Prologue

85 1 0
                                    

Le monde autour de moi est une confusion floue de lumières et de bruits. Mes paupières me semblent lourdes, comme si des poids invisibles les tiraient vers le bas. Chaque fois que j'essaie de les ouvrir, je ne vois qu'un aperçu fugace de visages inconnus et un plafond de ciel sombre.

La douleur parcourt mon corps, surtout à cause de la profonde blessure à ma jambe. Je me souviens de ma chute, du sol qui s'est dérobé sous moi et qui m'a entraîné dans l'obscurité. Maintenant, je suis allongé sur quelque chose de dur et de froid. Du métal, je pense paresseusement. Les vibrations sous moi indiquent que nous nous déplaçons.

Un navire. L'odeur salée de la mer et le roulis et le tangage constants le confirment. Je sens le léger balancement qui me bercerait presque dans un sommeil trompeur, mais la douleur me tient éveillé, me maintient au seuil de la conscience.

Des voix me parviennent, étouffées et incompréhensibles, comme si elles parlaient à travers des murs épais. Je ne comprends pas ce qu'elles disent, je n'arrive pas à me concentrer. Un sentiment d'inquiétude se répand en moi. Où suis-je ? Où m'emmènent-elles ? Mon pays est loin, et les bruits et les odeurs familiers ont été remplacés par ces bruits étranges et effrayants.

Soudain, les vibrations changent. Le balancement s'arrête et je sens à la place le grondement régulier d'un moteur. Une voiture, je reconnais. On me soulève délicatement et on m'installe dans un siège moelleux. Les mouvements sont prudents, comme si on avait peur de me blesser davantage.

Les lumières de la ville clignotent à travers la fenêtre, les bâtiments défilent dans un tourbillon flou. Le vrombissement de la voiture et les conversations étouffées des personnes qui m'accompagnent forment une étrange mélodie qui continue à me bercer. Pourtant, les questions dans ma tête me tiennent éveillé. Pourquoi ? Pourquoi tout cela est-il arrivé ? Qui sont ces gens et que me veulent-ils ?

Je sens une main sur mon front, douce et rassurante. Quelqu'un me parle, les mots sont gentils, réconfortants, mais je ne les comprends pas. C'est comme s'ils me parvenaient à travers un épais rideau de fumée. La douleur, la fatigue et la peur se mélangent en un cocktail malsain qui m'entraîne lentement dans l'obscurité.

Mes yeux finissent par se fermer, incapables de tenir plus longtemps dans la lutte contre la fatigue. La dernière pensée qui traverse mon esprit avant que je ne perde connaissance est un appel muet à l'aide, à des réponses, à la fin de ce cauchemar.

Maman, où es-tu ? Pappa n'est qu'un grand menteur.

Dystopie / Livai x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant