EMPTY DOLL

CHAPITRE 4

Amy

Alors que la fin des cours approche, je commence à ranger mes affaires dans mon sac, tandis que Lara, toujours pressée, se dépêche de sortir pour retrouver son copain. Elle se tourne vers moi avec un sourire :

— Amy, on mange ensemble aujourd'hui ?

Je lui rends son sourire.

— Bien sûr, comme d'habitude.

Lara s'éloigne rapidement, me laissant seule dans la salle de classe. Les autres élèves commencent à partir aussi, mais une fille s'approche de moi et dit avec admiration :

— Ton tableau était magnifique, Amy.

Je suis touchée par le compliment et réponds avec chaleur,

— Merci, le tien aussi d'ailleurs.

Je me sens presque portée par les compliments qui continuent d'affluer, mon tableau ayant visiblement fait sensation.

Alors que la salle se vide peu à peu, Grace hésite avant de s'approcher de moi. Je la regarde de haut, consciente de notre différence de taille qui joue en ma faveur, et demande d'une voix neutre, tout en finissant de ranger mes affaires :

— T'a quelque chose à me dire ?

Grace prend une inspiration et dit d'une voix ferme, bien que tremblante :

— J'aimerais que tu arrêtes de m'humilier quand ça te chante. Je comprends ta douleur mais...

Je l'interromps, la fixant avec un regard froid.

— Mais quoi ? C'est culotté de ta part, surtout après avoir essayé de me lancer une pique qui, évidemment, n'a pas marché. Je m'abaisse pour être à sa hauteur, mon regard accrochant le sien. Allez, continue, je suis toute ouïe, petite souris. Tu disais que tu comprenais ma douleur.

Grace me défie du regard, puis répond froidement :

— Ne t'approche plus de Caleb. C'est mieux pour lui, et pour nous deux. Il est avec moi maintenant.

Je ris, amusée par son audace, et rétorque :

— Tu espères des excuses de ma part, c'est pour ça que tu me dis ça, pas vrai ?

Elle hésite, visiblement mal à l'aise, et je comprends que j'ai visé juste. Finalement, elle admet :

— Je ne t'aime pas, tu es juste méchante et Caleb a bien fait de s'éloigner de toi.

Je ne t'aime pas non plus connasse.

Avec une assurance retrouvée, Grace tourne les talons et quitte la salle sans me laisser le temps de répondre. Je reste seule, ma colère bouillonnant sous la surface. Je serre les dents si fort que ma mâchoire me fait mal, puis passe mes doigts dans mes cheveux pour tenter de me calmer avant de laisser échapper un long soupir.

C'est vraiment injuste.

Encore tendue après ma confrontation avec Grace, je décide de me diriger vers le toit pour me calmer. Je préfère éviter le réfectoire, car je n'ai aucune envie d'ingurgiter quoi que ce soit en ce moment. En marchant, je gratte nerveusement mon pouce jusqu'à en faire perler le sang. Quelques gouttes, échappées de ma blessure, tâchent malencontreusement mon uniforme. Je me force à sourire, tentant de me convaincre que ce n'est rien de grave.

Je pousse la porte menant au toit, accueillant avec soulagement l'air automnal qui souffle sur mon visage. Je prends une profonde inspiration, la fraîcheur du vent apportant un soulagement temporaire à ma détresse intérieure. Je ferme les yeux un instant, essayant de trouver un semblant de paix dans cette brise apaisante, les cheveux flottant autour de mon visage.