-1-

72 2 0
                                    

Je prend une grande respiration avant de sortir de la voiture. J'essaye de mettre de l'ordre dans mes cheveux longs et roux, semblables à ceux de ma mère. Cette dernière me regarde, assise sur le siège du conducteur. Je refuse de la regarder dans les yeux. Elle va me répéter ses phrases d'encouragement que j'entends depuis deux semaines. C'est de sa faute si on est ici. Qu'elle me ramène à la maison ! Ma vraie maison ! Je prend mon sac à dos et ferme la portière. Je décide de me retourner pour dire au revoir à Charlie, mon petit frère, mais celui-ci est déjà en train d'admirer les arbres. Il s'y fait vite, à cette nouvelle vie..

Je me dirige le plus rapidement possible vers ma salle de mon premier cours qui est un cours de langue. Je ne veux surtout pas attendre devant l'enceinte du lycée à regarder des lycéens de mon âge tout heureux et content de parler avec leurs amis. J'arrive un mois après la rentrée. Notre départ, à maman et moi fut très précipitée. Georges, le compagnon de mère à demandé à cette dernière de venir s'installer avec nous. Ma mère a sauté de joie, de mon côté j'ai plus pété un plomb qu'autre chose. Je n'étais pas la fille populaire, dans mon ancien établissement, loin de là mais je m'y sentais bien. J'avais des amis solides, des bonnes notes, un ville que j'adorais. Là, je dois recommencé à zéro. Cela fait deux semaines que nous sommes arrivés et je n'ai reçu aucunes nouvelles de mes amis, même pas de ma meilleure amie, Abella. Abella est tout le contraire de moi. Tout le monde l'adore, elle est belle avec ses cheveux blonds qui descendent dans son dos. Elle n'est pas timide et a beaucoup d'amis. Je la connais depuis mon premier jour du collège. Mais là, j'ai l'impression qu'elle m'oublie. Certes je vis maintenant à 5000 kilomètres d'elle, mais les téléphones et les ordinateurs existent !

La porte de ma salle est grande ouverte, je frappe deux petits coups sur la porte et j'entre. Une dame assez petite à la peau café m'accueille d'un grand sourire. La professeure d'anglais, donc.

- Bonjour, je suis Mme.Lewis, me dit-il. Tu dois être la nouvelle. Stacy Haven, c'est ça ?

Je hoche la tête pour toute réponse.

- Est ce que tu aurais ton dernier bulletin de l'année dernière comme on te l'a demandé ?

Je lui tend le papier demandé.

- Parfait ! Assis toi où tu vas. Les cours vont bientôt commencés.

Je m'exécute en allant m'asseoir un peu au fond. Je sors mon matériel habituel puis patiente en pianotant mes doigts sur la table. Une sonnerie fuse : celle pour annoncée que les cours commencent. Une petite bouffée de chaleur m'envahit. J'ai un peu peur...

Des têtes rentrent au fur et à mesure. J'en vois de toute sorte. Je pensais faire tâche dans ma petite robe rose pâle, mais non. Je remarque directement que les personnes sont physiquement et vestimentairement différent de ce que j'ai pu connaître avant. Plusieurs styles, plusieurs couleurs, j'aime bien. C'est sur que dans mon ancien lycée, c'était plutôt des sportifs et des filles qui ne jurent que par les talons. Encore une fois, mes converses blanches me sauvent la mise. Tous les élèves rient et parlent de beau cœur, alors que moi je ne me sens pas comme ça. Je me sens pas comme eux.

Une fille aux cheveux noires, sûrement dû à une teinture s'arrête en me voyant. J'ai peut-être pris sa place. Je commence à ranger mes affaires pour lui laisser la place mais la fille part ailleurs en haussant les épaules. Une mauvaise impression dès le premier jour : la voleuse de places. La fille rit en secouant ses cheveux coupés au carré par dessus son épaule lorsqu'elle s'assit. Elle doit rire de moi. Je me sens mal, il faut que je pense à autre chose. Je me concentre sur ses vêtements : des bottes noires cirés, un pantalon noire, un débardeur blanc accompagnée d'une veste en cuir également noire. Je commence à avoir mal au ventre. Un garçon brun habillé d'une chemise à carreaux se tourne vers moi.

- Tu es nouvelle, me demande-t-il ?

Je hoche la tête, incapable de sortir un mots de ma bouche. Je vois d'autres visages se tournés vers moi. Je n'aime ce trop plein d'attention. Il me dévisage, me sourit. Je me contente de fixer le bout de mes doigts. Mme.Lewis début son cours mais je ne l'écoute pas. Je ferme mes yeux quelques instants puis prend mes affaires et mon sac à dos que je jette sur une épaule. Je sais très bien que tout le monde me regarde et rit mais je me sens vraiment pas bien. Ils sont pas différents. Je quitte le cours sous les regardes étonnés de mes camarades et de mon professeure. Je finis par courir pour traverser le couloir. Je me réfugie dans les toilettes pour fille. Je pose mon sac par terre puis m'accroche au lavabo sans osé regarder mon reflet dans le miroir. Ils ont l'air tous heureux ici... Comme une affiche qui vous incite à venir étudier dans ce lycée.. Mais je me sens pas à ma place, mes repères ont disparus. Je lève le nez vers le miroir. Mes cheveux roux sont en bataille, mes yeux verts sont rouges, mon visage rond l'es aussi. Je ressemble tellement à ma mère. Je sors mon téléphone et décide d'appeler celle-ci. Elle décrocha à la deuxième sonnerie. Elle est morte d'inquiétude et je lui dis que je me sens pas très bien. Elle me promit d'être là dans dix minutes.

J'attends ma mère devant le lycée. Je guette les voitures qui passent. Enfin, celle de ma mère s'engage dans le rue. Ma mère sait se retenir et elle ne pose aucunes questions. C'est bien mieux comme ça. Le trajet est silencieux et je sors mes écouteurs et mon téléphone pour écouter de la musique. Arrivée à la maison, je me dirige directement dans ma chambre que je ferme à clef derrière moi. C'est vide dans ma chambre. Un parquet brut qui met en valeur les murs blancs, un lit simple posé à côté de la fenêtre, un bureau en face et une armoire à sa gauche. Je n'ai même pas de photos ou de décorations murales. Je m'effondre sur mon lit. Cette pièce est aussi vide que moi. Je ferme les yeux, pensant simplement laisser partir les pensées négatives mais je laisse place à un léger sommeille...

Come on,Stacy !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant