𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒 - 𝐒𝐄𝐕𝐄𝐍𝐓𝐘 𝐎𝐍𝐄'𝐒 𝐃𝐈𝐍𝐄𝐑

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Skye Holloway







Les dimanches soirs sont payés double. Ce soir, je suis de service jusqu'à quatre heures du matin, le diner tourne sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, l'inconvénient, c'est que je suis toute seule et cet endroit me fiche la chair de poule.

Ma collègue Lilly –très intrusive– ne peut pas assurer le service et la cuisine avec moi ce soir, sa mère est morte hier.

Quand elle me l'a annoncé, mon cœur s'est fendu en deux. Je connais cette douleur, j'espère qu'elle va réussir à se relever.

Le diner est vide, j'en profite pour nettoyer le comptoir métallique et ranger les compartiments du comptoir.

J'observe les lumières bientôt en fin de vie clignoter, il faut que Max arrange ça, j'ai l'impression d'être dans un mauvais film.

Les cloches de la porte sonnent, accroupie derrière le comptoir, je passe mes mains sur mon tablier froissé afin de le rendre un peu plus présentable avant de me relever.

Lorsque je me lève, un homme me fait face, ses cheveux sont en pagaille, ses yeux sont marron virant au vert, il est souriant et a l'air très détendu ; les belles gueules sont souvent les pires –je sais de quoi je parle.

Il s'approche du comptoir d'un pas nonchalant pour arriver face à moi.

Depuis son arrivée, sa main est dans son dos, par crainte, je tiens d'une main ferme la matraque d'urgence sous le comptoir.

Je me méfie de tout le monde, ça va de la petite fille super mignonne au vieillard qui n'arrive plus à marcher. Il vaut mieux être sur ses gardes.

— Bonsoir, je peux vous servir quelque chose ? énoncé-je machinalement.

L'homme ne me répond pas, son regard devient inexpressif une fraction de seconde, je serre la matraque davantage, il fait craquer son cou et sans que je puisse agir, il me braque avec une arme.

Un frisson glacé parcourt mon échine, mon souffle se coupe, mon cœur s'arrête un instant avant de repartir.

Ses yeux dégagent de la peur, sa main tenant l'arme palpite, il passe sa main libre dans ses cheveux bruns.

— Excuse-moi, je... je n'ai pas le choix, je ne veux pas te faire peur, n'aie pas peur. formule-t-il avec difficulté.

C'est facile de braquer quelqu'un et de s'excuser en même temps, le mal est déjà fait, sans perdre de temps, je sors la matraque et lui mets un énorme coup à l'aide de mes deux mains, sa tête vacille, il s'écroule sur le sol.

La matraque me glisse des doigts, mes mains viennent se placer sur ma bouche, mon corps entier est en léthargie. Ma respiration se fait rapide en visionnant l'image se tenant devant mes yeux.

Je viens d'assommer un homme et si je l'avais tué, je vais finir ma vie au trou, c'est une certitude.

Avec prudence, je fais le tour du comptoir et me baisse à son niveau afin de toucher son pou, c'est comme ça qu'ils font dans les films.

Son pouls bat convenablement, j'attrape une carafe d'eau et lui balance à la figure, aussitôt l'homme se lève haletant brusquement, il analyse les environs avec précipitation, son regard rencontre le mien.

J'ai un mouvement de recul, il tend la main dans ma direction.

— Mon arme est factice, pardonne-moi de t'avoir fait peur. s'excuse-t-il, le regard bas.

ALWAQHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant