ROSSIYSKAYA | T1 & T2

CHAPITRE 19

.19.

| K e l l i a n |

|Zaitsev's
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9 years ago |

⛓︎

Kieran est debout sur le balcon de notre chambre, vêtue d'une longue robe blanche à corset. Ses cheveux sont longs et bruns. Attachés en un chignon délicat sur sa nuque, révélant la ligne de son cou légèrement hâlée. Ses pieds nus lui donnent un air à la fois naturel et exquis, pendant que ses mains reposent avec grâce sur la rambarde en béton. Je m'approche d'elle, deux bubbles tea en mains, légèrement essoufflée.

– Kieran?

Elle se retourne en sursaut, et je constate qu'elle est en larmes. Ses pupilles sont d'un vert si pur qu'on croirait voir des pierres précieuses. Ils contrasteraient presque avec les miens, qui au contraire, sont souillés à cause de la nuance ambre de mes iris.

– C'est terrible Kellian, dit-elle.

– Mais pourquoi pleures tu ? Demandé-je.

Elle me sourit en essuyant ses larmes avec sa paume.

– Je l'ai fini, dit-elle. J'ai fini mon roman et leur histoire d'amour était tragique.

Je lève les yeux au ciel.
Kieran a le don d'être dans l'abus avec ses larmes. Elle pleure pour tout et n'importe quoi. Ce qui est agaçant, en plus c'est souvent pour des simples histoires fictives. C'est à se demander si je ne suis pas la plus mature de nous deux.

– T'exagère, dis-je en lui donnant son bubble tea.

Elle le prends, chuchote un merci remplis de douceur et se mets à le siroter en même temps que moi.

– Tu n'as jamais vécue une histoire d'amour, car sinon tu comprendrais.

– Jihye et moi...

Elle m'interrompt.

– Ce n'est pas de l'amour ça, c'est un simple coup de cœur, dit-elle.

Son commentaire me blesse intérieurement. Je reste silencieuse, essayant de chasser les idées qui me viennent en tête. Elle me fait de face mais je baisse la tête, laissant mes cheveux en bataille cacher mon visage. Elle le remarque très vite et m'attrape par le menton pour me forcer à la regarder.

Je fronce légèrement les sourcils.

– Tu as encore été te battre, n'est-ce pas ? La rupture de stock des bubbles tea, ce n'était qu'une couverture.

Je sais que je ne peux pas mentir à ma soeur, alors j'évite son regard.

– Je suis tombée de ma bicyclette, dis-je.

Oui, j'utilise un vélo pour me déplacer, malgré le statut aisé de ma famille. C'est Kieran qui a droit à un chauffeur parceque d'après mon père, à force de la voir bien traitée, je pourrais devenir comme elle. Mais pour dire vrai, je m'en contre fiche et les faveurs qu'elle reçoit aussi.

– Tu ne peux pas me mentir, dit-elle. Tu es encore allée voir Marco? Tu sais qu'il est dangereux et qu'une fille comme toi n'a rien à faire dans ce bidon ville.

La voix de Kieran se durcit considérablement. Je me sens comme un petit chat prit la patte dans un pot de confiture en voyant ses traits.

– Et si papa le découvrait, tu ...

Je l'interrompt.

– Il n'en saura rien, si tu garde le silence.