Deux portes.
Il y avait toujours au moins deux portes.
Et chaque porte était en réalité un choix que nous étions susceptibles de prendre. Seule la mauvaise foi nous faisait, quand elle se manifestait, renier l'existence de cette liberté.
C'était à travers elle qu'existait la contrainte.
A cet instant, j'étais face à deux portes.
Elles étaient en tous points similaires. — mêmes les plus petites égratignures trouvaient leur jumelles. — C'était terrible quand nous nous savions dans l'obligation de passer par l'une d'elle.
A cet instant, j'étais face à deux portes.
Mais je n'étais pas moi.
A la place, je voyais cette scène à la troisième personne.
Et... et j'étais face à mon spectre.
Je dormais probablement, mon corps plongé dans un sommeil lourd et profond, ce qui faisait que je n'avais en réalité aucune emprise sur la situation.
Je pouvais même, d'une simple rotation oculaire, voir ce qu'il se passait de l'autre côté, sans jamais pouvoir intervenir.
J'étais impuissant. Je voulais me hurler de choisir celle de droite derrière laquelle se trouvait une vision de la vie dont j'avais toujours rêvée. D'au moins me laisser l'opportunité de goûter à cette vie sans la moindre influence belliqueuse. Mais non, il avait fallu que je pose la main sur celle qui donnait accès à une salle remplie de monde. Ce n'était pas clair pour moi car je me trouvais un peu loin mais cela ne m'empêcha pas de relever l'ambiance festive. Tandis qu'un visage balafré apparut une dixième de seconde face à moi, me causant une frayeur sans pareille.
Ce spectacle prit fin quand je passais un pied dans cette salle.
Ce fut, le trou noir.
Boum boum.
J'entendais un cœur.
Boum boum.
Une manifestation de vitalité.
Boum boum.
Que ce soit la mienne ou celle d'autrui.
Boum boum.
A un rythme en catastrophe.
Boum boum.
Désordonné.
Boum boum.
C'était...
Boum boum.
... désarmant.
Boum boum.
Parce que c'était le mien.
Ou alors, ce n'était pas le mien.
Ca pulsait fort, sans cadence prédéfinie. C'était brouillon, comme si l'artiste qui avait composé cette partition l'avait laissée inachevée.
Qu'il l'avait commencée puis laissée en plan.
Me laissant me débrouiller pour me sortir de cette spirale infernale.
Ce cercle vicieux à l'issu décousue.
J'entendais mon cœur battre de plus en plus vite, frapper de plus en plus fort contre ma cage thoracique.
Si fort que j'avais peur qu'elle ne se brise.
Je sentis une goutte de sueur suinter sur mon front, sur mes tempes.
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Accord Tacite
FanfictionDans le secret d'une chambre. De l'aube de la guerre à son crépuscule, naquit ce qui pourtant ne le pouvait sur ces terres infertile. Ce n'était pas pour rien que nous disions que de l'amour à la haine, il n'y avait qu'un pas.