Je me réveille difficilement avec le soleil dans les yeux. Je rabats la couette sur ma tête pour me cacher et essayer de me rendormir. Sauf que rien y fait, je suis bien réveillé. Je souffle avant de me lever. Assis sur le bord du lit, je me frotte le visage. Un léger mal de crâne me rappelle que mes quatre frères dorment dans les chambres d'amis, donc que je vais devoir me les coltiner. J'attrape mon téléphone et remarque qu'il est sept heures du matin. Bordel je n'ai pas assez dormi pour affronter Jack en gueule de bois. Je file sous une douche rapide avant de descendre, habillé et de meilleure humeur.
La maison est calme comparée à hier où les rires fusaient de tous les coins. Cette endroit n'a jamais connu autant de bonheur que depuis qu'elle est là et ça me fait bien chier de l'admettre. Je m'approche de la cabane conçue avec des draps et des chaises. J'entrouvre l'entrée et découvre un nid d'amour : le petit est recroquevillé contre sa baby-sitter, ses deux mains serrant son t-shirt. Son bras à elle, repose sous la nuque de mon petit frère. Ils dorment profondément tous les deux. Je me redresse en prenant une grande respiration. Je vais devoir arrêter de lutter contre elle, car elle l'a eu, elle l'a conquit.
Il me reste toujours les recherches de Nolan qui pourront changer la donne. Je pourrais la dégager sans trop d'effort si ce qu'il me trouve me prouve qu'elle est instable ou un danger. Il est trop tôt pour ça, j'ai besoin d'un café. Je m'affaire en cuisine lorsque je remarque une silhouette. Je me tourne et... c'est qu'elle va finir par m'avoir aussi. La bouille encore endormie, son regard luisant après avoir baillé et sa moue absolument adorable. Je la hais. Trop angélique pour être vraie.
-Buongiorno tesoro.
Ma voix la ramène à la réalité et ses yeux se posent sur moi.
-Bonjour. Je pensais être la première réveillée.
-Et non, mais moi le peu de sommeil ne me fait pas avoir des cernes, taquiné-je en avalant une gorgé de café.
Elle passe ses doigts sous ses yeux comme pour enlever quelque chose en fronçant les sourcils, n'ayant pas l'air d'apprécier que je la charrie si tôt. Elle attrape une tasse et se tourne vers moi, n'osant pas poser sa question. Elle s'arrache la peau des lèvres en réfléchissant mais sans jamais ouvrir la bouche. Plusieurs secondes passent alors que je la regarde se démener pour savoir si elle peut sympathiser avec le diable.
-Parle avant que je ne perde patience.
Elle m'envoie un regard noir, que je ne lui aurais pas cru capable il y a encore quelques jours.
-C'était de l'italien ?
Je cligne plusieurs fois des yeux, ne comprenant pas sa question soudaine.
-Pardon ?
-Tu m'as parlé en italien pour me dire bonjour, non ? Demande-t-elle plus précisément.
-En effet, pourquoi ?
-Vous êtes italien ? Quête-t-elle.
Un peu perplexe par son soudain intérêt, j'émets quelques réserves à lui répondre et à m'épancher sur notre vie.
-Nos parents y sont nés, et nous y allions très souvent.
Mes souvenirs en Italie sont bien plus clairs que ceux de mon double miniature car nous avons arrêté d'y aller il y a maintenant trois ans. J'y passais toutes mes vacances scolaires, profitant de voyager aux quatre coins de mon pays natals. Car oui, moi j'y suis né, Michel en revanche est né ici, aux Etats Unis. Seize années nous séparent, et ce temps passé a suffit à nos parents pour ternir et vivre pour leur boulot plutôt que pour leur famille. Michel n'était pas prévu au programme. Théoriquement, je n'aurai jamais dû avoir de petit frère. C'était presque impossible avait dit les médecins à mes parents après ma naissance miraculeuse. Avant que je vienne au monde, nos géniteurs avaient déjà été détachés de l'idée d'une famille. Même si je suis arrivé, le mal était déjà fait, d'autant plus que je n'étais pas un enfant facile à élever et que leurs carrières s'envolaient enfin. Le choix fut rapide et même un deuxième miracle n'a pas suffit à nos parents à se rendre compte que leur souhait venait d'être exaucé.
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The Baby Sitter Of The Devil's Brother
Novela JuvenilPlus il passe et plus les choses changent. Plus il passe et plus les choses évoluent. Quand on le laisse passer, il peut faire naitre une terrible culpabilité. Quand on essaye de le rattraper, il peut être d'un sadisme sans pareil. Quand on le vit...