Jayden GuerraL'odeur des flammes m'infecte les narines, Les rafales de balles incessantes me surprennent à chaque reprise, cela fait cinq jours que je suis installé sur un banc pas très confortable près d'un quartier à l'abord du centre-ville.
J'ai un voisin de banc, il passe son temps à se gratter frénétiquement, il m'a proposé du crack hier, j'ai refusé, ce matin à mon réveil les pompiers l'entourait, d'après ce que j'ai compris, il est mort d'une overdose.
Les drogues sont destructrices, les drogues douces n'existent pas.
Pourtant ça ne m'a pas empêché de fumer de la weed et de boire pendant cinq jours sans me nourrir.
J'ai traîné au abord d'une boîte de nuit pour trouver ça.
Dès lors que je me suis installé ici, j'ai constaté que les rafales de balles sont régulières, on les entend à n'importe quel moment de la journée, mais j'y suis resté malgré ça.
Le bruit des balles, les cris de douleur, l'odeur du feu, m'empêchent de réfléchir, j'oublie mes tourments, je laisse tomber mes problèmes en pensant à ceux des autres, imaginant leurs pensées et leurs états.
J'étouffe mes peurs et mes soucis, je préfère ressentir le poids des conséquences de ce qui m'entoure plutôt que trouver une solution à mes problèmes.
On m'a volé mon sac d'affaires, mais ça ne me pose pas de problème parce que j'ai pris une douche trois jours d'affilée à l'aide d'un robinet dans un local poubelle infecté par les souris et les cafards, mon voisin de banc m'a donné son gel douche, je ne l'oublierai jamais.
Chaque bonne action est importante à retenir.
Autant que les mauvaises que l'on subit, celle où se jure de se venger à tout prix.
Je regrette ma vie d'avant, être le mouton noir n'est pas trop mal finalement si j'ai le confort qui va avec.
Mon intention du jour est de trouver un travail, qui ne demande pas trop d'effort et qui rapporte un max.
Je n'ai jamais travaillé de ma vie, j'ai toujours tout eu sur un plateau d'argent, j'étais un prince.
Je me demande bien ce que mon père a annoncé à l'opinion publique.
Éventuellement une lettre de ma part dévoilée où j'informe ma rétractation, plausiblement l'annonce de ma mort.
Le roi me l'a dit de sa bouche : "Ghaïs est mort aujourd'hui et c'est le roi qui l'a tué"
Je ne sais pas si mon géniteur a prévenu mon frère et ma sœur de la situation me concernant.
J'imagine qu'il l'a fait en me calomniant, mon frère Kazem doit me détester et vider son chargeur sur des innocents pour calmer ses nerfs.
Il dirige une organisation criminelle mondiale "l'autre côté". La royauté n'a rien de sain et de pur pour les Alwaqh, ils ont plus de sang sur les mains que d'ornement en or.
Mon frère me hait. Je n'ai jamais voulu faire partie de son organisation, le sang et le pouvoir ne m'intéressaient pas, je voulais explorer le monde et déceler tous ses secrets, loin de moi la royauté et la domination du monde du crime.
" Dans une histoire il y a toujours un méchant, avec ta bonté d'âme, tu lui tendras la main, alors celui-ci te l'arrachera et t'achèvera avec."
C'est ce que Kazem me répétait souvent avant la mort de ma mère, lorsqu'il avait encore un peu d'estime pour moi -surtout de l'espérance- pour que j'intègre son milieu.
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ALWAQH
General Fiction«J'ai dit Adieu à la royauté et au pouvoir, l'océan m'a malmené et je me suis laissé emporter. Rien est aussi puissant que la force de la nature, mais personne n'est plus insolent que moi» Ghaïs Alwaqh le plus insolent des princes, mais le plus gent...