Il est né dans le berceau des ordures
D'un cri sans la larme, seule une pluie d'injures
Sa chair est ainsi faite de rage
Cafard, si seulement il était né cadavreIl est le fruit pourri sur l'arbre des ascendances
Le charançon obèse accroché à sa branche
L'exact amalgame entre l'homme et le porc
Dont je sonnerai l'ébranlement, ô dernier matadorToujours fou, jamais saoul, rien qu'un homme
Me donnant la gerbe même le ventre vidé
Jamais père, toujours peur, homme fantôme
Même pas mort, et mille fois je l'ai tuéEt moi, moi, je ne serai plus l'enfant crédule
Plus jamais captive de ce silence qui me hurle :
« À quatre pattes et embrasse le sol ! »
Suivi des poings, des pieds, des assiettes en survol
Pareils aux avions faits de papier, d'illusionsJ'étais la chèvre, la belle, la bête, lui le bâton
J'étais là, animal frêle, qui bêle et qui attend
L'ultime coup du honteux et son jugementÀ toi l'héritier de valeurs avides
Je te pousserai,
Tes pieds tituberont dans le vide
Je te pousseraiPrends,
Prends la corde, prends la chaise, c'est l'heure du grand saut
Je te pousserai, même déjà meurtri dans l'âme, ô dernier torero.