On tombe toujours sur plus fort que soit.

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Jordan


Je n'ai pas réussi à dormir de la nuit. Les bras croisés derrière la tête, le sommeil n'a pas voulu de moi me laissant seul dans ma lutte intérieure à me battre constamment avec ses pensées qui ne font que me tourmenter.

Ça faisait longtemps, les crises ne m'avaient pas manquées. Je me déteste de réagir comme ça pour une foutue montre. Mais je suis faible. Si les gens savaient.

Cette personne derrière la porte des toilettes...

C'est plus fort que moi. Elle m'obsède.

Plus j'y pense, plus le sentiment que ce n'était qu'un rêve me paraît réel. Pourtant ce sorcier a laissé une trace dans mon esprit que je m'efforce de me débarrasser et je le laisse faire par peur que ces images gravées dans ma mémoire m'échappent tout à coup. Je ne veux pas oublier cette personne.

Il y avait juste cette personne, arrivée de nulle part, qui était là pour moi. Au bon moment, au bon endroit. Il n'y avait plus de notion du temps. Je ne sais pas comment, mais elle était là, et je n'ai jamais ressenti ça auparavant. Il n'y avait plus de notion du temps. 

Après cet imprévu, j'ai dû rester de bonnes minutes sans bouger ni cligner des yeux. Le temps de réaliser ce qu'il venait de se passer, je ne l'ai même pas entendu partir. Maintenant, j'ai la boule au ventre et mes repères sont complètement chamboulés depuis. Je me sens si embarrassé.

J'ai l'impression qu'on ne m'a jamais connue aussi bien que cette personne l'a fait. Le paradoxe pour un inconnu dont je ne connais même pas l'identité. Un tas de question fuse : Est-ce un homme ? Une femme ? Pourquoi ne m'a-t-il pas montré son visage ? Sait-il qui je suis ?


- T'as dormi cette nuit ? me nargue mon mentor. Tu verrais ta tête.

- J'ai connu mieux, fais-je mine.


Marine acquiesce dans le vide tout en faisant des tours de la pièce avant de se replacer au milieu.


- On a du boulot, me rappelle-t-elle.

- Je vais très bien je t'assure.


Ses yeux bleu charbonneux qui me scrutent font ressortir ses rides. Sa robe rouge renforce sa prestance.


- Ton débat d'hier s'est bien passé mais il ne faut pas relâcher tes efforts. Le prochain est dans 3 jours.


Je relève la tête pour faire bonne figure.


- Contre ?

- Attal, termine-t-elle


Je hoche la tête.

On m'attend au tournant, je le sais. Et malgré ça, ma tête est encore lourde et engourdie de la veille.

Cette phrase ne veut plus quitter mon esprit.


« Tout n'est pas sombre, il suffit de lever les yeux »


Ce sont les derniers mots que cet inconnu m'a transmis. Sa façon de lire en moi comme personne ne l'a jamais, ça me terrifie.

Union d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant