XIII

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Je me suis réveillé seul, désorienté et frustré de ne pas le trouver près de moi. Il est parti comme ça, sans rien dire ? Je me retourne dans le lit, boudant dans mon coin, sous les couvertures. Je suis épuisé. J'entends la porte s'ouvrir soudain et je sursaute presque instantanément, me retourne et vois Jeremy. Il se tient là, dans l'entrée, il porte un de mes rares t-shirts. Il a l'air bodybuildé tant il est serré dedans. Je suis vraiment un sac d'os...

— Tu es réveillé ? J'ai préparé le petit-déjeuner, tu viens ?

— Jeremy ? Je croyais que tu étais parti... »

Il ricane. Je ne suis pas fan des moqueries matinales.

— Si je ne suis pas dans ton lit, c'est que je suis dans le salon.

Il me sourit tendrement. Cela me rassure d'entendre ça. C'est un peu comme s'il savait à l'avance ce que je voulais entendre. Il me tend la main et je m'en saisis, le suis dans le couloir. Son attitude guillerette me tire un m'amuse alors qu'il se retourne, m'offre son plus beau sourire avant de me tirer vers lui pour nous faire entrer dans la cuisine. La table est déjà mise et une agréable odeur de pancakes flotte dans l'air. Il s'éloigne de moi pour de se diriger vers les plaques de cuisson, et je profite qu'il soit de dos pour observer ses jambes nues, fines et musclées, sa taille mince et même la courbure de ses fesses. Il est en train de faire cuire le reste de la pâte et bien qu'il ait l'air concentré, j'ai très envie d'attirer son attention sur autre chose, alors sans un bruit, je me glisse dans son dos, passe mes bras autour de sa taille avant de déposer mes lèvres sur sa nuque. Il tressaille légèrement et je le sens frissonner, tandis qu'un air satisfait se dessine sur mes lèvres. Il reste silencieux, ne m'accordant pas plus d'importance. Tant mieux, ignore-moi, c'est plus amusant si tu m'ignores. J'embrasse de nouveau son cou, rapproche mes bouche de son oreille alors que je fais glisser innocemment mes mains sous son pull, caresse les muscles finement dessinés de son ventre, remonte vers sa poitrine. Il se racle la gorge un instant, il est tendu, contracté sous mes doigts et je me retiens difficilement de rire.

— Tu joues avec le feu Ylhan...

Il coupe le gaz, dépose la dernière tournée de crêpes sur la pile qui attend sur le plan de travail.

— Peut-être...

C'est assez drôle de dire ça à un grand brûlé. Je me penche sur lui, assez pour saisir le lobe de son oreille entre mes dents, un sourire amusé scotcher sur le visage. Il se tend plus vivement cette fois et retient de justesse un grognement. Sa main vient immobiliser les miennes, elles me demandent en silence d'arrêter mes attentions.

— Est-ce que tu comptes répondre de tes actes ?

Il soupire doucement et penche la tête pour me permettre d'accéder plus à l'aise à son cou, mais au lieu de ça, je préfère reculer, pour rompre tout contact alors qu'il aborde une moue frustrée. Je lui souris avant d'aller m'asseoir à la table.

— J'ai faim, pas toi ?

— Plus vraiment.

On a fini dans la chambre. Lui, nu dans les draps, haletant et désorienté. Moi, un sourire satisfait sur le bout des lèvres. Sa respiration est bruyante et ses mains ne lâchent plus les draps, encore crispés. Je me redresse, me replace à sa hauteur pour l'observer avec minutie. Sa bouche grande ouverte, ses lèvres humides, ses yeux encore légèrement révulsés, sa poitrine se soulèvent au même rythme que son souffle saccadé et les quelques sursauts qui le traversent toujours. J'essuie mes lèvres, assez fier d'être la raison pour laquelle il a fini dans tous ses états.

—Désolé. Je...je ne voulais pas... Si tôt.

Je pouffe, et il me lance un regard timide. Ses doigts lâchent enfin les draps enlace les miens ; j'embrasse tendrement sa peau.

THE DAY I DIED [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant