Chapitre 6 - Rencontres Secrètes

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WE CAN'T BE FRIEND - Ariana Grande

Gabriel Attal vérifia une dernière fois son téléphone avant de descendre de la voiture. Son chauffeur le regarda avec une certaine curiosité, mais Gabriel ne donna aucune explication. Il ouvrit la portière, caressa doucement la tête de Volta, sa fidèle chienne, et sortit du véhicule.

Il se dirigea vers l'entrée discrète de Matignon, où il avait donné rendez-vous à Jordan Bardella. Ce lieu, bien qu'emblématique et sous haute sécurité, offrait l'intimité nécessaire à cette rencontre. Gabriel savait que cela éveillerait la curiosité de plus d'un, mais il avait besoin de cette conversation loin des regards indiscrets des médias et des passants.

Gabriel sentit une vague d'anxiété monter en lui. Cette rencontre n'était pas seulement professionnelle, et il en était bien conscient. Depuis leurs premiers échanges lors de divers débats politiques, quelque chose en Jordan l'avait intrigué. Il ne savait pas encore exactement quoi, mais il était déterminé à le découvrir.

Il traversa les couloirs feutrés de Matignon, accompagné de Volta, jusqu'à une petite salle de réunion. Jordan l'attendait déjà à l'intérieur, l'air tendu mais déterminé. Ils échangèrent un regard et un sourire bref avant de s'asseoir à la table.

« Bonjour, Monsieur Attal, » dit Jordan en s'asseyant.

« Bonjour, Monsieur Bardella, » répondit Gabriel en s'installant en face de lui. « Merci d'être venu. »

Jordan hocha la tête, ses yeux scrutant le visage de Gabriel. « De quoi vouliez-vous parler ? »

Gabriel prit une profonde inspiration. « Je voulais simplement discuter, loin des caméras et des regards critiques. Nous avons souvent des échanges vifs lors de nos débats, mais je pense qu'il y a plus à dire, n'est-ce pas ? »

Jordan acquiesça lentement. « Oui, vous avez raison. Nous sommes souvent opposés, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas avoir une conversation civilisée. »

Ils restèrent en silence pendant un moment, chacun absorbé dans ses pensées. Volta, sentant la tension, posa sa tête sur les genoux de Gabriel, qui la caressa doucement.

« Vous savez, » commença Jordan, « ce n'est pas facile de concilier vie professionnelle et personnelle, surtout avec notre métier. »

Gabriel sourit légèrement. « Je comprends parfaitement. La pression est immense, et parfois, on a besoin de prendre du recul. »

Jordan hocha la tête. « Oui, exactement. Mais parfois, je me demande si je suis vraiment à ma place. »

Gabriel le regarda attentivement. « Pourquoi dites-vous cela ? »

Jordan hésita, cherchant ses mots. « Il y a des moments où je me sens perdu, tiraillé entre mes responsabilités et mes sentiments. »

Gabriel hocha la tête, compréhensif. « Je crois que nous avons tous des moments de doute. L'important, c'est de savoir pourquoi nous faisons ce que nous faisons et de rester fidèles à nous-mêmes. »

Jordan soupira. « Parfois, c'est plus facile à dire qu'à faire. »

Gabriel sentit la détresse de Jordan et posa une main réconfortante sur son épaule. Le contact fit sursauter Jordan, mais il ne se recula pas. Au contraire, il ressentit une étrange chaleur se diffuser à partir de l'endroit où Gabriel le touchait. C'était comme si, pendant un bref instant, le poids de ses inquiétudes se dissipait.

« Vous n'êtes pas seul dans ce combat, Jordan. Nous avons tous nos batailles personnelles, » dit Gabriel doucement.

Jordan ressentit une multitude d'émotions se bousculer en lui : confusion, réconfort, et quelque chose de plus profond, qu'il n'arrivait pas encore à nommer. Le simple geste de Gabriel avait réveillé en lui une série de questions et de désirs qu'il n'avait jamais explorés.

Ils restèrent ainsi pendant un moment, savourant la tranquillité de la pièce et la compagnie silencieuse de l'autre. Volta, sentant l'apaisement de Gabriel, se coucha à ses pieds, fermant les yeux.

« Vous avez raison, » finit par dire Jordan. « Parfois, il suffit de parler à quelqu'un pour se sentir mieux. »

Gabriel sourit. « Exactement. Et je suis toujours là si vous avez besoin de parler. »

Ils échangèrent un regard significatif, une compréhension tacite s'installant entre eux. Ce moment de sincérité créait un lien nouveau, bien au-delà de leur rivalité politique.

« Merci, Gabriel. Cela compte beaucoup pour moi, » dit Jordan, sa voix emplie de gratitude.

Gabriel hocha la tête. « Je suis content que vous soyez venu. Je pense que nous avons tous les deux besoin de ce genre de conversations. »

Ils se levèrent, prêts à retourner à leurs vies respectives, mais un peu plus légers, un peu plus compréhensifs l'un envers l'autre. Avant de partir, Jordan se tourna vers Gabriel et dit : « Nous devrions refaire cela. Parler, je veux dire. Cela fait du bien. »

Gabriel sourit, acquiesçant. « Oui, je suis d'accord. À bientôt, Jordan. »

Ils se quittèrent avec une poignée de main ferme, promettant silencieusement de se retrouver bientôt.

Ce soir-là, de retour chez lui, Gabriel réfléchit longuement à cette rencontre. Il savait que quelque chose avait changé en lui, quelque chose de profond et d'inattendu. Jordan l'intriguait, et il ne pouvait plus ignorer cette curiosité grandissante. Tandis qu'il caressait Volta, il se promit de suivre cette intuition, peu importe où elle le mènerait.

De son côté, Jordan ressentit une étrange sérénité en rentrant chez lui. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentit compris et moins seul. Il savait que ce chemin serait semé d'embûches, mais il était prêt à l'explorer. Pour Noah, pour Gabriel, et surtout, pour lui-même.

En entrant dans leur appartement, Jordan trouva Noah endormie dans son atelier de peinture. Elle avait travaillé tard, ses pinceaux encore tachés de couleurs vives. Il s'approcha doucement, prit une couverture et la déposa délicatement sur elle.

Regardant Noah, Jordan se sentit partagé. D'un côté, il y avait cet amour profond et sincère pour elle, et de l'autre, cette nouvelle émotion qu'il n'arrivait pas à identifier, mais qui semblait liée à Gabriel. Les doutes et les incertitudes s'emparèrent de lui à nouveau. Quand Gabriel lui souriait, pourquoi ressentait-il cette chaleur étrange dans sa poitrine ?

Jordan se dirigea vers la fenêtre et regarda les lumières de la ville, perdu dans ses pensées. Cette rencontre avait ouvert une nouvelle voie, une qu'il n'aurait jamais imaginé explorer. Mais pour l'instant, il devait prendre les choses une à la fois, en espérant que, quel que soit le chemin qu'il choisirait, il serait le bon.

Triangle politique | Gabriel attal x Jordan Bardella #bardattalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant