ALWAQH

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐- 𝐑𝐎𝐋𝐋𝐒-𝐑𝐎𝐘𝐂𝐄

Skye Holloway

Little Rock, Arkansas.

Encore une matinée où le temps maussade affecte mon humeur.

J'avance d'un pas ferme dans les rues glauques du Downtown de Little Rock, les arbres complètement dénudée de tout feuillage me font froid dans le dos et me poussent à me dépêcher d'autant plus, ce matin je fais l'ouverture du 71's (seventy-one's) diner, et je suis en retard.

Les personnes de mon âge sont probablement en route pour la fac, à cette seule pensée ma journée déjà déprimante se ternit davantage.

Ma bourse universitaire m'a été retirée, en raison... d'un petit souci, je souhaite devenir médecin légiste, j'ai déjà validé deux années, je travaille pour payer mes frais de scolarité, pour mes deux années d'étude futur, lorsque j'aurai réuni les cinquante mille dollars qu'il me faut, je reprendrai les cours.

Je suis loin du compte, vraiment très loin.

Mon père fait du mieux qu'il peut pour me nourrir, mais ce n'est pas gagné, je l'aide pour les charges et un tas d'autres choses, pourtant on se prive énormément, mais même en le faisant, nous n'arrivons pas à atteindre les deux bouts.

Ma mère est morte il y a quelques années, faucher par un camion qui s'est acharné sur elle en reculant et avançant pour faire d'elle un tapis, je ne l'ai pas su directement.

Il y'a un an j'ai pris connaissance des circonstances de sa mort avec le compte rendu d'autopsie que j'ai réussi à me procurer.

Cette nouvelle m'a mise à terre je ne m'en suis toujours pas relevé, mais je fait mine de ne pas savoir la vrai raison de sa mort en supposant croire au mensonge de mon père.

Mon père m'avait dit qu'elle avait eu un accident de voiture, il était dévasté, il l'aimait beaucoup, il l'aimait tellement que j'avais l'impression qu'il surjouait lorsqu'il pleurait sa mort. C'était... trop exagéré.

On dit souvent que les mauvaises nouvelles ne viennent jamais seules, j'en ai fait l'expérience, c'est le cas.

Le volume de mes écouteurs est à son maximum, je me permets de marcher au milieu de la route, aucune voiture ne passe par ce coin de la ville à huit heures du matin. Aucune voiture sauf si...

Des phares de voiture m'éclairent le dos, le sol mouillé brille grâce à leurs lumières.

Sans prêter attention, en sachant certainement qui se trouve dans cette voiture, je rejoins le trottoir.

Je tourne ma tête une fraction de seconde, il s'est arrêté et il me suit à pied. Je me hâte d'avancer, mais plus rapide, il m'attrape le bras, je me dégage instinctivement de son emprise.

— Ne me touche pas, aboyé-je fermement.

Dixon Reece, mon ex.

Nous sommes restés deux ans ensemble. Au début, je pensais que je l'aimais, toutes les filles aiment Dixon. J'ai intégré plus tard que j'étais avec lui seulement pour avoir une image soignée.

— Skye, monte dans la voiture, s'il te plait, prononce-t-il doucement.

Croyez-moi, ce n'est qu'illusion : sous ses airs d'ange, cet homme est la pire pourriture que j'aie connue.

— Je suis en retard, je n'ai pas de temps à t'accorder, retourne dans ta voiture et laisse-moi tranquille.

Dixon est du genre insistant, très insistant. Il obtient tout ce qu'il veut quand il le souhaite et n'accepte pas le non.