Captive Hearts

Chapitre 3

Trigger Warning : Peut contenir la mention de sang, meurtres, armes, hôpital, traumas (viol), tentative de suicide/pensées noires, drogues.

???

5h, St. Mary's Hospital, Düsseldorf

J'attends dans la salle d'attente depuis maintenant trois bonnes heures. Cette brochette d'idiots finis me tuera un jour... Ma jambe remue inlassablement. Ces raclures de bidet n'ont été sauvés que plusieurs heures après leur accident. A cause de Meyers, ils ont fait un écart de route énorme : ils ont dit bonjour au fossé. Quelle idée de laisser conduire un imbécile, qui, par-dessus le marché, a été empoisonné.

Jacob a pu être sauvé, de justesse. Il est actuellement dans le coma. Angel devrait se réveiller soit dans les heures qui suivent, soit dans les prochains jours. Normalement, il ne devrait pas avoir de séquelles. Quant à Alex... Je pense qu'il s'est pris un retour de karma : il est entre la vie et la mort. Les médecins ont décidé de le mettre dans un coma artificiel pour lui donner toutes ses chances. Le connaissant, il s'en sortira parfaitement bien.

Le menton appuyé contre mes mains jointes, je lève les yeux vers une silhouette qui s'approche de moi. Je me mets debout et regarde le médecin avec un air sévère.

– Votre frère s'est réveillé. Allez-y doucement, il est encore un peu sonné, il affirme, un large sourire sur ses lèvres.

Je hoche la tête et lui demande le numéro de la chambre. 230. Je remercie le docteur et prends le chemin de sa chambre au pas de course. J'ai besoin de savoir qu'il va vraiment bien. J'arrive rapidement devant la porte. J'hésite quelques secondes entre toquer et rentrer directement. Finalement, j'entre sans prendre la peine d'annoncer mon arrivée.

Je le regarde, étendu sur son lit, encore un peu sonné. Je m'approche de lui, et lui prends la main. J'en profite pour l'analyser de la tête aux pieds. Un poignet cassé, et des points de sutures sur le front. Dieu merci, il se porte bien. Me voilà rassurée.

– Tu m'as fait la peur de ma vie, gros nigaud, râlé-je alors qu'Angel reprenait ses esprits.

– La ferme, tu me donnes la migraine.

Les yeux en O, je le regarde incrédule.

Il vient de dire quoi là ?
Que tu lui donnais la migraine.
Mais quel ingrat celui-là.

Je laisse échapper un léger rire, et rétorque :

– J'aurais parfaitement pu te laisser crever et ne pas payer tes soins. Remercie moi, tête de poire.

Il m'a remerciée, mais il n'a surtout pas oublié de rajouter un "gamine". Qui, sans se mentir, était vraiment facultatif. Nous nous regardons quelques instants puis rions ensemble. Je me penche sur lui et l'enlace.

Mon téléphone sonne. Je m'excuse et m'éclipse dans le corridor. L'écran affiche le nom d'Esclave. Il vient tout juste de m'appeler, je n'ai pas eu le temps de répondre qu'il avait déjà raccroché. Tant pis. Je m'apprêtais à aller retrouver mon frère quand je vois deux visages familiers : Les parents Meyers. Mes sens sont en alerte et tous mes muscles se crispent. Je sais qu'ils sont là pour aller voir Jake, mais pour autant, je crains quand même qu'ils fassent des leurs.

Mes yeux se plongent dans ceux de Leyna (sa mère). Ses pupilles sont remplies de haine et de mépris à mon égard. Je suppose que c'est la même chose pour son mari. Je lui fais comprendre que je ressens la même chose pour eux et tourne les talons. Je rentre dans la chambre, m'assois sur une chaise et souffle un coup.