1. L'assistant social

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Chapitre 1 : L'assistant social
Publication : 16/10/2024
Nombre de mots : 1561
Lemon : ❌

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Pdv Eijiro

Le soleil se décline doucement, inondant la vallée d'une lumière dorée qui adoucit les contours des collines. Les ombres s'allongent, transformant le paysage en un tableau aux nuances illuminantes. De ma place, assis sur le rebord de la colline après une journée de travail épuisante, je pouvais voir le lac en contrebas, ses eaux miroitantes reflétant les derniers rayons du jour. Les arbres, d'un vert profond, se dessinent en silhouettes nettes contre le ciel embrasé. Le vent, frais et léger, murmure à travers les branches, apportant avec lui le parfum subtil des fleurs sauvages. Plus loin, les montagnes se découpent en silhouettes majestueuses, leur sommet déjà plongé dans l'ombre.

Les oiseaux, comme pour saluer la nuit à venir et dire au revoir au jour, entament leurs derniers chants, créant une symphonie douce et mélancolique.

Je reste là, à observer ce spectacle quotidien qui ne cesse de me fasciner. Les couleurs éphémères se propagent dans le ciel en une belle nuance de orange et la brise légère est tranquille malgré cette saison d'automne. C'est dans ce genre de moment là que je me sens libre, en harmonie, comme si j'en faisais partie intégrante, un simple témoin de sa beauté infinie. Après une journée passée à écouter les histoires de ceux que j'aide, ça fait toujours du bien de se poser devant un beau couché de soleil, avant de plonger la ville dans le noir total.

Mon boulot n'est pas vraiment facile. En tant qu'assistant social, on doit se confronter à toutes les bêtises humaines les plus dures, plongeant certains dans un déni total.

Chaque matin, je me rends au centre communautaire où je passe mes journées à rencontrer des familles en difficulté, des personnes âgées isolées, des jeunes en quête de repères. Je les écoute toujours attentivement, je les conseille, et je les aide à se retrouver dans l'administration pour obtenir les aides nécessaires. Parfois, il s'agit de trouver un logement d'urgence pour une mère avec ses enfants, d'autres fois de soutenir un adolescent en crise ou de rassurer un aîné inquiet de ne plus pouvoir vivre seul.

Je repense encore à ma visite chez une vieille dame qui avait perdu son mari il y a quelques mois. Il avait des problèmes cardiaques depuis pas mal de temps et une crise l'a mené à la mort, traînant sa femme dans le désespoir total. La solitude la pèse lourdement, mais notre conversation d'aujourd'hui, autour d'une tasse de thé, semblait lui avoir apporté un peu de réconfort. Puis il y avait aussi ce jeune homme de dix-sept ans, perdu et en colère, que j'avais accompagné pour la première fois à un atelier de réinsertion. Sa résistance s'était peu à peu transformée en curiosité, et j'espère qu'il trouvera une nouvelle voie.

Mon nom est Eijiro Kirishima, et je suis assistant social depuis bientôt trois ans. Je n'ai pas vraiment d'amis, je préfère la solitude plutôt que de traîner avec de mauvaises personnes. Le métier que j'exerce a piqué ma curiosité depuis le premier jour quand j'ai mis les pieds dans une salle au lycée, le jour de l'orientation. J'y ai découvert ce travail, cet intérêt à le faire, les études. Les jeunes femmes qui me présentaient tout ça, à l'aide de quelques flyers, étaient d'une gentillesse profonde. Elles me montraient un métier où on y avait la possibilité d'aider les gens comme on le souhaitait, et j'ai été tout de suite intéressé.

Sans doute parce que j'ai grandi dans un quartier où les difficultés étaient omniprésentes. Je me souviens encore de ce sentiment d'impuissance en voyant des amis d'enfance lutter contre des situations qu'ils n'avaient pas choisies : des familles brisées, la pauvreté, la violence. À l'époque, je ne pouvais pas faire grand-chose pour les aider, mais j'ai su que je voulais consacrer ma vie à apporter un changement, aussi petit soit-il.

Vers la lumière【KiriKami】Où les histoires vivent. Découvrez maintenant