Chapitre 11 : Respect - Aretha Franklin

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Ari Johnson regardait le cadavre, un homme blanc d'une soixantaine d'années, vêtu d' une chemise hawaienne, recroquevillé dans une ruelle du quartier de Venice Canals, derrière une poubelle. La traînée de sang indiquait qu'il s'était soit traîné jusqu'ici, soit on l'avait transporté à l'abri des regards. Le fait que le sang avait été en partie recouvert de terre sur le chemin principal la faisait pencher pour la deuxième option. Son portefeuille avait disparu, mais il semblait que la mort de ce pauvre homme était trop violente pour un simple larcin. Parce que tout ce sang venait du fait que la victime avait eu les mains tranchées. Ce détail laissait la jeune inspecteur de police perplexe, car c'était une signature évidente des Machetes. Pourquoi un gang serait-il venu dans un quartier habituellement paisible pour voler le portefeuille d'un pauvre homme et lui couper les mains ? A moins que celui-ci ait un rapport avec le cartel colombien ? Ari en avait vu d'autres dans sa carrière au sein de la police criminelle de L.A., comme cette affaire de meurtre où la coupable s'était révélée être une vieille dame qui s'était faite choppée par sa voisine en train de revendre de la drogue à des jeunes du quartier. La voisine avait été retrouvée morte sur un chantier voisin. Et l'arme du crime dans la cuisine de la dame âgée.

Elle regarda autour d'elle. Le quartier avait bien changé. Elle avait été élevée ici, dans une famille remplie d'amour. Sa mère, brésilienne, et son père, originaire de Louisiane, l'avaient nommée Aretha en hommage à Aretha Franklin, dont son père était fan. Mais dès son plus jeune âge, Ari avait préféré qu'on l'appelle par son surnom, un diminutif qui lui semblait bien plus personnel et plus puissant. Avec trois grands frères, Ari avait appris à tenir tête à quiconque la sous-estimait. Parce qu' Ari Johnson ne se laissait pas faire. Elle n'avait peur de rien ni de personne.

Même à l'Académie de Police, ses collègues masculins avaient vite compris qu'il ne fallait pas la sous-estimer. Elle se souvenait de ce cadet - un certain Derek - qui avait essayé de jouer les gros bras, pour l'impressionner. Il prétendait qu'elle n'avait pas sa place au sein de la police. Qu'avec son gabarit - elle faisait un petit mètre soixante - elle se ferait vite bouffer toute crue. Sur le moment, Ari n'avait rien dit. Sa réponse fut donnée lors des tests physiques. Elle avait largement dépassé les autres en vitesse, en agilité et en endurance. C'était elle qui les avait tous bouffés. Derek, lui, avait abandonné, à bout de souffle, à la première épreuve.

Elle fut sortie de ses pensées par un agent en uniforme.

" Inspecteur, on vient de recevoir un appel du Central. Il y a eu un enlèvement dans ce quartier.

- Pardon ? Mais qu'est ce qui se passe !? Le quartier des canaux est plutôt paisible, normalement. Ok. Riggs et Malone, rendez-vous sur les lieux de l'enlèvement et recueillez les témoignages. Je reste ici en attendant le médecin légiste puis je vous rejoins.

Ari se mit à réfléchir. Le meurtre auquel elle était confrontée pouvait-il être lié à cet enlèvement ? Le kidnapping ne faisait pas habituellement partie des méthodes de Los Machetes. Mais si la victime du meurtre s'était interposée ou avait vu quelque chose, son meurtre trouverait tout son sens.

Eliott Young, le médecin légiste, arriva quelques minutes plus tard. Après avoir réglé les derniers détails, Johnson partit pour l'adresse de l'enlèvement, à seulement cinq minutes à pied. Elle vit un homme d'une quarantaine d'années, grand et assez costaud, parler avec Malone, qui prenait sa déposition. Elle arriva à leur hauteur et vit que l'homme était livide et que ses mains tremblaient. Elle remercia l'agent de police et se présenta.

- Bonjour. Ari Johnson, police criminelle. Que se passe-t-il ?

- Bonjour. Je suis Jake Turner... je crois qu'on a enlevé ma sœur, Olivia.

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