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13 Août 2022, Paris, France

« - Tu es sûr de cette décision? Je ne veux pas que tu le regrette plus tard.
- Je suis sûr et certain. Nous n'avons plus rien à nous dire je pense. »

Il était dix heure. Le soleil brillait déjà sur la capitale, tandis qu'au sein de ce foyer, rien ne pouvait paraître plus sombre que l'atmosphère qui s'en dégageait. Deux hommes se tenaient debout, face à face, l'un rangeant machinalement des vêtements dans un sac, l'autre croisant les bras tout en le regardant. Il paraissait désintéressé de la situation mais c'était tout le contraire, Gabriel avait mal, mais il refusait de le montrer à qui que ce soit, même à son ex compagnon. Ce dernier ferma son sac et prit quelques affaires restantes dans les tiroirs, les plongeant dans son sac à dos.

« - Où est ce que tu comptes aller maintenant ?, demanda Gabriel.
- Je ne pense pas que cela te concerne. Je suis assez grand pour m'occuper de moi. »

Gabriel senti son cœur battre un peu plus vite, jamais il ne lui avait parlé de cette manière, jamais il n'avait senti une telle tension, une mauvaise tension. Lorsque son ex conjoint passa le seuil de la porte, Gabriel senti une immense vague de solitude s'emparer de lui. Il avait été habitué à être toujours entouré, que ce soit de sa famille où de son petit ami. Il se retrouvait maintenant tout seul, dans un grand appartement à quelque mètre du centre ville. Plus rien n'allait animer cet endroit, malgré le bruit constant de la circulation parisienne, il y avait un silence assourdissant. Gabriel se laissa tomber sur le canapé, posant la bague, que son ex conjoint lui avait donner quelques minutes plus tôt, sur la petit table basse en bois. Il se frotta le visage lentement, se demandant comment il avait pu en arriver là, mais il ne comprenait pas, et il refusait de comprendre quoi que ce soit, sa matinée était déjà beaucoup trop mouvementée. Il n'avait absolument aucune envie d'aller travailler, mais le jeune ministre chargé des comptes publique avait du pain sur la planche. Il décida de se lever de son canapé et de se diriger vers la salle de bain, il se passa un coup d'eau sur le visage et rassembla ses pensées, il fallait qu'il se concentre sur le travail qui l'attendait.

« - T'as vraiment une sale tête..., murmura Gabriel, fixant son reflet dans le miroir. »

En effet, il n'était pas des plus présentables, des poches noires se formaient au fil des semaines sous ses yeux, ses cheveux étaient de plus en plus difficiles à dompter, il était pâle. Il avait besoin de vacances, mais en tant que ministre, ses vacances étaient rares, surtout pour lui, qui vivait exclusivement à travers son métier. Rien ne comptait plus que sa carrière, et c'est peut-être pour cela que les hommes fuyaient cette relation, et ils avaient raison, pensait-il. Cependant il n'appréciait guère la solitude, alors il s'arrangeait toujours pour avoir quelqu'un à ses côtés.

Après s'être changé, il se dirigea vers son lieu de travail se trouvant dans les quartiers de Bercy. Il s'y rendait en scooter, ne passant pas inaperçu auprès des journalistes ou même de la population. Après s'être garé, il retira son casque et passa sa main libre dans ses cheveux afin de leur redonner une forme à peu près potable. Il s'avança vers l'entrée et prit le temps de répondre à quelques questions de certains journalistes sur le plan budgétaire de la France qui semblait assez catastrophique à cette période. Il échangea quelques mots puis se dirigea vers son bureau pour se mettre enfin au travail.

Les heures défilaient à une vitesse folle, le soleil commençait à se coucher sur Paris, et Gabriel était toujours assit à son bureau, rédigeant des tonnes et des tonnes de pages. C'est lorsqu'il sentit son téléphone vibré qu'il constata l'heure qu'il était, vingt heure trente. Il prit son téléphone et décrocha directement quand il vit apparaître le nom de sa mère. Une courte mais chaleureuse discussion s'entama, elle faisait du bien et ça ne pouvait que réconforter Gabriel après sa longue journée de travail. Sa maman fit en sorte d'être absolument sûr que son fils allait bien, qu'il se nourrissait convenablement, et qu'il ne manquait de rien. Même en étant ministre, sa mère était toujours aussi attentionné avec lui, elle savait prendre soins de ses enfants.
Gabriel n'évoqua pas la rupture soudaine avec son petit copain, qui entraîna une rupture de pacse également, il ne voulait pas l'inquiéter, il savait que si elle l'apprenait, elle débarquerait tout de suite à Paris, abandonnant son travail, ses occupations, et ses propres problèmes, et il n'avait pas envie d'en parler tout de suite.

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