EMPTY DOLL

CHAPITRE 5

Amy

Je suis assise à l'arrière de la voiture avec Elijah, tandis que le chauffeur, immobile et silencieux, conduit sans dévier du chemin. La lumière tamisée de l'habitacle éclaire à peine les visages dans cette voiture sombre.

Elijah, d'un ton glacé, m'explique minutieusement ce que je dois faire ce soir. Il parle de notre victime, Luc Anderson, afin que je puisse le reconnaître rapidement.

Chaque mot qu'il prononce est comme un couperet, tranchant et précis.

— Ce soir, tu te comporteras comme une simple invitée parmi les autres, dit-il en me jetant un regard sombres. Ne parle à personne et reste discrète. Luc Anderson est notre cible. Ton rôle est de le séduire, de le manipuler pour obtenir ce que je veux. Ne t'éparpille pas. Et il a deux fils qui seront là, mais ils ne nous concernent pas. Concentre-toi uniquement sur lui.

Je hoche la tête, essayant de paraître assurée malgré la montée d'une douleur aiguë dans mon crâne. Je cache ma douleur en serrant les poings contre le siège, écoutant attentivement chaque mot d'Elijah. La douleur est une distraction persistante, mais je fais de mon mieux pour l' ignorer.

Elijah ajoute avec une froideur calculée :

— Je serai également présent ce soir, dit-il en me fixant d'un regard perçant, sa main se posant fermement sur ma cuisse nu. Il la serre brusquement, et malgré moi, un gémissement s'échappe de ma bouche. Assure-toi de ne commettre aucune erreur et reste concentrée. Ne t'avise pas de me chercher ou de tenter de me parler. Ce soir, tu dois être invisible, uniquement focalisée sur lui compris ?

Sa main crispée sur sa mâchoire, il fixe à travers la fenêtre avec une intensité glaciale. Son regard, à la fois perdu et implacable comme de l'acier, ne laisse aucune place au doute. Il est là pour observer et représenter notre famille parmi les autres, et je sais que je ne dois pas le décevoir.

Son autre main reste toujours posée sur ma cuisse, son pouce frottant légèrement l'intérieur de ma cuisse comme pour me rassurer, bien que je sois parfaitement consciente qu'il ne ferait jamais un tel geste de réconfort avant une mission. Un frisson de dégoût me traverse et je répond :

— Oui, Elijah. Est-ce qu'il y a autre chose que je devrais savoir sur Anderson ?

— Non, contente-toi de c'est infos.

D'ordinaire, mon frère me dévoile tout, chaque détail sur la cible, chaque faiblesse à exploiter. Mais cette fois, c'est différent. Il ne m'a donné que des bribes d'informations sur Luc Anderson, comme s'il voulait me maintenir dans l'ignorance. Pourtant, je ne pose pas de questions. Je sais que demander plus ne ferait que susciter sa colère, et je préfère éviter ses accès de rage.

Je me retrouve au cœur de la vente aux enchères, une soirée d'opulence et de luxe organisée dans un centre de Londres. La salle est bondée de membres de la haute société, chacun arborant des tenues sophistiquées et des airs de supériorité. L'éclat des lustres en cristal se mêle aux murmures discrets des convives, et je me faufile parmi eux, mon masque soigneusement ajusté pour dissimuler mon identité.

Je fais un tour rapide de la salle avant que les enchères ne commencent, cherchant le fameux Luc Anderson. Il est censé être grand, avec des cheveux grisâtres et des yeux vairons, ce qui devrait le rendre relativement facile à repérer. Mais à mesure que les minutes passent et que les heures s'égrènent, je commence à ressentir une montée de panique. Il est presque temps que les enchères débutent, et je n'ai toujours pas vu ce vieil homme nulle part.

Chaque fois que je me fais aborder par des hommes intéressés, je les repousse poliment mais fermement, me concentrant sur ma mission. Mon stress atteint son paroxysme, et pour essayer de le calmer, je me dirige vers le buffet. Les tables débordent de mets raffinés et d'en-cas, mais je n'ai d'appétit que pour combler mon anxiété. Je me sers sans vraiment prêter attention à ce que je prends, empilant les petits fours et les canapés sur mon plateau.