle tourna sa tête et vit Walker.
Celui-ci avait encore les yeux fermés.
Il semblait ne pas être bien réveillé.

«- Bonjour. saluait-il faiblement.

- Bonjour. Tu as l'air un peu fatigué.

- J'ai cauchemardé toute la nuit. »

La brune le regarda.
Le blond mangeait une pomme en racontant ça.

«- Je comprends.»

Le blond regarda la brune.
Ses yeux avaient l'air rouge.
Elle avait pleuré.
Il ne lui posa aucune question.
Il sait qu'elle lui parlerait quand elle sera prête à montrer son mal-être.

La brune remit son regard sur sa salade de fruits.
Finalement, elle ne sait pas si elle aller la manger.
Mais avant qu'elle se lève pour la jeter, une main se posa sur son poignet.

«- Tu devrais manger, apparemment on tourne beaucoup aujourd'hui. s'inquiètait un peu Walker. »

Alizée le regarda et hocha lentement la tête.
De toute façon, ce n'est pas une salade de fruits qui allait la tuer, non ?
Elle mangea alors son petit déjeuner à côté de Walker qui était sur son téléphone. Une notification apparut sur celui de la brune.
C'était sa mère, enfin, c'était censé être sa mère mais vu que son petit frère n'avait pas de téléphone, il lui envoyait des messages avec son téléphone.

" Coucou Alizée, j'espère que t'as bien dormi. Anto m'a invité à dormir chez lui aujourd'hui. Voilà c'était pour te le dire. J'espère que tu t'es fait des amis. ( J'ai mangé tout tes gâteaux.)😀"

Elle souria tendrement en voyant le message.
Même si celui-ci était pénible, elle aimait son petit frère.
Walker qui voyait ce doux sourire, la regarda.

«- Qui est-ce ? demandait-il curieusement.

- Mon petit frère. Marcel.

- Tu es grande sœur ?

- Oui, j'ai une sœur et un frère. Lucille qui l'enfant du milieu et Marcel le dernier.

- Je vois. »

Un silence prit place entre eux.
Il n'était pas gênant.
Il était même apaisant.
Quelques minutes passèrent et ils finirent leur petit déjeuner.
Alizée se leva.
Walker fit pareil.
Il marcha à côté d'elle. La brune ouvra sa porte quand une main attrapa doucement son poignet. Elle regarda le blond.

«- Oui ?

- Ne stresse pas trop pour tout à l'heure. Je sais que tu vas réussir. »

Alizée souria.
Sa phrase lui mettait du baume au coeur.

«- C'est promis.»