"-J'sais pas ce que j'fous, j'sais pas ce qu'il cloche chez moi. Et puis j'ai peut-être l'air d'un con à parler seul comme ça dans les bois, mais franchement, j'en ai rien à foutre. J'ai laissé un party pour voir une fille, j'ai laissé ma fête d'anniversaire pour voir une des filles les plus détestées du lycée. Enfin, elle n'est pas détestée, c'est juste que certaines choses, ce sont bien dégradé pour elle depuis plusieurs mois, et ça ne plaît pas, à vrai dire ça n'a jamais plus, mais les gents ont trouvé le moyen pour que rien ne se retourne en sa faveur, même quand les pires choses arrivent à une personne. Je sais pas pourquoi je continue de parler comme ça, je n'ai pas encore trouvé d'excuse pour dire ce que j'ai bien pu faire pendant autant d'temps, enfin, j'espère que personne ne l'aura remarqué, ce n'est pas comme si j'étais un peu le centre de cette soirée. Je sais que je ne devrais pas faire tout ça, je sais aussi qu'elle ne mérite en rien mon attention et peut être même ma compagnie. Je ne sais pas si vous arrivez à voir quel personnage est Emily, mais j'vais faire simple, avant sa sœur, elle ne serait rien, pas grand chose du moins. Elles étaient un peu les jumelles Olsen mais en plus méchantes et joueuses que cela puisse paraître. Mais si Emy n'aurait pas été autant proche de sa sœur, elle ne serait pas dans toute cette merde, et n'aurait pas de mauvaise réputation. Il y a quelques mois, c'était devenu la parfaite garce, elle était égocentrique, manipulatrice, menteuse et méchante. Elles étaient le diable incarné à elles deux. Aujourd'hui, c'est différent, elle n'a rien perdu de ce qu'elle était avant, c'est juste que maintenant elle y pense à deux fois avant de faire ne serait-ce qu'une chose de stupide. Elle joue sur la sélect, elle n'a plus aucun pouvoir, plus aucune arme. Elle a joué de tout le monde, même de moi. Son histoire, celle de sa sœur, même de sa famille, toutes ses histoires qui se racontaient sur elle, est devenue tabous, on n'en parle pas, enfin, c'est qu'on fait croire, j'entends toujours certaines choses complètement fausses, et ça me rend fou de penser que des gents peuvent inventer n'importe quoi pour lui faire toucher l'fond, comme si ce n'était déjà pas assez. J'l'ai jamais vu perdre sont sang froid face à tout ça, face à tous ses regards déplacés et toutes ses phrases prononcées un ton plus fort pour qu'elle l'entende quand elle passe juste à côté. C'est vrai, je ne sais pas comment elle fait pour rester calme, et encore et toujours montrer que ça ne l'atteint pas, franchement un jour, j'aimerais bien comprendre parce qu'honnêtement, ça doit pas être facile de vivre quotidiennement des choses pareilles."
Il continuait de marcher, puis des qu'il arriva à l'arrière de l'université, il prit aussitôt un autre chemin, un peu plus tranquille que celui de l'aller, mais un peu moins rassurant par ailleurs. Il longea la forêt puis prit à gauche dans une petite ruelle, qui l'emmena derrière une quantité de maison, la sienne se trouvait de l'autre côté. Il reprit.
"-Je comprend pas, et j'ai plus envie de comprendre. Elle va sombrer, si ce n'est pas déjà le cas. On peut pas endurer ça, continuellement. Elle n'a plus de vie, et j'vous raconte pas sa vie privée. Les gents sont con. C'est triste de se dire ça, mais c'est la vérité. Et en réalité, c'est que la société détruit tout, aujourd'hui, on nous juge pour un rien, les gents ont toujours quelque chose à dire sur ta façon d'agir et la façon dont tu t'habilles, et j'ai fait ça, et encore aujourd'hui, je continue de le faire. Mais vous savez, à la base quand ont dit une chose déplacée en général et que la personne à qui tout était destiné l'entend et, est consciente de ce que l'on pense d'elle, quand les mots sortent de notre bouche, ça ne dure que quelques secondes et c'est seulement des mots pour l'interlocuteur, alors ont se dit qu'elle l'oubliera vite, mais ce qu'on ne sait pas, c'est que cette personne reçoit toujours ce genre d'insulte, ses phrases déplacées. On continue de se dire qu'une de plus, une de moins ne changera pas grand chose, alors que la personne qui reçoit tout ça à la figure se demande quand est-ce que ça s'arrêtera. Vous comprenez ce que je veux dire ? Et c'est pas seulement de la méchanceté pure et gratuite, c'est aussi de la discrimination. Donc si je comprends bien mon charabia, ça voudrait dire que la société en elle-même discrimine des personnes, elle ne les détruit pas forcement, mais elles les fait souffrir. Donc si on va par là, on ne pousse pas seulement des gents à se suicider, ont les tuent tout simplement. Et après on se dit humain, oui la société est un monstre, donc les humains sont des monstres. J'ai mis 18 ans de ma vie à comprendre ça, il était peut-être tant."
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"Just be true to who you are."
Teen Fiction17 août 2010. 7h06 am. Vous avez déjà ressentie ce sentiment? Ce sentiment qui vous rend invincible mais à la fois vulnérable. Ce sentiment dont beaucoup de personne refuse de voir, de sentir et d'admettre, qu'au fond ils ont été toucher. Ce sentim...