Chapitre 6 : Anastasia

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Trois jours que je suis chez les Clark et j'en suis au point mort. Le petit n'ose toujours pas me parler sans que je vienne vers lui et même si on fait quelques activités de dessin, il se renferme toujours après et passe plusieurs heures enfermé dans sa chambre. Pourtant lorsque son frère est là il lui parle, avec beaucoup d'aise, lui racontant nos journées et les dessins animés qu'il regarde. Je n'ai pas sa confiance et l'obtenir semble être presque impossible. Je suis patiente, je vais y arriver et j'ai déjà quelques idées. Alors je descends, comme chaque matin, je suis debout tôt mais jamais avant l'ainée. Lorsque j'arrive en bas, il est toujours à la même place : dans la cuisine, une tablette en main, faisant défiler des pages. Aujourd'hui, rien n'a changé excepté qu'il redresse la tête lorsque j'entre. Je n'ose pas lui parler et je crois que ça l'arrange.

-Tu seras seule avec Michel pendant plusieurs jours, déclare-t-il en me sondant. Ce qui veut dire que tu devras faire très attention et je veux que vous évitiez de sortir le temps que je suis parti.

-Tu veux qu'on reste enfermer ? Je croyais que j'étais libre de travailler comme je l'entendais, affirmé-je, en croisant les bras sur ma poitrine.

Il se redresse sur sa chaise haute, son regard vire au noir et son expression me fou la chair de poule.

-Ecoute bien Anastasia, je tolère ta présence dans cette putain de maison, c'est déjà un miracle alors je t'en supplie ferme là avant que je ne te fasse partir de force. Vous restez à la maison le temps que je suis parti, c'est bien ancré dans ta petite tête ?

J'hoche la tête et m'éclipse sans mon petit déjeuner. Il m'a coupé l'appétit. J'attends dans ma chambre que son frère se réveille mais le grand méchant décide de partir avant, si bien qu'après l'avoir entendu faire des allers et retours dans le couloir, il ouvre ma porte. Je me redresse sur mon lit, fermant le livre que je lisais, perdant ma page.

-Juste pour être sûr, vous ne sortez pas. J'en ai pour trois jours.

Il commence à refermer la porte avant de rentrer une nouvelle fois.

-Si tu as la bonne idée de le faire dans mon dos, sache que je le saurais. Je finis toujours par tout savoir.

Ok, il me fou la trouille c'est acté. Il ferme enfin totalement et je respire de nouveau. Je me rends compte que je tremble lorsque j'essaie de reprendre mon livre. Bordel, pourquoi faut-il qu'il soit comme eux. Je serre les dents en frottant mes mains espérant faire partir le tremblement. Je dois tenir. Rien ne peut être pire que ma ville, pas même lui.

Lucifer :

Je passe prendre Jack et Dylan, puis Nolan et Rayan nous suivent dans une autre bagnole.

-Alors, commence le blond. Comment va la baby-sitter ?

-J'en ai rien à foutre Jack de si elle va bien ou non, tu lui demanderas la prochaine fois que tu la verras.

-Si tu ne l'as pas fait fuir avant, ricane Dylan en me jetant des regards de son siège passager.

-Je suis sûre qu'elle pourrait être bonne pour Michel, je pense que tu le penses aussi, continue-t-il.

-Elle est surtout bonne tout court, réplique le châtain ce qui me fait sourire.

-Et si tu arrêtais de dire des conneries Jack ? On a besoin de personne avec le petit, répliqué-je.

-Ce que tu peux être arrogant et borné, râle-t-il à l'arrière en croisant les bras. Des fois faut aussi admettre qu'on a tort surtout quand c'est dans l'intérêt des gens qu'on aime.

Dylan et moi nous regardons quelques secondes avant que je ne me remette à fixer la route, mon copilote se retourne.

-Jack, c'est bien toi ? Demande-t-il faussement inquiet. Merde, mon meilleur pote s'est fait lobotomiser.

The Baby Sitter Of The Devil's BrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant