Chapitre 17 - Rapprochement

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Marchant d'un pas lent dans les rues de la ville, Clover se retrouvait seule en milieu de journée, l'esprit pensif. Cette discussion avec ses collègues l'avait troublée et surtout mise encore plus mal à l'aise. Pourquoi fallait-il que tous soient si rancunier ? Pensait-elle. Et surtout, comment tout cela allait-il se finir ? Mais alors que notre jeune femme vagabondait dans les rues de la ville, ne faisant attention que peu où elle allait, sa route fut coupée lorsqu'elle rentrait dans quelqu'un par inadvertance. Visiblement, c'était sa marque de fabrique... Relevant la tête, elle croisait un regard bleu océan.

"Et bien chaton, on ne regarde plus où on va ?"  Déclarait l'homme avec un léger sourire aux lèvres. Cependant, en observant la réaction de la jeune femme, qui voulait dire, n'en avoir aucune, le sourire de Jason s'effaçait aussitôt qu'il était apparu. "Quelque chose ne va pas ?" Demandait-il. Mais la demoiselle ne répondait rien. Au contraire, l'émotion vivant sur son visage, parlait pour elle et rapidement Mendal comprenait. "Je suppose qu'ils t'ont encore fait des misères."

"Disons simplement que je ne sais plus trop quoi penser..."

Un silence prenant place, Jason lançait un regard presque triste à Clover alors que cette dernière fixait le sol. Au fond, ne pas la voir dresser un sourire sur ses lèvres comme elle en a l'habitude lui faisait mal au coeur. Elle était tellement plus mignonne souriante...

"Viens donc avec moi." Reprenait Jason soudainement avant de commencer à partir.

"Où est-ce que tu vas ?"

"Là où tes collègues ne seront pas."

Sur ces mots, la jeune femme suivait l'homme, intriguée. Au final, tout deux marchaient pendant de bonnes minutes avec notre rouquine se demandant où est-ce qu'ils pouvaient bien se diriger. Ce n'était que lorsque Jason s'arrêtait en face d'une devanture en particulier que la demoiselle comprenait mieux.

"A moins que tu ne préfères mourir de faim, ce qui n'est pas mon cas. Je t'invite." Déclarait Mendal avant d'ouvrir la porte, incitant d'un geste galant, Clover à entrer la première. Malgré elle, un très léger sourire reprenait vie aux coins de ses lèvres et elle finissait par pénétrer dans l'établissement. Le restaurant était de taille moyenne mais il fallait dire que ça avait un certain charme. Un certain charme de haute qualité.

"Je croyais tu ne mangeais pas au restaurant ?"

"Régulièrement. Ca ne veut pas dire que je suis incivilisé pour autant." 

Rapidement, tout deux prenaient place à une table et après avoir commandé ce qu'ils leur faisaient envie, la patience était au rendez-vous.

"Tu n'es pas obligé tu sais." Déclarait Clover, quelque peu mal à l'aise d'être invité de manière si abrupte.

"Si jamais ta petite cuisine collective te manque, tu peux toujours y retourner." Répliquait Mendal avec un sarcasme qui ne le quittait jamais vraiment. Malgré elle, la jeune femme esquissait un plus grande sourire tout en levant les yeux aux ciels. Là tout de suite, elle préférait en effet être ailleurs et surtout... Avec lui. Au bout de dix bonnes minutes, leurs plats arrivaient et tout deux pouvaient enfin les déguster. Le début du repas se voulait être silencieux mais rapidement...

"Je me demandais... Tu as toujours voulu créer ta propre entreprise ?" Demandait Clover, engageant la conversation pour que ce repas soit moins ennuyeux.

"Toujours, oui."

"Jamais rien d'autre ne t'es passé par la tête ?"

"Pas que je me souvienne. Et toi ?"

"C'est un peu différent. J'ai voyagé et de fil en aiguilles j'ai découvert le métier de l'événementiel. Ca me plaisait beaucoup le principe de pouvoir répondre à une demande client et en sorte, de rendre heureux. Tout ça avec un brin de créativité."

"Je comprends mieux d'où vient ta facilité à communiquer." Souriait Jason avant que tout deux n'en échange un plus grand.

"C'est une bonne expérience de vie."

Echangeant un sourire, Clover et Jason laissaient place à un silence pendant un petit moment, tout en dégustant leur repas respectifs. Mais étrangement, ce silence se voulait agréable. Il n'y avait aucune animosité et au fond tout deux appréciaient ce moment. Le repas se clôturant, ils quittaient le restaurant pour se retrouver dans les rues de la ville. L'heure les pressant pour retourner au travail, une chose était sûr notre rouquine n'avait que peu envie d'y aller. Sur le chemin retour, ils décidaient d'emprunter le parc pour un petit brun de nature avant de retourner dans leurs bureaux. Mais le visage de la jeune femme était fermé. Cela se voyait que l'idée de retourner voir ses collègues  ne l'enviait pas. Ce que l'homme remarquait facilement.

"Je vais finir par porter plainte." Déclarait-il soudainement avant que notre demoiselle ne s'arrête, confuse. Croisant le regard bleu océan de Jason, tout deux se faisaient face. Seulement à un centimètre l'un de l'autre. "Ils ont vraiment réussis à t'enlever ton sourire. Ca me fend le coeur."

Aux mots de Mendal, notre demoiselle n'arrivait malgré tout pas à esquisser un quelconque sourire. Mais alors qu'elle baissait le regard instinctivement, Jason venait saisir sa main avec une douceur surprenante. Instantanément, Clover relevait la tête vers lui.

"Montres-moi un sourire sur ce beau visage où je vais finir par être triste aussi." Répliquait Jason. Mais encore une fois, notre rouquine avait du mal. Cependant, avant même qu'elle ne puisse penser à répliquer quoi que ce soit, Mendal se rapprochait d'elle, enlaçant ses bras autour de son corps. Ce geste inattendue surprenait la demoiselle. Mais pour une raison inconnue, sentir la main de Jason caressait ses cheveux se voulait être agréable à ce moment précis. "Fais-moi plaisir et arrêtes donc de te torturer l'esprit. Si je devais avoir une petite moue à chaque fois que je croise tes charmants collègues, autant rester chez moi."

Malgré elle, les mots de l'homme arrivaient enfin à se faire esquisser un sourire sur le visage de Clover. Naturellement, la jeune femme venait à son tour passer ses bras autour de la taille de Jason, profitant de ce moment intime qu'il lui offrait. Pour rien au monde, elle n'aimerait que ce moment ne s'arrête. Fermant même les yeux un instant, Clover pouvait sentir le parfum de Jason. C'était assez subtil avec un brin d'odeur boisé. Malheureusement, il fallut que ce rapprochement ne dur que quelques secondes avant que l'homme n'enlève doucement son étreinte d'elle. Leurs regard se recroisant, Jason adresser un beau sourire à la jeune femme et cette fois-ci, elle le lui rendait.

"Et bien voilà, chaton."

Crossed PathsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant