Paniquée, je relève Théo et le prends dans mes bras. Je le serre fort contre moi et je continue à courir. Mon cœur s'emballe, pas seulement à cause de l'effort, mais aussi à cause de la peur. Les maisons autour de nous se confondent en un désordre méconnaissable, tandis que j'essaie de retourner le plus vite possible à l'orphelinat. Les voitures foncent le long de la route, leurs phares coupent la pénombre, mais personne ne s'arrête pour nous emmener. Il semble que tout le monde ne pense qu'à s'échapper.
Derrière nous, j'entends soudain des clics métalliques et des criaillements inquiétants qui me donnent des frissons. Théo s'accroche fermement à moi, son petit visage enfoui dans mon épaule, quand je continue à courir. Les bruits se rapprochent et ma respiration s'accélère, mes jambes brûlent d'effort, mais je ne dois pas abandonner.
Nous arrivons enfin à l'orphelinat. Devant la porte, je vois Anne, la directrice de l'orphelinat, embarquer frénétiquement les enfants dans une grande et vieille voiture. Elle a les larmes aux yeux lorsqu'elle rassure les enfants, bien que sa voix tremble de panique.
Anne !, crie-je, ma voix s'emballe. Nous sommes là !
Anne se retourne et ses yeux s'écarquillent de soulagement. Rina ! Théo ! Venez vite, nous devons partir d'ici !
Je laisse Théo descendre qui court immédiatement vers les autres enfants. Anne se précipite vers nous et me prend brièvement dans ses bras avant de me parler fébrilement. Nous n'avons pas le temps, Rina. Nous devons partir. Anne met encore les dernières affaires dans la voiture.
Les bruits métalliques et les cris inquiétants sont maintenant nettement plus proches et mon cœur bat encore plus vite. Nous devons partir avant qu'il ne soit trop tard.
Mais je ne vois nulle part Pierre, un homme déjà âgé, qui s'occupe avec nous de l'orphelinat.Tout le monde en voiture !, crie Anne en ouvrant la porte de la voiture.
Je cours vers Anne, le cœur battant dans ma poitrine. Anne, démarre avec les enfants !, crie-je, toujours essoufflée. Je vais chercher Pierre. Il va partir avec moi dans la deuxième voiture.
Anne me regarde, les yeux écarquillés par la peur et l'inquiétude. Tu es sûre, Rina ?
Oui, je vais le trouver. Il va nous aider. Sans attendre de réponse, je fais demi-tour et je retourne en courant à l'orphelinat.
À l'intérieur, le chaos est encore plus grand. Les pièces familières ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes, pleines de caisses à moitié vides et d'objets éparpillés. J'appelle Pierre mais ma voix résonne sans réponse dans les couloirs vides.
Je me précipite dans sa chambre et l'y trouve. Pierre, le vieux soldat portant les profondes cicatrices de son passé, est assis sur son lit. Il charge lentement un pistolet et il attache un couteau d'apparence étrange autour de lui. Ses mains tremblent légèrement, reflet de ses anciennes blessures de guerre.
Pierre !, crie-je, et il relève lentement la tête. Nous devons partir. Anne part déjà avec les enfants. Tu viens avec moi dans la deuxième voiture.
Ses yeux, toujours vifs et pénétrants malgré son âge, me scrutent brièvement avant d'acquiescer. Je savais que ce jour arriverait, marmonne-t-il plus pour lui-même que pour moi. Il se lève, l'arme bien en main.
Soudain, j'entends un léger bruit derrière moi. Je me retourne et je vois Théo qui m'a suivi en cachette et qui se tient maintenant sur le pas de la porte, essoufflé. Ses yeux sont écarquillés par la peur et l'excitation.
Théo ! Qu'est-ce que tu fais là ?, je demande, effrayée.
Je ne voulais pas te laisser seul, murmure-t-il, la voix tremblante. S'il te plaît, laisse-moi venir avec toi.
VOUS LISEZ
Dystopie / Livai x OC
أدب الهواةSi SNK te manque, plonge à nouveau dans une dystopie palpitante où tes personnages préférés t'attendent. Voici un petit avant-goût : --- „C'était donc bien du sang humain." „Son regard est celui d'un prédateur qui a soudain sa proie en ligne de mire...