Dystopie / Livai x OC

Chapitre 5 - Cyborg

Je me laisse tomber sur le canapé confortable du bureau d'Erwin. La pièce est chaleureuse et accueillante, un contraste frappant avec le style industriel et froid du reste du quartier général. Les murs sont ornés de tapis épais et de bibliothèques en bois sombre, remplies de livres et d'objets anciens. Une grande fenêtre offre une vue sur les murs gris et menaçants qui entourent la ville, laissant entrer la lumière du soleil couchant qui baigne la pièce d'une lumière dorée et chaleureuse.

Alors, c'est à ça que ressemble le quartier général des rebelles,dis-je en regardant autour de moi. Je l'imaginais différemment, mais ce n'est pas mal.

Erwin sourit légèrement en s'affairant à la petite cuisine. Attends de voir le reste. Les autres pièces te plairont davantage, répond-il en préparant le café. Le parfum du café fraîchement moulu emplit la pièce, mêlé à l'arôme sucré du gâteau fraîchement cuit. Erwin découpe une grande part pour moi et la dépose sur une assiette en verre avec quelques biscuits.

Theo est en sécurité chez Anne avec les autres enfants, raconte Erwin en disposant les douceurs et le café sur une petite table devant moi. Je ressens une vague de soulagement. Theo est en sécurité. Enfin une bonne nouvelle au milieu de tout ce chaos.

Je saisis avidement une fourchette et prends une grande bouchée de gâteau. Mes yeux s'illuminent. C'est du vrai!, murmuré-je étonnée. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas goûté à de telles friandises faites avec de vrais ingrédients! Je prends une autre bouchée, savourant la texture riche et beurrée qui rappelle le passé.

Depuis que la périphérie de la ville, avec ses usines et fermes, a été détruite par les monstres de métal, nous ne pouvons plus produire assez de nourriture. Le centre-ville produit des substituts chimiques, nourrissants mais fades, qui n'ont rien du goût des vrais aliments.

Dans la zone médiane de la ville, il y a peu de place pour les fermes et les usines. Les soldats en patrouille surveillent constamment pour que nous n'achetions pas trop de pain fait avec de vrais grains, de fruits frais ou de viande. Les prix ont tellement augmenté que nous ne pouvons plus nous permettre d'acheter de la vraie nourriture à l'orphelinat.

Nous avons une nouvelle recrue qui a récemment déserté l'armée de la ville. Pour elle, la nourriture est primordiale, explique Erwin. Elle économise tout son argent et oblige ses amis à lui en donner pour acheter des produits frais au marché. Elle passe des heures à préparer des plats raffinés. Tu dois le gâteau et les biscuits à son dévouement.

Je prends un biscuit et croque dedans avec délectation. Les sucreries ont toujours été ma faiblesse. J'espère pouvoir la rencontrer pour la remercier, dis-je en mangeant la seconde moitié du biscuit.

Avez-vous beaucoup de nouvelles recrues?, demandé-je avec curiosité.

Au cours des dernières semaines, près de vingt nouveaux recrues nous ont rejoints. Certains d'entre eux sont très talentueux et ont un potentiel énorme, répond Erwin. De jeunes soldats désertent souvent de l'armée de la ville et rejoignent le groupe rebelle ; comment ils en entendent parler, je ne le sais pas exactement, mais je suppose qu'Erwin envoie des agents de liaison. Il y a près de vingt ans, un chef militaire a fondé ce groupe en secret et a trouvé de nombreux adeptes. D'une part, ils voulaient découvrir ce que le président cachait au centre-ville, car il ne partageait qu'un tiers des nouvelles inventions avec le peuple.

D'autre part, ils voulaient explorer le monde extérieur, car il était interdit de quitter la ville. Ils sortaient en cachette, ce qui leur était toujours facile puisque leur major était également l'un des chefs de l'armée de la ville. En dehors des murs de la ville, c'était un véritable champ de mines. Les rebelles ont désamorcé de nombreuses mines pour tracer un chemin sûr à l'extérieur de la ville. Erwin, qui était un bon soldat de l'armée de la ville, a rejoint ce groupe il y a dix ans, lorsque j'avais environ treize ans. À partir de ce moment-là, je travaillais à l'orphelinat et Erwin venait parfois, mais très rarement, nous rendre visite et raconter leurs explorations.