Nice to meetetanie P.1

652 33 0
                                    

Le tout premier OS que j'avais écrit.

La jeune femme essayait tant bien que mal de réguler sa respiration depuis une vingtaine de minutes, sans succès.
Elle frottait ses mains sur son pantalon rose, s'imaginant en boucle les pires scénarios qui pourraient arriver ce soir sur le plateau.
Chantant devant ses parents pour la première fois ce soir et devant l'ensemble de la France, tout pouvait arriver. Sa voix pourrait dérailler, elle pourrait oublier les paroles, faire de fausses notes ou se prendre les pieds dans quelque chose et tomber devant tout le monde.
Tout pouvait arriver ce soir.
Elle observait les autres académiciens devant elle. Héléna n'avait pas pris le temps de faire réellement connaissance avec eux, étant d'une timidité maladive, aller vers les autres lui semblait impossible.

Elle n'avait parlé qu'avec Pierre avec qui elle allait partager son duo. Il était gentil, drôle et surtout il ne se prenait pas la tête, ce qui était à l'opposé de sa personnalité.
"Comment ça va ma partenaire ? Demanda le garçon en sirotant un soda.
-J'ai envie de vomir, répondit la jeune femme difficilement, j'ai juste envie que ce soit fini.
-T'as une voix vraiment belle, t'as pas à t'inquiéter. En plus on le fait ensemble, t'as juste à me regarder ok ? Ça ira.
-Merci."
Pierre mis sa main sur l'épaule de Héléna pour l'encourager avant de retourner avec le reste des garçons.

Alors que Héléna sentait son souffle devenir bien trop irrégulier, l'équipe de production annonça l'ouverture de l'écran ainsi que l'entrée des académiciens sur le plateau quelques minutes plus tard.
La jeune femme leva sa main de sa jambe et la regardait trembler fortement. Elle commençait à sentir des picotements dans ses doigts. Sachant très bien comment la suite des évènements allait se dérouler, Héléna se leva difficilement de la chaise sur laquelle elle était installée pour s'asseoir sur le sol juste à côté. Cette action, pouvant être perçue comme anodine, ne l'était pas pour l'une des académiciennes qui l'observait depuis un long moment déjà. Elle dégageait quelque-chose qui l'empêchait de détourner le regard. Elle avait profité de ce moment où chacun s'occupait de soi-même pour l'observer avec insistance sans pour autant éveiller les soupçons.
Elle avait observé son interaction avec Pierre, elle avait observée son angoisse monter et sa vulnérabilité, à cet instant, lui brisait le cœur.
Lénie regardait la blonde se lever difficilement de sa chaise et elle fronça les sourcils.
Que faisait-elle ? Elle ne devait pas partir, pas maintenant ! La brune voulait continuer de la regarder, contempler sa beauté en silence, essayer de deviner sa personnalité...

Mais non. Héléna ne partait pas. Elle se laissa tomber contre le mur et semblait en détresse. Lénie, timide elle aussi, se leva tout de même en vitesse et se laissa tomber à genoux devant la blonde.
"Eh Eh, respire !"
Héléna, qui avait les yeux fermés, les ouvrit apeurée. Qui était venu auprès d'elle ? Qui était venu lui parler ? Allait-elle se moquer d'elle et dire qu'elle était faible et stupide comme les enfants le faisaient à l'école primaire ?
"Regarde moi", ordonna Lénie d'un ton stricte.
Héléna n'y arrivait pas. Elle n'aimait pas regarder les gens dans les yeux et avait toujours l'impression qu'ils pouvaient tout savoir de ses secrets s'ils la regardaient trop longtemps.
"EH !" cria alors Lénie, tentant désespérément d'avoir son attention, en vain.
Le corps d'Héléna commença petit à petit à se figer à cause de ses habituelles crises de tétanie. Elle essaya de parler, de dire qu'elle irait bien et que la brune pouvait partir et ne pas s'embêter avec elle, mais ses lèvres ne bougeaient que très difficilement.

Lénie, complètement paniquée, pris la blonde dans ses bras et la serra aussi fortement que possible. Cette pression permis à Héléna de relâcher un peu et sentant cela, Lénie se remit à crier.
"LES GARS, VENEZ SERRER SON CORPS ! ELLE NE BOUGE PLUS !".
À ces mots, les 12 académiciens se jetèrent sur les deux filles. Héléna, sentant une pression aussi forte, laissait son corps se relâcher entièrement et commença à pleurer.
Chacun se détacha donc du groupe jusqu'à Lénie. Elle se recula du corps de la blonde et la contemplait de nouveau. Elle posa ses mains sur ses joues et sécha doucement ses larmes.
"Respire calmement, murmura-t-elle juste assez fort pour que celle-ci l'entende. Héléna ferma les yeux et se concentra sur le bien-être ressenti par ses mains. Elle se forçait à reprendre une respiration normale, la jeune femme ne pouvait abandonner son rêve maintenant.

One shots - HélénieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant