De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. Réécriture

Chapitre 23 : Mathilde

Mathilde

Je me demande si j'ai bien fait. Ai-je fait le bon choix ? Ai-je bien fait de suivre une bande d'enragés dans leur quête de destruction massive ? Si tel est le cas, c'est un peu tard. Nous sommes si proches, mais en même temps si éloignés du but. À ce jour, nous n'avons ni la pierre de lune ni la cape des Thunderbirds. Tout a été si simple avec les ogres, les gobelins et les nains : ils nous ont donné respectivement le bouclier, le casque et l'armure de manière détachée. C'est d'ailleurs à cause d'une de ces escales que j'ai manqué le mariage de mon meilleur ami.

Toute cette situation me répugne et me démotive. Pourtant, Kalixa m'interdit de fléchir. Sa détermination semble inébranlable, comme si rien ne pouvait ébranler sa volonté de fer. Elle ne montre jamais le moindre doute, et cela devrait me rassurer, mais au contraire, cela ne fait qu'accentuer mes propres hésitations. Elle est tellement convaincue que nous sommes sur la bonne voie, alors que moi, je doute encore. Mais je suis là, pris dans cette tempête de violence et de trahison, incapable de m'en échapper.

— On a un problème ! s'énerve Finh, en entrant sous ma tente avec précipitation et agacement.

Son arrivée soudaine me tire de mes pensées. Je savais que quelque chose n'allait pas. Rien ne se passe jamais comme prévu dans cette quête infernale.

— Quoi donc ?

Il sort de sa cape le parchemin de la carte et le déroule avec une rage à peine dissimulée. Son regard est sombre, et je sens la tension dans ses gestes.

— C'est un leurre !

— Un quoi ?! dis-je, incrédule.

— Cette carte est fausse ! Elle ne mène pas là où nous souhaiterions aller !

Ses mots résonnent dans ma tête comme une cloche funèbre. Encore un contretemps, encore un obstacle sur notre chemin déjà semé d'embûches. Je commence à me demander si nous arriverons un jour à destination, si cette quête ne nous mènera pas tous à notre perte.

— Pas la peine de me hurler dessus, je ne suis pas responsable ! répliqué-je, essayant de garder mon calme malgré la situation.

— Excuse-moi, dit-il en serrant les dents.

— Qu'est-ce qu'on fait du coup ? demandé-je, en me frottant les tempes, tentant de chasser l'angoisse qui monte en moi.

— On va d'abord retrouver la pierre de lune, puis on ira chercher la vraie carte.

— Mais comment ? On n'a aucune piste, lui rappellé-je, désespérée.

— Faux, déclare-t-il avec mesquinerie, tout en s'approchant d'une table placée au centre de ma chambre provisoire.

Je le fixe, incrédule. Il semble toujours avoir une réponse, toujours une solution, même dans les moments les plus désespérés.

— Affaiblis comme ils sont, les habitants de Féeryalis auraient fini par nous remettre la pierre s'ils l'avaient vraiment. Là, ils sont à l'article de la mort, certains ont déjà péri. Mais heureusement, un espion a pénétré l'enceinte du château et a mené une petite enquête. Il s'avère que la défunte reine Mizuki de Féeryalis n'a pas donné naissance à un seul fils, mais à deux : des jumeaux.

— Je ne vois pas où tu veux en venir.

— Laisse-moi terminer ! Celui qui ne s'est pas marié avec la reine Aluna a hérité d'un objet, ou plutôt d'un bijou. C'était en guise de réconfort de la part de sa mère. Celle-ci portait tout le temps un pendentif reliquaire, mais nul ne savait ce qu'il cachait. Le pauvre prince, qui n'avait pas de pouvoir, a été caché durant des années dans la partie centrale du château, celle inaccessible aux suivants et au public. Mais un jour, il s'est enfui. Personne ne l'a revu à part quelques rares personnes qui ont témoigné.