One shots - Hélénie

Nuit blanche rose et bleue

03:14. Voici l'heure qu'indiquait le petit réveil sur la table de chevet d'Axel. Elle avait pris une dizaine de minutes à marcher à travers la chambre essayant tant bien que mal de ne faire aucun bruit. En arrivant finalement devant ce qu'elle pensait être le lit de l'ingénieur chimiste, elle le longea en se baissant, gardant sa main à la hauteur du matelas pour ne pas partir dans la mauvaise direction mais en faisant un pas de trop, elle percuta le meuble qu'elle redoutait tant.

"Oh fait chier.." murmura alors la belge, priant pour que personne ne se soit réveillé par sa faute. Le petit réveil était tourné vers le brun et elle dû sentir du bout des doigts chaque objet qui se trouvait là pour finalement trouver ce qu'elle cherchait.

03:14.

Héléna souffla.

Les évaluations du lendemain allaient être compliquées pour la jeune femme si elle continuait à veiller comme elle le faisait mais elle n'y pouvait rien.

Ses pensées la submergeaient depuis plusieurs jours sans que personne ne le remarque. Elle allait de nouveau mal sans que personne ne le remarque. La si attendue minute de téléphone s'était transformée en minute de l'enfer.. Lundi dernier son copain décida de mettre un terme à leur relation et le jour d'après, sa mère lui annonça le décès de sa grand-mère qu'elle aimait tant. Elle n'y arrivait plus. La jeune femme avait ensuite refusé d'appeler qui que ce soit, de peur de ne pas le supporter. Sa voix était fatiguée, ses émotions avaient disparu, il n'y avait plus que du désespoir et du mal être en elle. Héléna n'avait plus l'impression d'être à sa place dans ce château ou sur cette terre. Peut-être était-ce dû aux annonces qui lui avaient été faites et dont elle n'avait parlé à absolument personne. Héléna n'avait plus goût à rien et commençait à même détester sa présence au château. Peut-être était-ce l'absence de Marie-Maud qu'elle ressentait toujours. Peut-être était-ce la difficulté des évaluations qui s'intensifiait de semaine en semaine.

Héléna n'avait plus aucun contrôle, plus aucun réconfort. Elle était morte à l'intérieur.

La blonde décida tant bien que mal de sortir de la pièce, se disant qu'à cette heure-là les caméras ne filmaient pas.

Elle sortit alors et commença à peser le pour et le contre d'entrer dans la chambre des filles pour retrouver la seule personne qui lui redonnait vie mais celle-ci se résigna et décida de descendre d'un étage, espérant trouver du réconfort dans l'air froid d'une nuit d'hiver.

Arrivée en bas, elle n'entendait que le bruit de ses pas et c'était apaisant. Elle aimait Pierre mais ses ronflements incessants avaient également eu raison de sa folie. Elle décida de prendre la veste du garçon qui était bien plus grande que la sienne et sortie à l'extérieur... Au moins qu'elle se calme avec une cigarette. Le normand détruisait chacune de ses nuits alors elle piocherait dans son paquet. Et toc.

Héléna marchait en rond. Elle suivait le circuit sur lequel ils couraient tous les matins, encore et encore et encore. 1 tour. 2 tours. 20 tours. 47. 48. 62. Elle ne s'arrêtait pas, tout en allumant une nouvelle cigarette à chaque fois qu'elle finissait la précédente. La blonde elle se disait qu'elle devra obligatoirement redemander un paquet à la nounou même si tout le monde lui posera la question.. à commencer par Pierre. Pourquoi son paquet s'est-il terminé en une nuit ?

Arrivant au centième tour, le corps d'Héléna entra en collision avec quelque-chose.

Terrifiée, elle se recula rapidement et pouvait voir le visage de Lénie, légèrement éclairée par les lumières extérieures.

"Je peux savoir ce que tu fais là ?" Demanda la brune intriguée.

Elle n'avait pas l'air fatiguée. Il faut dire qu'elle avait passé la journée à dormir pour récupérer de ces derniers jours passés complètement malade. Peut-être avait-elle trop dormi et était désormais incapable de fermer l'oeil ? Héléna n'en savait rien. Ce qu'elle savait c'est qu'elle voulait l'éviter comme elle avait évité les autres académiciens ces derniers jours. La blonde se retourna, espérant que Lénie se décourage de la suivre dans cette nuit froide de janvier.