Chapitre 25 : Sarinah

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Sarinah

— Où est caché le roi ? gémis-je, la voix rauque, après des heures, peut-être même des jours, à errer dans le monde des Thunderbirds sans trouver trace de civilisation.

Mes pieds, lourds et douloureux, traînent sur le sol cotonneux, et chaque pas semble m'éloigner un peu plus de notre but. L'épuisement me pèse comme un fardeau invisible, chaque souffle est un effort.

Le vent, léger mais constant, porte avec lui des murmures indéchiffrables, des chuchotements qui semblent se moquer de nous. Le paysage autour de nous est d'un vide troublant, un horizon sans fin de nuages argentés, de vagues brumes qui dansent sous un ciel d'un bleu pur, presque irréel. Un lieu de beauté effrayante, où la solitude s'installe comme une présence oppressante.

— On va bien finir par tomber sur quelqu'un, tente de me rassurer Arjunh, sa voix essayant de masquer l'inquiétude qui perce dans ses mots.

Il scrute l'horizon avec des yeux perçants, cherchant désespérément un signe, un repère, quelque chose à quoi se raccrocher. Mais il n'y a rien. Juste ce vide immaculé, infini.

Je sens sa main se poser sur mon épaule, un geste de soutien, mais aussi de désespoir partagé. Nous sommes seuls dans cette immensité. Seuls face à un défi que nous n'aurions jamais imaginé.

— Mais c'est tellement épuisant... Des mois à marcher pour trouver ce Monde, puis encore des semaines à marcher ici... murmurai-je en sentant mes forces me quitter peu à peu. Le ciel, d'un bleu profond, ne changeait jamais, nous laissant dans une boucle temporelle étouffante, sans point de repère, sans aucune certitude.

— Ҫa va aller... essaie-t-il encore, mais son ton manque de conviction, et je peux sentir qu'il lutte lui aussi contre l'épuisement et le doute. Arjunh, malgré son optimisme apparent, est au bord de la rupture, tout comme moi. Nous avons tant enduré, tant sacrifié, et pourtant, le but semble toujours hors de portée.

— Non ! Tout ne va pas bien, Arjunh ! m'exclamé-je, ma voix s'élevant dans l'air frais, brisant le silence inquiétant qui règne autour de nous. Je suis fatiguée ! Je vais craquer ! Mon cri résonne, se perd dans l'immensité du ciel, mais l'écho de ma détresse reste en moi, amplifié par le vide qui nous entoure.

Je m'installe sur le sol fait de nuages, mes jambes refusant de me porter plus longtemps, et prends ma tête entre mes mains. Le froid du sol traverse mes vêtements, m'envahissant d'un frisson qui n'a rien à voir avec la température. Je me sens si petite, si insignifiante dans cet endroit où le temps semble suspendu, où chaque seconde pèse comme une éternité.

— Si Goliath avait été avec nous, tu n'aurais pas faibli ainsi..., murmure Arjunh après un long silence, sa voix douce, presque triste.

Ses mots me frappent comme une vérité amère, une constatation que je ne peux nier. Goliath... Son absence est un vide que rien ne peut combler. Son courage, sa force, sa détermination, tout cela me manque cruellement.

— Je ne sais pas comment il fait, mais tout en me poussant à bout, il parvient à me donner plus de courage, avoué-je, la gorge serrée par l'émotion.

Goliath, avec ses manières brusques et ses paroles tranchantes, a toujours su éveiller en moi une force que je ne pensais pas posséder. C'est paradoxal, mais il est à la fois ma faiblesse et ma force.

Arjunh me regarde avec une lueur de compréhension dans ses yeux sombres, une étincelle de quelque chose que je préfère ignorer. Il esquisse un sourire en coin, essayant de détendre l'atmosphère.

— C'est si beau l'amour, dit-il, un sourire malicieux sur les lèvres.

Ses mots sont légers, presque moqueurs, mais je sens qu'il y a une part de vérité dans ce qu'il dit. Une vérité que je ne suis pas prête à accepter.

De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant