Captive Hearts

Chapitre 1

Jacob

Trigger Warning : Peut contenir la mention de sang, meurtres, armes, hôpital, traumas (viol), tentative de suicide/pensées noires, drogues.

Berlin, 5 mois auparavant

La pièce est sombre. Aucune once de lumière ne peut me permettre de distinguer où je me trouvais. Je marche sans savoir où aller, ce lieu est infini, ce n'est pas possible autrement. Plusieurs minutes se sont déjà écoulées depuis que je suis rentrée dans cette piaule. Jusqu'à présent, il faisait tout noir et aucun bruit ne se faisait entendre. Mais, semble-t-il que plus je marche droit devant moi, plus je me rapproche d'un bruit. Des cris. Un gros frisson traverse toute mon échine dès lors que je comprends d'où proviennent ces cris. Se sont les siens. Je me mets à courir, avec toujours ce besoin obsessionnel de le sauver. Ses cris, je le sais, je les ai déjà entendus. Il le faut, il faut que je le sauve à tout prix de leurs griffes.

– Andréa ? J'arrive, je-

Je tombe. Merde.

– Ada !! Ne t'en fais pas, j'arrive. articulé-je en même temps de me relever.

Je cours. Vite. Vite. Vite. J'ai froid. Je n'arrive plus à respirer, l'air froid me brûle les poumons. Bientôt, une porte entrouverte apparaît sur mon chemin, un fin trait de lumière par terre me sert de repère. Je cours. Plus vite. Je suffoque. Encore plus vite. J'atteins la porte, mais ne peux en franchir le seuil, quelque chose me bloque. Je n'y arrive pas. Je cris :

– Andréa ! Ne panique pas. Je suis là, Ada.

J'avance. J'essaye, tout du moins. Je ne peux pas. Je suis arrivé trop tard, un cri strident se fait entendre.

–ANDREA !

Je sursaute. Les yeux écarquillés, je regarde autour de moi. Ma chambre. L'oxygène me manque. Je m'assois, les pieds dans le vide. Je ferme doucement les yeux et essaye tant bien que mal de prendre conscience que ce n'était qu'un mauvais rêve. Ma respiration ne se calme absolument pas.

– Putain de merde... pesté-je, encore un peu perdu.

Cela faisait un moment maintenant que ces foutus cauchemars n'avaient pas refait leur apparition. Ca s'est passé il y a des années maintenant, et pourtant ça me hante toujours autant. Je décide de me lever de mon lit et sors de ma chambre, il fait très sombre dans les couloirs, ce devait être tard le soir ou alors beaucoup trop tôt le matin. Je me dirige vers la cuisine et sors une bouteille d'eau du réfrigérateur. Le four m'indique trois heures du matin. Je vais allumer les lumières de la pièce et me suis fait éblouir directement.

– Lumières de mort... je râle en me frottant doucement les yeux.

Je cligne plusieurs fois des yeux et je m'assois à table. Soudain, je me souviens que c'est aujourd'hui que je dois repartir à Düsseldorf. De souvenir, j'avais déjà préparé mes affaires dans l'après-midi, alors je n'ai plus qu'à prendre la route. Il est trop beaucoup tôt pour que je conduise, d'autant plus que je viens à peine de me réveiller, mais tant pis. Je ne peux pas rester plus longtemps chez mes parents, cette foutue maison est remplie de trop de mauvais souvenirs. Je ne suis pas en capacité de terminer ma nuit ici. Je jette la bouteille d'eau que j'ai sifflée au préalable et vais rapidement m'habiller. Je récupère toutes mes affaires et les clés de ma voiture. Je prends tout de même le temps de laisser un petit mot sur la table pour prévenir que je pars :

"Bonjour, population !

Ne me cherchez pas, quand vous serez debout, je serai déjà rentré à Düsseldorf. Ne m'en voulez pas, vous savez que vous êtes les meilleurs parents dont je puisse rêver. :)