Mes sanglots déchirent le silence. Théo, qui se tient fermement à mes épaules, est complètement figé. Frénétiquement, j'essuie mes larmes. Je sais que malgré tout cela, je dois mettre Théo en sécurité. Pierre ne s'est pas sacrifié en vain.
D'une poigne ferme, j'attrape les jambes de Théo pour le calmer, mais surtout pour me calmer moi-même, pour avoir les idées claires. Mais il est trop tard. Par mon cri, lorsque Pierre a été transpercé par le dard, j'ai attiré l'attention des monstres sur moi.
Lentement, à pas fins, ils avancent dans ma direction. Le tic-tac sur le sol de ses pieds métalliques déclenche en moi une sensation inquiétante. Paniqué, je recule sur le toit, mon cœur s'emballe et j'entends les monstres accélérer le pas.
Je respire alors profondément et m'enfuis par les toits. Les monstres sont sur mes talons et tentent d'escalader les murs de la maison pour m'attraper. Je sens le poids de Théo sur mon dos, sa peur, et cela me pousse à avancer.
Je saute par-dessus une ruelle étroite, les briques grinçant dangereusement sous mes pieds. Un bref regard en arrière me montre les monstres qui me poursuivent comme des cauchemars d'acier et d'ombre. Leurs yeux brillent dans le crépuscule et le bruit de leurs griffes sur les tuiles résonne dans la ville.
Je me force à continuer, mes pas sont rapides et précis. Le vent me fouette le visage, les larmes et la sueur se mélangent sur ma peau. J'entends les faibles gémissements de Théo, son visage est enfoui dans mon cou. Une fissure dans le toit devant moi me fait hésiter, mais je saute par-dessus sans réfléchir davantage, mes muscles brûlent d'effort. J'atterris durement, m'appuie sur mes mains et me relève aussitôt.
Les monstres sont infatigables. Un regard vers la droite m'indique un escalier de secours qui mène à un toit plus élevé. Dans un dernier effort, j'atteins l'échelle et grimpe aussi vite que possible. Théo s'accroche à moi, ses petites mains tremblent.
Arrivé en haut, j'ai un moment de répit, mais le tic-tac des pieds métalliques m'indique que les monstres ne sont pas loin derrière nous. Je continue à courir, mes poumons sont en feu, mon corps réclame une pause, mais je ne peux pas m'arrêter.
Une étroite arête mène au prochain bâtiment. Je l'enjambe en équilibre, en essayant de ne pas regarder en bas, chaque pas est une épreuve. Les monstres sont toujours derrière nous mais ils semblent plus lents sur l'étroite arête du toit. Un bref instant d'espoir germe en moi.
Le toit suivant est plus large, les tuiles sont plus stables. J'en profite pour courir plus vite, la distance entre nous et les monstres s'agrandit légèrement. Pourtant, je sais que je ne dois pas me relâcher. Un autre bâtiment, un autre toit. Chaque saut pourrait être le dernier, chaque faux pas la fin.
Les derniers rayons du soleil couchant illuminent les toits devant moi et j'aperçois une église au loin. Le clocher pourrait être notre salut. Je mets toutes les chances de mon côté et je cours vers elle, mes jambes sont lourdes comme du plomb, mais je me force à continuer.
Soudain, je sens un courant d'air derrière moi, et avant que je ne réalise ce qui se passe, l'un des monstres me saute dessus. Dans un fracas assourdissant, nous nous percutons et perdons l'équilibre. Théo hurle, ses mains s'accrochent désespérément à moi. Nous tombons du toit, le monde autour de nous se brouille en un tourbillon de ténèbres et de peur.
Mon cœur bat si fort que j'entends le sang qui bat dans mes oreilles. L'impact est plus rapide que je ne l'aurais cru. Mon corps heurte violemment le sol, la douleur explose en moi. Théo est maintenu contre moi par la bande de tissu, mais le choc me fait presque perdre connaissance.
Le monstre qui nous a arrachés du toit se redresse, ses yeux brillent de façon menaçante. Je peux à peine respirer, chaque respiration est une torture. Mais je dois continuer à me battre. Pour Théo. Pour Pierre. Dans un dernier effort, j'attrape ma dague, prête à me battre, même si tout semble désespéré.
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Dystopie / Livai x OC
FanfictionSi SNK te manque, plonge à nouveau dans une dystopie palpitante où tes personnages préférés t'attendent. Voici un petit avant-goût : --- „C'était donc bien du sang humain." „Son regard est celui d'un prédateur qui a soudain sa proie en ligne de mire...