Vendredi 9 février 2057

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Mon sommeil fut tourmenté par des cauchemars effrayants et déchirants. Dans mes rêves, je voyais ma sœur errer dans un labyrinthe de flammes, son visage marbré par la peur et la souffrance. Les larmes coulaient sur ses joues alors qu'elle était battue par des ombres menaçantes, ses cris se mêlant aux hurlements du feu et aux bruits de destruction. Parfois, le visage de ma mère apparaissait, déformé par une douleur intense. Elle criait mon nom avec une telle force que ses mots semblaient vibrer dans les parois de mon esprit. Ses accusations résonnaient comme un chœur de reproches, me demandant pourquoi je l'avais abandonnée, pourquoi je l'avais laissée seule et sans défense dans ce cauchemar. Son regard était empreint de haine et de désespoir, transformant chaque reproche en une litanie de culpabilité écrasante.

Je me réveillai en sursaut, le souffle court, et le cœur battant à tout rompre. Mon corps était trempé de sueur, et mes draps étaient en désordre autour de moi. Mara se tenait à mon chevet, une expression préoccupée sur le visage, les traits marqués par la fatigue et la compassion.

« Elisa, il est temps de se lever. Nous avons des nouvelles importantes. Nous allons explorer les décombres du bâtiment. Si tu veux, tu peux venir avec nous, » dit-elle d'une voix douce mais chargée de gravité.

Je clignai des yeux, encore engourdie par la terreur des rêves et la lourdeur du sommeil troublé. Le monde autour de moi semblait flou, comme si la frontière entre le rêve et la réalité s'était estompée.

« Pourquoi ? Que se passe-t-il ? » demandai-je, ma voix tremblante, chaque mot trahissant l'angoisse et la fatigue.

Mara m'aida à me lever, son regard empreint d'une détermination calme mais rassurante. Ses gestes étaient empreints de douceur, mais sa voix avait une autorité qui me rappela la situation urgente.

« Nous avons décidé d'explorer les décombres du bâtiment gris. Nous n'avons pas prévu de survivants, mais quelqu'un a entendu un cri. On espère retrouver des indices ou des survivants. Si tu veux venir, nous pourrons essayer de retrouver ta mère. »

Un mélange d'espoir et de désespoir me traversa. La perspective de retrouver ma mère, même avec une chance aussi minime, me donna un élan de vigueur malgré la lourdeur de la nuit précédente.

« Je viens avec vous, » dis-je, ma voix tremblante mais déterminée, l'espoir illuminant mon regard fatigué.

Mara hocha la tête, me guidant hors de l'abri. L'air frais du matin m'enveloppa comme un baume sur mon esprit encore chaotique. Le camp se réveillait lentement, et l'effervescence du matin contrastait vivement avec la terreur de la nuit. Le bâtiment gris, réduit à une carcasse calcinée, se dressait encore plus sombre et menaçant sous la lumière du jour. Les décombres, jonchés de morceaux de béton brisé et de métal tordu, semblaient crier leur désespoir.

Nous arrivâmes sur le site où les membres de la résistance fouillaient déjà les ruines avec une précision méthodique. Leurs visages étaient marqués par la fatigue et la détermination. Ils dégageaient des débris avec une concentration intense, cherchant des signes de vie parmi les fragments de ce qui avait été.

Mara me guida à travers les ruines, montrant les différents secteurs où les équipes s'affairaient. Chaque mouvement de débris révélait une nouvelle couche de destruction, chaque morceau arraché semblait augmenter ma douleur et mon anxiété. Les cris des travailleurs, les bruits des outils, et les échos de la destruction résonnaient dans un mélange assourdissant.

Après des heures de recherche acharnée, un membre de l'équipe de secours poussa un cri d'exclamation. Mon cœur s'emballa alors que je courus vers le groupe, espérant désespérément une connexion avec ce que nous pourrions trouver.

Journal d'une survivanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant